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La SRF souhaite relayer cette pétition mise en place par la SCAM (http://www.scam.fr)
- Aides publiques
La SRF souhaite relayer cette pétition mise en place par la SCAM (http://www.scam.fr)
Soutenez la cinémathèque ROBERT LYNEN en signant cette pétition: Cliquer ici
Depuis Jules Ferry, l’Éducation nationale est l’une des priorités du pays, une mission régalienne de l’Etat, au même titre que la Santé publique. Dans les années d’après-guerre, les pionniers de la télévision, devinant son futur impact sur la société, rêvaient que le petit écran devienne l’école du XXe siècle. L’ambition était noble… et pas tellement utopique. La place de l’image dans nos sociétés est telle (film, télévision, jeux… sans oublier la publicité évidemment) que l’éducation à l’image des enfants doit être aussi essentielle que l’apprentissage de la lecture, des langues étrangères, de l’Histoire et des mathématiques.
L’éducation à l’image est un travail de longue haleine et un exercice subtil nécessitant bien des compétences. Toutes les initiatives méritent d’être encouragées. Il en est une qui existe depuis près de 90 ans et qui est cependant menacée de disparaître. Nous nous mobilisons aujourd’hui pour sauver une salle méconnue mais qui joue un rôle essentiel auprès des jeunes publics ; il s’agit de la Cinémathèque Robert Lynen, située 11 rue Jacques Bingen dans le XVIIe arrondissement de Paris. Certains d’entre nous y ont découvert la magie du cinéma lorsqu’ils étaient enfants ou étudiants.
Le bâtiment a été légué à la Ville de Paris dans les années 30, par un généreux donateur qui a demandé qu’y soit créée une cinémathèque. Cette institution a ainsi construit un fonds cinématographique exceptionnel et insoupçonné, constitué de films en support 16 mm et 35 mm, essentiellement du documentaire, mais pas seulement. Une équipe passionnée, animée par Emmanuelle Devos (homonymie prédestinée) anime cette cinémathèque.
Au fil des décennies, la Ville de Paris n’a malheureusement pas assuré l’entretien de l’immeuble et, depuis quelques années, la salle n’est plus aux normes de sécurité pour recevoir du public en nombre. Depuis, hors les murs donc, des projections itinérantes en 16 mm ont été mises en place dans les écoles de Paris et sa région. Il faut voir l’émerveillement des enfants devant un projecteur 16, eux qui ne connaissent que le lecteur DVD ou l’ordinateur ; il faut voir leur enchantement devant cette pellicule film qui donne vie à des images, eux qui ne connaissent que les pixels de leurs écrans de téléphone. Cette génération, étiquetée « native digital », baigne dans le virtuel depuis sa naissance. Pour elle, les images, présentes à profusion pour ne pas dire à overdose, sont d’une telle banalité qu’elles perdent leur valeur. Pour ces enfants, la projection film est comme la lanterne magique ; elle apparaît dans leur vie après l’image numérique et paraît être la dernière nouveauté.
Le projet de la ville est flou et semble double. D’une part se débarrasser de l’immeuble en le vendant et d’autre part, numériser le fonds pour le disperser auprès de divers établissements ; ce qui est inquiétant est que la Ville n’a pas les droits de numérisation sur tous les films et dit ne pas savoir ce qu’elle ferait des supports 16 et 35 mm. La suppression des projections sur support film a même été annoncée auprès des établissements scolaires.
Pour le comité de soutien initié par la Scam, le seul projet viable est simple :
- sauver la salle en organisant la mise aux normes du bâtiment et en l’équipant techniquement,
- relancer le projet pédagogique d’éducation à l’image et au cinéma en programmant dans cette salle rénovée le fonds riche de 4000 supports 16 et 35 mm, ainsi qu’en permettant l’accueil en ateliers dans les locaux rénovés,
- que cette salle ne soit pas réservée aux projections scolaires mais devienne un nouveau lieu de projections pour le documentaire, genre s’il en est, ô combien, d’éducation et de formation des citoyens et futurs citoyens que sont les enfants et les adolescents, avec l’organisation de séances tous publics,
- de déterminer une nouvelle politique d’acquisition pour enrichir cette collection,
- de relancer une campagne de restauration des films conservés, d’assurer la valorisation et la conservation de cette collection,
- de continuer les projections itinérantes 16 mm dans les établissements scolaires.
Nous, membres du comité de soutien, demandons aux candidats à la Mairie de Paris, de se prononcer avant les élections sur ce qu’ils feront de la Cinémathèque Lynen. Nous demandons des engagements précis et un calendrier.
JE SIGNE LA PÉTITION : Cliquer ici
Premiers signataires :
Daniel Absil, Solveig Anspach, François Barat, Jean-Jacques Beineix, Julie Bertuccelli, José-Maria Berzosa, Pierre Bergounioux, Maryvonne Blais, Robert Bober, Micheline Boisset-Paintault, Stéphane Brize, Dominique Brabant, Serge Bromberg, Dominique Cabrera, Jean-Claude Carrière, Ange Casta, Carmen Castillo, Caroline Champetier, Michel Ciment, Evelyne Clavaud, Catherine Clément, Maurice Clément-Faivre, Jean Collet, Jean-Louis Comolli, Franco Contini, Didier Decoin, Richard Dindo, Ariane Doublet, Jean-Marie Drot, François Dupeyron, Michel Fano, Joël Farges, Alain Ferrari, Emmanuel Finkiel, Costa Gavras, Gabriel Gonnet, Dominique Gros, Laurent Heynemann, Irène Jacob, Philippe Jamain, Yves Jeuland, William Karel, Daniel Karlin, Nino Kirtadzé, André S. Labarthe, Claude Lanzmann, Alain Lartigue, Frédéric Létang, Pierre Lhomme, Sébastien Lifshitz, Marceline Loridan-Ivens, Jacques Mandelbaum, Jean-Michel Meurice, Bruno Monsaingeon, Luc Moullet, Claude Mouriéras, Pascal Ory, Claude Otzenberger, Nicolas Philibert, Christian Rouaud, Gérard Samson, Raoul Sangla, Guy Seligmann, Claire Simon, Bertrand Tavernier, Marcel Trillat, Henri de Turenne, Jean-Robert Viallet, Serge Viallet, Daniel Vigne, Frederick Wiseman...
- Aides publiques
Marlène lance un appel pour soutenir le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof privé de passeport depuis son retour en Iran.
L'objectif est de récolter un maximum de signatures et d’emails de soutien pour aider pacifiquement Mohammad Rasoulof à retrouver très vite son passeport, sa liberté de circulation et de création.
Son dernier film "Les Manuscrits ne brûlent pas" a reçu le Prix Fipresci dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2013.
A cette occasion, Mohammad Rasoulof avait pu se rendre au Festival pour y recevoir sa récompense en main propre. Mais depuis, il a été interdit de sortie du territoire iranien et n’a pu assister ni au Festival de Hambourg, ni à celui de Stockholm.
