Actualités
Hommage | Marie Garel-Weiss
Le regard de Marie
28 Avril 2025
Un regard clair, profond, franc et intense, qui vous accrochait immédiatement. Il n’avait pourtant rien d’intrusif ou de séducteur. C’était le contraire d’un regard voyeur.
Son regard était bienveillant et empathique. Il mettait immédiatement à l’aise. Il invitait à la relation, à tisser des liens et, pour certains, à entrer dans sa famille de cœur qu’elle mélangeait avec sa famille de vie. Donnant à l’amitié avec ses proches une profondeur et une noblesse qui n’appartenaient qu’à elle. Les épreuves qu’elle avait traversées durant son existence la rendaient immensément généreuse et tolérante.
Autodidacte, Marie avait appris le cinéma d’abord comme scénariste de films de genre, en écrivant les films de Thierry Poiraud, Atomik Circus (2004) notamment, avant de sauter le pas pour réaliser son premier film (co-écrit avec Salvatore Lista), La Fête est finie en 2018, tiré de sa propre histoire. Son dernier film – Sur la branche – sorti à l’été 2023 - avec Benoit Poelvoorde, Daphné Patakia et Agnès Jaoui est une comédie perchée et atypique, pleine de fantaisie qui plaide pour la folie. A l’écriture, elle adjoint à ses collaborations habituelles, son époux, Ferdinand Berville, qui compose aussi la musique de ses films.
Marie adorait les acteurs. Elle avait un instinct sûr, non seulement pour les choisir mais pour aller chercher en chacun d’eux quelque chose au-delà du jeu. Trouver devant la caméra une intensité qui devait incarner ces vies en déséquilibre, bien plus que l’intrigue d’une histoire.
A travers ses films, elle racontait l’histoire de personnages en marge, cabossés par la vie, l'ardeur des maux qui les habitent, évoluant en équilibre au bord du monde. Elle posait sur eux un regard bienveillant, plein d’humour et de tendresse, mais aussi dur et loin de tout misérabilisme, dénonçant le regard parfois paresseux, convenu ou plein de préjugés que la société avait sur eux. Comme pour leur donner un droit à l’existence, malgré leur difficulté à s’adapter et trouver leur place.
Marie est partie trop tôt. Avec ardeur, elle travaillait déjà à un nouveau film comme scénariste, réalisé par Thierry Poiraud.
Son regard et la poétique loufoque et grave qu'elle composait avec grâce vont continuer d’habiter nos écrans.
Les cinéastes de la SRF adressent leurs sincères pensées à sa famille, à ses enfants, à son époux et à tous ses proches.
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films
Contacts presse
SRF - Rosalie Brun, déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 06 80 53 45 84