> Voir l'appel: http://www.youtube.com/watch?v=fRaodmnLjQg&feature=youtu.beMarl%C3%A8ne
> Merci d'envoyer votre nom et soutien à Mohammad Rasoulof à l’adresse suivante : marleneartstyle@gmail.com
- Europe
- Financements
Communiqué de presse du B L O C (Bureau de Liaison des Organisations du Cinéma)
Association des Producteurs de Cinéma
Distributeurs Indépendants Réunis Européens
Groupement National des Cinémas de Recherche
Guilde Française des Scénaristes
Syndicat des Distributeurs Indépendants
Syndicat Français des Artistes Interprètes
Syndicat Français des Agents Artistiques et Littéraires de l’Audiovisuel
et du Spectacle Vivant Dramatique
Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs
Syndicat des Professionnels des Industries de l'Audiovisuel et du Cinéma
Syndicat des Producteurs de Films d’Animation
Syndicat des Producteurs Indépendants
Société des Réalisateurs de Films
Union de l’Édition Vidéographique Indépendante
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Les organisations du BLOC se réjouissent de la validation de la taxe sur les distributeurs de services de télévision (TST-D) par la Commission européenne
Les organisations réunies au sein du Bureau de liaison des organisations du cinéma (BLOC) se réjouissent de la validation par la Commission européenne de la taxe sur les distributeurs de services de télévision (TST-D) dans sa formule adoptée par le Parlement français fin 2011 et notifiée en juillet dernier par le Gouvernement.
Cette taxe permettra de faire en sorte que tous les fournisseurs d’accès à l’Internet contribuent aux investissements dans le cinéma et l’audiovisuel au titre de leur activité de distributeur de services de télévision, à l’instar des opérateurs qui utilisent d’autres vecteurs de communication.
Le BLOC soutient son entrée en vigueur dés le 1er janvier 2014, dans les conditions prévues à l’article 16 du projet de loi de finances rectificative pour 2013, afin de garantir son efficience et la pérennité dynamique du budget du CNC, dans l’intérêt de la diversité culturelle, de la croissance des secteurs du cinéma et de l’audiovisuel et des nombreux emplois auxquels ils pourvoient.
Cette validation représente au bout de deux ans la reconnaissance par la Commission européenne de la validité de la conception défendue par la France d’une neutralité de la technologie sur les mécanismes de financement de la création.
Le BLOC souhaite vivement que cette décision ouvre la perspective de relations avec toutes les composantes de la Commission européenne qui soient davantage fondées sur la compréhension de l’importance pour l’Europe d’accompagner le développement de ses secteurs de création dans le nouvel environnement numérique, et ce dans toutes leurs dimensions : culturelles, économiques et sociales.
Contacts:
Frédéric Goldsmith - APC - 01 53 89 01 30 - dg@producteurscinema.fr
Cyril Seassau - SRF - 01 44 89 99 65 - cyrilseassau@la-srf.fr
- Europe
- Financements
Un groupe de travail a été mis en place cet été, sous l’égide du CNC, pour tenter d’apporter des réponses au sous-financement du cinéma d’auteur, découvrez ses propositions.
- Aides publiques
- Chronologie des médias
- Distribution
- Exploitation
- Financements
- Longs métrages
- Production
Un groupe de travail a été mis en place cet été, sous l’égide du CNC, pour tenter d’apporter des réponses au sous-financement du cinéma d’auteur, découvrez ses propositions.
Le groupe réalisateurs/techniciens/producteurs nous a demandé de relayer ce mail auprès de vous:
"Chers amis,
Comme vous le savez sans doute, un groupe de travail a été mis en place cet été, sous l’égide du CNC, pour tenter d’apporter des réponses au sous-financement du cinéma d’auteur, et notamment les 1° et 2ème films de cinéastes émergents.
Ce groupe n’a pas été facile à obtenir (le collectif de cinéastes à l’initiative de l’Appel « Pour sortir de l’impasse » le demandait depuis avril et c’est finalement le collectif de jeunes réalisateurs et jeunes techniciens qui l’a obtenu du Ministère de la Culture en juillet).
Sa constitution était inédite (et joyeuse) puisqu’il rassemblait six réalisateurs, six techniciens et six producteurs, issus de différentes générations.
Il était constitué de Julie Bertuccelli, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Héléna Klotz, Katell Quillévéré et Pierre Schoeller (réalisateurs) ; Caroline Champetier ou Eric Guichard (chef-opérateur), Tom Harari (chef-opérateur), Arnaud Roth ou Thierry Flamand (chef-décorateur), Christophe Jeauffroy (directeur de production), Benoit Alavoine (chef-monteur), Samuel Aïchoun (mixeur) ; et Alain Attal, Mathieu Bompoint, Bénédicte Couvreur, Patrick Sobelman, David Thion, Edouard Weill (producteurs).
Le groupe a travaillé intensément pendant deux mois, l’imminence de l’application de la convention collective rendant cette réflexion particulièrement urgente.
Nous venons tous ensemble de conclure nos travaux et vous trouverez en pièce jointe le texte qui en fait la synthèse.
Nous souhaiterions que vous le lisiez attentivement et que vous le diffusiez rapidement autour de vous afin de le faire connaître.
Le texte est en deux temps : un état des lieux et des propositions, pensées et destinées à être applicables rapidement. Ces propositions ont vocation à être débattues, approfondies, affinées.
Si après lecture, vous partagez la philosophie générale du texte et tout ou partie de ses propositions, nous pensons qu’il serait précieux que vous en souteniez la démarche. L'enjeu est d'arriver à peser sur les pouvoirs publics (CNC et Ministère) afin d’obtenir une négociation sur la base de ces propositions. Le volet exploitation du texte en particulier risque de n’être jamais considéré si nous n’arrivons pas tous ensemble à créer un rapport de forces suffisant pour qu'il le soit.
En attendant avec impatience vos réactions et, nous l’espérons, votre soutien, nous vous envoyons nos plus amicales salutations."
Julie Bertuccelli, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Héléna Klotz, Katell Quillévéré, Pierre Schoeller, Caroline Champetier, Tom Harari, Arnaud Roth, Christophe Jeauffroy Benoit Alavoine, Samuel Aïchoun, Alain Attal, Mathieu Bompoint, Bénédicte Couvreur, Patrick Sobelman, David Thion, Edouard Weill
>> Si vous souhaitez soutenir la démarche du groupe, il vous suffit d’envoyer votre signature (nom et fonction) à l’adresse mail suivante : unmeilleurfinancementducinema@gmail.com
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- Exploitation
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- Production
Un avenant à la Convention collective du cinéma a été signé ce matin 8 octobre à 4 h par le SNTPCT, l’API, le SPI, l’APC, l’UPF.
- Convention collective cinéma
Un avenant à la Convention collective du cinéma a été signé ce matin 8 octobre à 4 h par le SNTPCT, l’API, le SPI, l’APC, l’UPF.
- le seuil dérogatoire pour les fictions est relevé à 3 M € (au lieu de 2,5 M €).
Il est calculé sur le budget de fabrication, hors frais généraux +/- 7 %, salaire producteur +/- 5% et imprévus consommés +/- 10 % (soit total 22 %).
Donc le seuil est de fait porté à 3,66 M € en intégrant les frais généraux, le salaire producteur et la totalité des imprévus (dans ce dernier cas, passage à la commission pour vérification).
- les documentaires de moins de 0,6 M € entrent automatiquement dans le champ de la dérogation (avec même règle de prise en compte du seul coût de fabrication).
- Donc le seuil est de fait porté à 0,732 M € en intégrant les frais généraux, le salaire producteur et la totalité des imprévus (dans ce dernier cas, passage à la commission pour vérification).
- le quota des 20% de films dérogatoires est calculé sur une moyenne lissée sur 5 ans de l'ensemble des films agréés (donc y compris les co-productions à majorité étrangère, et non plus seulement sur les films d'initiative française).
- les fictions de moins d'1 M € (avec même règle de prise en compte du seul coût de fabrication) bénéficient d’un moratoire d’application de 6 mois au terme duquel les partenaires doivent tenter de trouver un accord, sans y être obligés.
Là encore, le seuil est de fait porté à 1, 22 M € en intégrant les frais généraux, le salaire producteur et la totalité des imprévus (dans ce denier cas, passage à la commission pour vérification).
- les majorations : le cumul est plafonné à + 100 % (pour mémoire 200 % dans le texte antérieur ; la demande des syndicats de producteurs indépendants était un plafonnement de 50 %).
- la durée du dispositif est limitée à 5 ans avec une clause de revoyure, les partenaires sociaux pouvant ou pas proroger.
- enfin, le fonds de soutien est exclu des recettes pour le calcul de l’intéressement.
- le court métrage fera l’objet d’une annexe spécifique restant à négocier.
- les films publicitaires feront l’objet rapidement d’une nouvelle CMP spécifique.
- le texte n’impose pas la constitution d’une équipe minimale ni même d’une équipe type de salariés.
Par ailleurs, les syndicats de producteurs ont reçu l’engagement des pouvoirs publics que le crédit d’impôt serait porté de 20 à 30 % pour les films de moins de 4 M €.
- Convention collective cinéma
- Convention collective cinéma
Monsieur le Président de la République,
Le 6 septembre, le Conseil d’Etat, saisi en urgence sur le dossier de la convention collective cinéma, a suspendu temporairement l’application de cette convention – fixée au 1er octobre - pour les films à moins de 2,5 Millions d’euros et a prononcé un premier avis défavorable sur le fond, concernant la représentativité du seul syndicat d’employeurs signataire. Le juge des référés du Conseil d’Etat relève que « la convention en litige n’a été signée que par une seule organisation d’employeurs (l’API), regroupant quatre sociétés de production (Gaumont, Pathé, UGC, MK2) qui n’ont assuré la production que d’environ 1% au total des films d’initiative française et ne représentent ainsi que 5% environ des salariés dans le secteur de la production des films. »
Le jugement sur le fond devrait être rendu par le Conseil d’Etat d’ici six à douze mois.
Si ce jugement final venait confirmer la non-représentativité de l’API, c’est la convention collective dans son ensemble qui serait remise en cause, obligeant tout le monde à retourner autour de la table des négociations, et retardant d’autant l’indispensable mise en place d’une convention collective acceptable par tous.
Nous sommes réalisateurs de long-métrage. Nous pensons qu’une convention collective est absolument nécessaire pour encadrer les métiers de ceux qui font les films et reconnaître enfin leur travail à leur juste valeur.
Mais nous savons aussi que cette convention est née sous de mauvais auspices :
Pensée et signée, d’un côté, par un syndicat d’employeurs (l’API) dont la première activité n'est plus la production mais l’exploitation des films en salles et pour qui le cinéma est devenu avant tout un commerce et, de l’autre, par un syndicat de techniciens (le SNTPCT) qui considère que le cinéma est un secteur comme un autre et qu’un « film qui n’est pas suffisamment financé par le marché ne devrait pas exister ».
Aucun d’eux ne mesurant, semble-t-il, la rupture que cela implique avec le principe même de l'exception culturelle.
Cette alliance entre un syndicat conservateur (rejoint ensuite par d’autres) et les quatre grands groupes d’exploitation a abouti à une convention maximaliste, profondément inadaptée à la majeure partie de notre cinématographie. Une convention qui, sous certains aspects, produit de vraies avancées sociales pour les salariés, mais qui nie la spécificité artistique du secteur et la souplesse nécessaire à la création des films, et les enferme tous dans des obligations salariales très rarement pratiquées jusqu’à lors : interdiction des forfaits hebdomadaires, même pour les hauts salaires (au-dessus de 2.000 € par semaine), comptage individuel des heures et majorations très importantes pour les heures de préparation en tournage, les heures de nuit et les heures supplémentaires.
Nous pensons que l’addition de ces contraintes, particulièrement en période de tournage, va être néfaste à la qualité de nos films. Mais ces majorations vont aussi produire un surcoût considérable (de l’ordre de 10% à 20% des budgets) au point qu’un grand nombre de films d’auteur ne devrait pas s’en remettre.
Nous parlons ici de films à petit ou moyen budget, dont le marché, en particulier télévisuel, ne veut que du bout des lèvres mais qui font le rayonnement du cinéma français à l’étranger et dans les grands festivals internationaux. Nous parlons aussi de films à très petits budgets, souvent des premiers et deuxièmes films, qui sont le garant de l’émergence de nouveaux talents.
Or, s’il nous semble nécessaire et urgent d’instituer de nouvelles règles pour revaloriser le travail des techniciens, nous ne pouvons pas accepter l’idée que des films disparaissent et de nombreux emplois avec eux, juste parce que ces films ne peuvent pas assimiler le surcoût de majorations exorbitantes. Le cinéma français mérite mieux que cette mauvaise négociation.
A plusieurs reprises cet été, la Ministre de la Culture a promis publiquement que de "nombreuses améliorations" seraient apportées à la convention avant son extension, "pour préserver les films de la diversité". Aujourd’hui, force nous est de constater que ces promesses n’ont pas été tenues.
Aussi, parce que nous considérons que le cinéma d’auteur français est mis en danger par cette convention collective, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, d’opter pour la voie de la sagesse : d’attendre que le Conseil d’Etat souverain rende son jugement sur le fond et de faire suspendre, dans l’attente, l’arrêté d’extension de cette convention.
Dans l’intervalle, il est essentiel que de véritables négociations reprennent avec l’intégralité des syndicats représentatifs, et que soit rédigée une bonne convention collective, c'est-à-dire une convention collective équilibrée qui prenne en compte les spécificités de notre activité. Pour cela, il est indispensable qu’elle soit signée par tous ceux qui font du cinéma français l’une des cinématographies les plus riches, les plus variées et les plus reconnues dans le monde.
Votre choix nous engage tous, Monsieur le Président.
Car, en fonction de lui, l’équilibre historique entre la part artistique et la part industrielle de notre cinéma pourrait être à jamais bouleversé.
Siegrid Alnoy, Yves Angelo, Solveig Anspach, Mathieu Amalric, Yvan Attal, Jacques Audiard, Xavier Beauvois, Lucas Belvaux, Mehdi Ben Attia, Olivier Babinet, Djamel Bensalah, Claude Berne, Diane Bertrand, Julie Bertuccelli, Serge Bozon, Guillaume Brac, Jacques Bral, Patrick Braoudé, Catherine Breillat, Stéphane Brizé, Guillaume Canet, Laurent Cantet, Marilyne Canto, Catherine Castel, Laurent Chevalier, Malik Chibane, Hélier Cisterne, Jean-Paul Civeyrac, Samuel Collardey, Catherine Corsini, Dominique Crèvecoeur, Emmanuelle Cuau, Isabelle Czajka, Jean-Pierre Darroussin, Stéphane Demoustier, Dante Desarthe, Arnaud Desplechin, Antoine Desrosières, Rachid Djaidani, Lola Doillon, François Dupeyron, Bruno Dumont, Philippe Faucon, Léa Fazer, Léa Fehner, Pascale Ferran, Laurence Ferreira Barbosa, René Féret, Hélène Fillières, Emmanuel Finkiel, Marc Fitoussi, Tony Gatlif, Denis Gheerbrant, Thomas Gilou, Delphine Gleize, Fabienne Godet, Yann Gonzales, Robert Guédiguian, Eugène Green, Mia Hansen-Love, Mickael Hers, Tran Han Hung, Christophe Honoré, Raphaël Jacoulot, Agnès Jaoui, Sam Karmann, Abdellatif Kechiche, Liliane de Kermadec, Cédric Klapisch, Héléna Klotz, Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, Gérard Krawczyk, Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Eric Lartigau, Michel Leclerc, Louis-Do de Lencquesaing, Anne Le Ny, Serge le Péron, Sophie Letourneur, Katia Lewkowicz, Sébastien Lifshitz, Jean-Pierre Limosin, Philippe Lioret, Julie Lopes Curval, , Frédéric Louf, Haroun Mahamat Saleh, Jean Marboeuf, Gilles Marchand, Tonie Marshall, Agnès Merlet, Nadir Moknèche, Xabi Molia, Dominik Moll, Gérard Mordillat, Emmanuel Mouret, Anna Novion, Claude Nuridsany, Michel Ocelot, François Ozon, Arnaud des Pallières, Nicolas Philibert, Thierry de Peretti, Laurent Perreau, Pierre Pinaud, Martin Provost, Katell Quillévéré, Alain Raoust, Magaly Richard-Serrano, Bruno Rolland, Axelle Ropert, Brigitte Rouan, Jacques Rozier, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Julien Samani, Céline Sciamma, Julien Seri, Coline Serreau, Charlotte Silvera, Claire Simon, Juan Solanas, Jean-François Stévenin, Brigitte Sy, Carine Tardieu, Pascal Thomas, Christopher Thompson, Danièle Thompson, Justine Triet, Cyprien Vial, Virgil Vernier, Marion Vernoux, Elie Wajman, Alice Winocour, Xiaoling Zhu, Rebecca Zlotowsky, Erick Zonca …
- Convention collective cinéma
- Convention collective cinéma
- Financements
Chers amis,
Le 17 Juillet paraissait notre lettre ouverte à François Hollande dans le journal Libération. Nous sommes aujourd’hui plus de 900 à avoir signé cet appel et nous vous en remercions.
Nous revenons vers vous aujourd’hui, pour vous tenir au courant des discussions qui ont fait suite à cet appel et vous faire part des dernières informations en notre possession concernant les négociations autour de la convention collective.
Dans cette lettre, nous demandions instamment au Président de la République d’apporter son soutien à la jeune création et à l’ensemble du cinéma d’auteur, dans le cadre des négociations autour de la convention collective du cinéma, qui doit entrer en application le 1er octobre.
Grâce à cet appel, une délégation de signataires a été reçue par le Président, en présence de la Ministre de la Culture et du Ministre du Travail. Nous étions à la fois heureux que la gravité de la situation dans laquelle se trouve notre profession retienne enfin l’attention du Président, et inquiets qu’il ne s’agisse en fait que d’un rendez vous de courtoisie, voire d’affichage.
Suite à ce rendez vous, Mme la Ministre de la Culture a affirmé publiquement que de « nombreuses améliorations » seraient apportées à la convention, notamment “certaines mesures pour préserver les films de la diversité". Engagement renouvelé à l’occasion de l’ouverture du Festival du film francophone d’Angoulême. De son côté, le Président s’est également engagé à nous revoir en septembre.
Le 6 septembre, le Conseil d’Etat, saisi en urgence par les syndicats de producteurs indépendants, a suspendu temporairement l’application de la convention, pour les films à moins de 2,5 M€ et a prononcé un premier avis défavorable sur le fond concernant la représentativité du seul syndicat d’employeurs signataire (l’API : composé d’UGC, Pathé, Gaumont, MK2). Le juge relevant que l’activité déterminante de ces quatre groupes était aujourd’hui la distribution de films et l’exploitation en salles. Le jugement peut prendre 6 à 9 mois. En attendant, Il est possible que les films de moins de 2,5 M€ soient tout de même soumis au cadre d’une commission dérogatoire, dès que celle-ci sera mise en place. Mais nous attendons tous confirmation de cette interprétation par le Conseil d’Etat.
Parallèlement, nous avons obtenu la mise en place d’une commission composée de techniciens, réalisateurs, producteurs, qui réfléchit sous l’égide du CNC à des solutions pour pallier le sous-financement des films de la diversité, commission que le collectif de réalisateurs « Pour sortir de l’impasse » appelait aussi de ses vœux. Nous travaillons à de nombreuses propositions en direction des films les plus fragiles, et notamment des premiers et deuxièmes longs métrages.
Cette semaine, les ultimes négociations entre représentants syndicaux ont lieu. Selon les derniers communiqués de presse des organisations de producteurs indépendants, il semble qu’elles ne débouchent sur aucune avancée : les syndicats de techniciens n’étant prêts à aucun aménagement significatif qui permettrait la préservation des films de la diversité.
Nous sommes donc extrêmement inquiets, en colère, et contraints de penser que le Gouvernement n’a pas exercé son soutien, comme il s’y était engagé. D’autant qu’il n’a pas souhaité honorer notre deuxième rendez-vous de septembre.
Nous avons toujours espéré qu’une convention soit signée, une convention juste, qui revalorise le travail des techniciens et qui préserve le cinéma français dans toute sa richesse. Nous avons voulu croire que cela serait possible, dès lors que le Président s’investissait sur le dossier.
Il est question qu’une proposition en faveur des premiers et deuxièmes films de moins d’1 million d’euros, soit soutenue au cours des dernières négociations. Ces films seraient sortis du cadre de la convention collective. Nous le souhaitons bien sûr, car nous pensons que c’est la seule solution viable, si nous voulons que cette partie de la jeune création, qui a encore fait ses preuves dans les festivals les plus prestigieux cette année, puisse survivre, et se renouveler.
Mais nous craignons aussi que cette mesure soit la seule prise en faveur du cinéma d’auteur, et devienne une forme d’alibi, une mesure de bonne conscience, ce qui nous semblerait constituer une grave défaite pour le cinéma dans son ensemble, et une instrumentalisation de notre parole.
Car nous n’avons pas vocation à ne faire que des premiers ou deuxièmes films à moins d’un million d’euros. Le jeune cinéma français ne doit pas devenir une « réserve d’indiens. » Il doit réussir à trouver progressivement sa place dans l’industrie du cinéma, faire émerger des réalisateurs et des techniciens confirmés, dont le travail s’inscrit et trouve sa force dans la durée.
C’est l’avenir de la profession sur le long terme qui doit être pensé, protégé. C’est l’ensemble du cinéma d’auteur, celui qui participe du rayonnement culturel de notre pays, qui doit être pris en compte dans ces négociations.
La convention collective, si elle est appliquée en l’état, reste extrêmement préoccupante pour l’ensemble du cinéma d’auteur. Le fonctionnement de la commission dérogatoire qui serait mise en place pour les films à moins de 2, 5 millions d’euros reste flou, le principe du « numerus clausus » n’est pas remis en cause. Et, par ailleurs, aucune discussion autour de l’inflation démesurée des budgets que vont entraîner les majorations sur les heures de préparation, de transport, de nuit, n’est aujourd’hui envisagée.
Il nous paraît donc important de rester solidaires d’une vision globale dans les jours à venir. Comme nous l’avions été dans notre première lettre. La seule convention possible est une convention juste, qui soutienne notre cinématographie dans son ensemble, comme l’ensemble des professionnels qui la fabriquent.
Il serait révoltant que le cinéma français dans ce qu’il a de plus innovant, de plus singulier, soit soumis à la loi des plus forts (UGC, Gaumont, MK2, Pathé), alors même que le Conseil d’Etat met désormais sérieusement en doute la représentativité de l’API dans ce dossier.
Bien à vous,
Collectif jeunes réalisateurs, jeunes techniciens.
Parmi nous : Guilhem Amesland, assistant réalisateur ; Samuel Aïchoun, mixeur ; Nicolas Engel, réalisateur ; Emmanuel Bonnat, ingénieur du son ; Guillaume Brac, réalisateur ; Samuel Collardey, réalisateur ; Fréderic Farrucci, réalisateur ; Tom Harari, chef opérateur ; Héléna Klotz, réalisatrice ; Damien Maestraggi, monteur ; Thomas Marchand, monteur ; Xabi Molia, réalisateur ; Anna Novion, réalisatrice ; Antonin Peretjatko, réalisateur ; Thierry de Peretty, réalisateur ; Katell Quillévéré, réalisatrice ; Céline Sciamma, réalisatrice ; Anne Souriau, monteuse ; Justine Triet, réalisatrice ; Rebecca Zlotowsky, réalisatrice ....
- Convention collective cinéma
- Financements
Mardi 8 octobre 2013, à 20h, au Point Éphémère.
- SRF
Mardi 8 octobre 2013, à 20h, au Point Éphémère.
Au Point Éphémère (salle : studio de danse) 200 Quai de Valmy • 75010 Paris
Le Conseil d’administration de la SRF a souhaité mettre en place quelques rendez-vous tout au long de l'année afin de partager avec vous ses réflexions sur les sujets d'actualité (convention collective, groupe sur le sous financement au CNC, renégociation des accords avec les chaines de télévision…) et de recueillir vos avis.
A cette occasion nous serions heureux de vous accueillir le mardi 8 octobre à 20h pour la première de ces rencontres.
Dans l’espoir d’avoir le plaisir de dialoguer avec vous, chers amis réalisateurs.
>> Merci de confirmer votre présence à Hélène Rosiaux : hrosiaux@la-srf.fr
Le Conseil d'Administration de la SRF :
Stéphane Brizé, Laurent Cantet, Malik Chibane, Catherine Corsini, Nicolas Engel, Frédéric Farrucci, Pascale Ferrran, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Héléna Klotz, Sébastien Lifshitz, Katell Quillévéré, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Céline Sciamma.
- SRF
Dans le cadre des Assises sur la diversité du cinéma, un nouveau groupe voit le jour.
- Aides publiques
- Chronologie des médias
- CNC
- Distribution
- Exploitation
- Financements
- Longs métrages
- Production
Dans le cadre des Assises sur la diversité du cinéma, un nouveau groupe voit le jour.
Communiqué de presse du CNC
Paris, le 6 septembre 2013
Suite à l'initiative du collectif de jeunes cinéastes et techniciens soulignant le sous financement actuel et à venir du cinéma français dans sa diversité (films d'auteur, premiers et deuxièmes films), le CNC a souhaité mettre en place une réflexion sur les difficultés de production et de diffusion de ces films dans le cadre des travaux en cours au sein des Assises du cinéma, dont René Bonnell est le rapporteur.
Un groupe de travail spécifique, consacré aux films de la diversité et de la jeune création, débute donc ses travaux, et deux de ses membres - Katell Quillévéré et Pascale Ferran - représenteront ce groupe de travail au sein du groupe de suivi des Assises.
Ce groupe de travail réunissant des producteurs, des réalisateurs et des techniciens, dont plusieurs associés au collectif, va donc analyser les problématiques propres à ces productions et apporter, d'ici fin septembre, leurs propositions aux débats des Assises.
Pour rappel, le groupe de suivi des Assises pour la diversité du cinéma, piloté par René Bonnell, réunit une trentaine de personnalités du secteur pour réfléchir aux évolutions du financement du cinéma français dans les années à venir. Après plusieurs mois de travaux sur l'état de la situation et les perspectives de financement de la production française, il reprendra ses travaux début octobre, pour se concentrer désormais sur les propositions de mesures.
La question de la diversité de la production étant au coeur de ces travaux, il apparaît essentiel que le débat collectif prenne pleinement en considération les spécificités et difficultés que rencontrent, dans leur production, ces films indispensables au dynamisme de la création et au renouvellement des talents.
> Composition du groupe de réflexion sur les difficultés de financements des films de la diversité :
Benoît Alavoine
Alain Attal
Julie Bertuccelli
Mathieu Bompoint
Laurent Cantet
Caroline Champetier
Bénédicte Couvreur
Pascale Ferran
Tom Harari
Christophe Jeauffroy
Héléna Klotz
Samuel Mittelman
Katell Quillévéré
Arnaud Roth
Pierre Schoeller
Patrick Sobelman
David Thion
Édouard Weil
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La SRF se félicite de la mise en place, sous l'égide du CNC, d'un groupe de réflexion tentant d'apporter des réponses aux problèmes de financement de la partie la plus créative de la production française.
Nous espérons que ce groupe de travail, réunissant enfin toute la chaîne de fabrication des films (réalisateurs, techniciens, producteurs), permettra de faire émerger des propositions fortes pour la production et l'exposition des œuvres, afin de rééquilibrer l'écart néfaste entre des films de marché très confortablement financés et des films d'auteurs presque systématiquement sous-financés.
Ceci à l'heure où l'application prochaine de la convention collective devrait encore creuser davantage cet écart au lieu de l'atténuer.
Nous espérons qu'un soin tout particulier sera apporté à la question du renouvellement des talents et de la jeune création; questions qui ont été singulièrement négligées par les pouvoirs publics depuis de trop nombreuses années.
Les cinéastes réunis au sein de la SRF suivront les conclusions de ce groupe avec le plus grand intérêt et seront particulièrement vigilants à ce que les propositions qui en résulteront soient ensuite traduites en actes, afin de sauvegarder la richesse créative de notre cinéma et son rayonnement hors de nos frontières.
Le Conseil d'Administration de la SRF :
Stéphane Brizé, Laurent Cantet, Malik Chibane, Catherine Corsini, Nicolas Engel, Frédéric Farrucci, Pascale Ferrran, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Héléna Klotz, Sébastien Lifshitz, Katell Quillévéré, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Céline Sciamma.
Contact : Cyril Seassau, Délégué général
T 01 44 89 99 65 - contact@la-srf.fr
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Pour information, le message envoyé par le Service de presse du Conseil d’État, qui donne une première présentation de la décision relative à la convention collective du cinéma :
- Convention collective cinéma
Pour information, le message envoyé par le Service de presse du Conseil d’État, qui donne une première présentation de la décision relative à la convention collective du cinéma :
Bonjour,
Vous trouverez ci-joint l'ordonnance relative à la convention collective du cinéma ainsi que des éléments d'information ci-dessous
Le juge des référés du Conseil d’Etat suspend en partie l’exécution de l’arrêté du ministre du travail portant extension de la convention collective nationale de la production cinématographique.
Le 1er juillet 2013, le ministre du travail, a pris un arrêté étendant, à compter du 1er octobre 2013, la convention collective nationale de la production cinématographique, signée le 19 janvier 2012, à l’ensemble des entreprises françaises de production de films cinématographiques ou publicitaires et aux entreprises étrangères produisant tout ou partie d’un film sur le territoire français. Cette convention a notamment pour objet de fixer les conditions de rémunération des salariés employés lors de la production d’un film. Des associations et syndicats de producteurs de films ont formé un recours en annulation contre cet arrêté et ont demandé au juge des référés du Conseil d’Etat d’en suspendre provisoirement l’exécution.
La procédure de référé suspension permet de demander au juge administratif la suspension provisoire de l’exécution d’une décision, le temps que l’affaire soit jugée au fond, dès lors que deux conditions sont remplies : il faut, d’une part, que l’urgence le justifie, et, d’autre part, qu’il soit fait état d’un moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision.
Le juge des référés du Conseil d’Etat a estimé, d’une part, qu’il existait un doute sérieux sur la légalité de l’arrêté contesté tenant à la condition de représentativité exigée pour l’extension d’une convention collective. Il a relevé que la convention en litige n’avait été signée que par une seule organisation d’employeurs, regroupant quatre sociétés de production qui n’ont assuré la production que d’environ 1 % du total des films d’initiative française et ne représentent ainsi que 5 % environ des salariés dans le secteur de laproduction de films.
Le juge des référés a considéré, d’autre part, que la condition d’urgence était remplie, compte tenu de l’impact financier de la convention collective sur la production des films, pour les films dont le budget global est très réduit et dépend étroitement de la masse salariale. Il a notamment relevé que la convention collective a elle-même prévu, pour les films dont le budget global est inférieur à 2,5 millions d’euros ou à 1,5 million d’euros pour les courts métrages et les films documentaires, un mécanisme dérogatoire. Mais il a constaté que la mise en place effective de ce dispositif dérogatoire, qui prévoit notamment qu’une commission paritaire devra examiner les demandes tendant à bénéficier de la dérogation, n’est pas assurée à la date du 1er octobre 2013.
Dans ces conditions, le juge des référés du Conseil d’Etat a suspendu l’exécution de l’arrêté du ministre du travail portant extension de la convention collective nationale de la production cinématographique en tant qu’il rend obligatoire cette convention collective aux productions
de films entrant dans le champ du mécanisme dérogatoire tant que le dispositif prévu n’aura pas été effectivement mis en place, ou, si elle est antérieure à cette date, jusqu’à la décision du Conseil d’Etat sur la requête en annulation présentée par les requérants.
Bien cordialement,
Xavier Cayon
Responsable des relations avec les médias
www.conseil-etat.fr
- Convention collective cinéma
Nous avons appris avec tristesse la disparition de Fabienne Vonier au cœur de l'été. Nous tenons à saluer son travail de distributrice et de productrice indépendante, son engagement constant.
Découvreuse de talent, elle a largement contribué aux réflexions sur l’indépendance de la distribution et de la production.
Elle va manquer au cinéma tout entier, aux auteurs qu’elle défendait si bien et à ses collaborateurs de Pyramide, la société qu'elle avait fondée.
Nous saluons son courage et sa détermination.
Un hommage lui sera rendu à la Cinémathèque le 1er Octobre prochain.
Contact : Cyril Séassau, Délégué général
T 01 44 89 99 65 / contact@la-srf.fr
Veuillez trouver ci-joint pour votre information, la réponse de Lucas Belvaux suite à la "lettre ouverte à Lucas Belvaux" de Pierre-William Glenn du 18 juillet 2013 (lisible ici http://spiac-cgt.org/p-w-glenn-a-lucas-belvaux/).
- Convention collective cinéma
Veuillez trouver ci-joint pour votre information, la réponse de Lucas Belvaux suite à la "lettre ouverte à Lucas Belvaux" de Pierre-William Glenn du 18 juillet 2013 (lisible ici http://spiac-cgt.org/p-w-glenn-a-lucas-belvaux/).
Que les choses soient claires et dites d'emblée, ta lettre n'est pas "amicale", elle est hypocrite, jésuitique et malhonnête. Son ton condescendant et tes insinuations insultantes m'obligent à te répondre aussi sur la forme et la méthode.
"Le style, c'est l'homme" !
D'abord, puisque tu "veux croire" que ma lettre de démission de la présidence de l'ADRC a été écrite par d'autres, sache que je n'écris pas sous la dictée. Ce que je signe, je l'ai écrit. Ça me permet d'en assumer seul les conséquences, sans regret, jamais.
Mais passons...
Ta saillie sexiste à propos de Catherine Corsini était-elle vraiment nécessaire ? Il existe des centaines d'adjectifs pour qualifier un texte. Pourquoi avoir choisi précisément celui qui, pour le coup, est complètement hors sujet ?
J'imagine que ça te rassure de penser qu'une femme qui ne partage pas tes idées ne peut être qu' "hystérique". Mais peut-être que je me trompe.
Mettons donc ça sur le compte du "retour du refoulé" et passons aussi.
Passons encore sur le populisme si facile, et tellement rance, qui te fait te rallier à cette antique théorie d'une droite plus ou moins extrême à propos d'un cinéma français "mesquin, parasite, nombriliste, cynique et prétentieux". Je trouverais ça assez drôle si ce n'était odieux, dangereux et, hélas, cohérent.
Car tout ça poursuit, évidemment, un objectif précis: désigner un adversaire, le diaboliser, l'isoler et, enfin le neutraliser, comme on dit aujourd'hui. Pour parler clairement, le détruire, le tuer. Car contrairement à ce que te dis (ou "voudrais croire" ?), c'est bien une guerre que tu mènes, et, comme dans toute guerre, il y a un but de guerre, le tien est la destruction de la production indépendante française. Toi, tu dis "films sous-financés" car tu aimes les euphémismes.
Bel objectif !
Si tu l'assumais franchement, on pourrait en parler, en débattre.
Tu pourrais me dire, par exemple, combien de maisons de productions doivent disparaître ?
Tu pourrais me dire aussi, (et le dire publiquement, ce serait encore mieux) à combien tu estimes le nombre de films qui ne doivent plus se faire.
25 ? 30% ?
Et en conséquence, combien d'emplois juges-tu acceptable, raisonnable, nécessaire de supprimer chaque année ?
A combien estimes-tu le nombre de salariés, d'ouvriers, de techniciens, qui seront obligés d'aller se faire exploiter ailleurs ?
D'aller pointer ailleurs ?
Car, je le crains, c'est aussi, et surtout, de ça qu'il s'agit.
Pour sauver le système de l'intermittence en l'état, sans le réformer, il faudra bien en exclure quelques centaines, ou milliers, hélas, de bénéficiaires.
Exclure plutôt que partager un peu plus, c'est un choix politique. C'est le tien, celui des syndicats. Pourquoi pas ?
Ce serait plus courageux de votre part de le dire clairement.
Car je le répète, cette nouvelle convention n'est pas sociale, elle est corporatiste et assassine.
Ton combat n'est pas de gauche.
Il consiste, pour préserver les avantages des mieux lotis, à précariser plus encore les plus précaires.
Le faire sous couvert d'idéaux de gauche est malhonnête.
C'est Henri Gaino citant Jaurès.
Si l'objectif avait été de protéger les salariés, il fallait se battre, becs et ongles, pour des augmentations des salaires les plus bas (je suis pour), inventer et imposer des systèmes de contrôles indiscutables sur les comptes des films faits en participation (je suis pour), l'obligation de payer les cotisations patronales à 100% sur la part des salaires mise en participation (je suis pour) et la création d'une caisse compensatoire alimentée par le compte de soutien pour la part des cotisations salariales.
Je serais pour, aussi, l'interdiction de minoration sur les salaires inférieurs ou égaux à deux fois le SMIC.
Mais je suis, et je serai toujours, contre un système qui, sous couvert de protéger les salariés, en condamnera des centaines, voire des milliers, à une précarité plus grande encore.
Je suis contre une convention collective qui interdira à des individus responsables, et ce en toutes circonstances, de choisir de travailler à des salaires librement négociés parce qu'ils y trouvent un intérêt, quelle que soit la nature de cet intérêt.
Oui, je suis contre les numerus clausus.
Contre toute commission appelée à décider de la vie ou de la mort d'un film en fonction de critères uniquement économiques.
Réformer un système est plus difficile que le détruire, ça demande de l'imagination, de l'intelligence, de l'envie, de l'enthousiasme et de la générosité (comme sur un tournage).
Je ne trouve dans tes écrits que ressentiments, haine, envie d'en découdre et de couper des têtes.
Pour conclure, je remarque que les films que tu cites en référence de ton engagement, ont tous été produits il y a une quarantaine d'années.
Si je le souligne, ce n'est pas pour évoquer le temps qui passe (il passe pour tout le monde), mais pour te rappeler qu'en quarante ans, le cinéma français a changé, ses modes de productions, de diffusion, d'exploitation... Tu n'as pas l'air de t'en être rendu compte.
Jacques Rivette, que tu cites, est produit depuis le début des années 80 par Martine Marignac.
Crois-tu vraiment qu'elle se soit enrichie ?
Crois-tu vraiment que ça a été facile ?
Crois-tu vraiment que ces films, pour la plupart, "sous financés" ne méritaient pas d'exister ?
On pourrait en citer des dizaines comme ça. Ils sont la grandeur, la beauté, la force, la spécificité du cinéma français et ils n'ont jamais empêché les films aux budgets plus conséquents de se faire.
En revanche, ils ont rendu des spectateurs heureux.
Ils ont permis à des gens de travailler, de créer, d'apprendre, d'imaginer et d'exister autrement qu'en tant que pur élément productif, générateur de chiffre d'affaire.
Oui, les ouvriers, les techniciens, tous ceux qui travaillent sur un film l'enrichissent, et ceux qui le nient sont une minorité.
Et c'est aussi pour ça qu'on fait des films, pour ce bonheur inouï de travailler en équipe, avec des gens qu'on a choisi (qui nous ont choisi, aussi) et qu'on respecte pour leurs qualités professionnelles et humaines.
Pour le plaisir de se retrouver, le plus souvent possible.
Jusqu'ici, le facteur humain était, dans la manière française de faire du cinéma, au moins aussi important que le facteur économique. C'est, fondamentalement, ce qui a fait sa singularité et sa richesse.
Je trouve étrange que tu ne t'en sois jamais rendu compte.
Lucas Belvaux
- Convention collective cinéma
Veuillez trouver ci-joint la réponse à l'édito de Pierre-William Glenn dans la dernière lettre de la CST (numéro 146, juillet 2013) http://www.cst.fr/IMG/pdf/lettre8-1.pdf
- Convention collective cinéma
Veuillez trouver ci-joint la réponse à l'édito de Pierre-William Glenn dans la dernière lettre de la CST (numéro 146, juillet 2013) http://www.cst.fr/IMG/pdf/lettre8-1.pdf
Cher Pierre-William Glenn,
Le Conseil d´administration de la SRF se réjouit des bonnes nouvelles que vous annoncez dans votre lettre de la CST.
La qualité des projections à Cannes et ces distinctions à tous ces chefs-opérateurs de talent nous enchantent. Nous les connaissons et les apprécions ces artistes-techniciens, comme vous aimez à les définir, car nous travaillons avec la plupart d'entre eux. Une collaboration qu'ils font durer depuis de nombreuses années avec des réalisateurs qui n'ont pourtant - dites-vous aussi - d'autre programme que de faire tourner "le monde autour de leurs films à l'image de leurs petits égos".
Ajoutez à notre programme la politesse qui ne nous fera pas aller sur le terrain glissant de l'ironie déplacée et encore moins de l’insulte que vous maniez pourtant vous-même avec tant de panache. Nous nous permettrons juste de relever le paradoxe qui consiste à faire travailler si étroitement toutes ces personnes de grande qualité avec de si grotesques égos que les nôtres.
Oui, nous avons "pris le pouvoir" à la SRF en nous y faisant élire démocratiquement. Pour gonfler notre ego ? Non, vous savez bien que nous avons déjà les films pour cela. Nous nous sommes fait élire à la tête de cette association pour prendre la parole au sujet de cette convention collective et d'autres sujets d'importance. Une parole que nous n'estimions pas relayée par l'ancienne équipe qui a par ailleurs fait un grand travail sur de nombreux autres dossiers. Et le nombre important de nouvelles adhésions, si elles nous réjouissent car elles dénotent une prise de conscience de l'ensemble des réalisateurs aux problèmes qui nous concernent, raconte sans doute aussi combien notre inquiétude est partagée quant à la possibilité de continuer à faire ces mêmes films que vous vous réjouissez de projeter dans les salles du festival de Cannes, dans les années à venir. Car il s'agit bien de ces films là, pensés et fabriqués bien souvent dans des conditions de financement difficiles.
Preuve supplémentaire sans doute de notre immodestie, nous avons tendance à penser, cher Pierre-William Glenn, que les points de vue que nous exprimons au travers de nos films nous mettent à l'abri du qualificatif de "réactionnaire" que vous aimez nous attribuer. Ce qualificatif vous a sans doute échappé dans un moment d'allégresse alors que vous vous fêtiez comme il se doit l'extension de la convention collective qui va venir encadrer le travail sur les films. Dans l'absolu, nous devrions nous en réjouir autant que vous. Nous le disons sans ironie car nous n'avons cessé d'affirmer la nécessité d'une convention collective juste. Malheureusement, celle-ci ne nous semble pas l’être, trop dangereuse pour les jeunes techniciens et réalisateurs souhaitant accéder à nos métiers, et mettant en péril trop de films, trop d’emplois, alors que les mécanismes de financement des films n'ont pas été repensés en amont pour faire face à la future augmentation des budgets qu'occasionnera l'application de cette même convention. Le gouvernement en a décidé ainsi et nous le regrettons.
Mais il s'agit maintenant de nous mettre autour de la table pour réfléchir aux moyens de faire bouger les lignes et repenser le financement de ces films qui sont la raison d'être de notre engagement artistique. Sans ironie, sans colère, sans amertume, avec juste l'envie commune de continuer à faire exister ces films que nous voulons, comme vous, voir projeter dans les plus grands festivals du monde.
Bien cordialement.
Le Conseil d’Administration de la SRF
- Convention collective cinéma
Veuillez trouver ci-joint pour votre information, le texte des jeunes réalisateurs et techniciens du cinéma paru dans Libération le 17 juillet 2013.
- Convention collective cinéma
- Financements
Veuillez trouver ci-joint pour votre information, le texte des jeunes réalisateurs et techniciens du cinéma paru dans Libération le 17 juillet 2013.
CHANGER DE DESTIN
«La jeunesse est la grande sacrifiée de la société française (...) C’est pourquoi j’ai décidé d’en faire la grande cause de cette élection », Extrait du livre « Changer de destin » de François Hollande, février 2012
Monsieur le Président de la République,
Nous sommes techniciens et réalisateurs, de ceux que l’on nomme la nouvelle génération du cinéma français. Nous vivons de nos métiers depuis peu d’années.
Nous avons grandi dans l’héritage d’un cinéma d’auteur où les réalisateurs avaient la possibilité d’inventer leur dispositif artistique et, à travers lui, leur vision d’une époque, d’un monde. Techniciens, réalisateurs, producteurs créaient ensemble, tendus vers ce désir commun.
Depuis les années 60, des générations de techniciens et de réalisateurs ont pu émerger ensemble et trouver leur place au sein de l’industrie du cinéma. Leurs films font partie de notre cinéphilie. Ils ont raconté la France dans toute sa diversité artistique, politique et sociale. Sans eux, le rayonnement du cinéma français à travers le monde n’existerait pas.
Aujourd’hui, trouver un distributeur qui s’engage sur un premier long-métrage relève du parcours du combattant et pourtant, sans lui, nous ne pouvons pas avoir accès à une majorité de financements privés. L’obtention de l’avance sur recette du CNC est convoitée comme le graal car la vie des films en dépend ; les chaînes de télévision se désintéressant de plus en plus de nos projets.
Nous avons appris jeune à nous battre, à faire avec peu, à lutter contre notre propre pessimisme, mais nous ne sommes pas invincibles.
Le 1er juillet 2013, vous avez pris la décision d’étendre la convention dite « API », avec une application au 1er octobre. Si nous prenons la parole aujourd’hui, c’est parce que nous voulons absolument une autre convention. Nous sommes ceux qui subissent avec le plus de violence le manque de financement d’une partie du cinéma français.
Cette convention API, censée nous protéger, nous enterre vivant. En n’intervenant pas dans ce conflit social, votre gouvernement a livré notre avenir à des syndicats qui ne nous représentent pas. Ils sont restés sur leur position, indifférents aux difficultés énormes que nous rencontrons déjà.
Nous avons lu attentivement le rapport de Monsieur Hadas-Lebel, missionné par vos ministères de la Culture et du Travail. Celui–ci avait pris conscience des lourds dangers qui nous menaçaient. Il n’a pas été écouté.
La convention API exige que les techniciens soient rémunérés suivant une grille de salaires stricte et identique quelque soit le budget du film. Un technicien réalisateur sera donc payé 2820 euros par semaine, un chef-opérateur 2570 euros, un chef-décorateur 2540 euros, aussi bien sur un film coûtant 800 000 euros que sur un film à 15 voire 30 millions d’euros. La convention interdit également de négocier nos rémunérations au regard de la spécificité des projets.
Tout cela remet considérablement en question la faisabilité des films au budget inférieur à 2,5 millions euros qui seront incapables de prendre en charge le surcoût engendré par cette convention.
Une commission dérogatoire autoriserait une marge de négociation avec les techniciens, pour seulement 20 % de ces films. Mais personne n’est capable de nous expliquer comment cette commission fonctionnera, qui la composera, ni au nom de quoi elle s’arrogera le droit de décider quels films auront ou n’auront pas le droit d’exister. Et qu’en sera-t-il des 80% restant ?
Le médiateur a également signalé que même en bénéficiant de cette clause dérogatoire, les films inférieurs à 1 million d’euros ne pourront pas supporter le surcoût que l’application de la convention occasionne. Bref, avec ou sans dérogation, ces films-là sont presque tous voués à disparaître.
Or, ces films, réalisés avec moins d’un million d’euros, sont pour l’essentiel des premiers longs-métrages. Et une grande majorité des premiers et deuxièmes longs-métrages français sont réalisés avec des budgets n’excédant pas 2, 5 millions d’euros.
Ce sont pourtant ces films qui représentent aujourd’hui l’avenir et la vitalité du cinéma français (Un amour de jeunesse, Tomboy, La guerre est déclarée, La fille du 14 juillet, Grand Central, Suzanne, Rendez-vous à Kiruna, Ce qu’il restera de nous, Rengaine, L’âge atomique, Un monde sans femmes, Augustine, Les paradis perdus, Les rencontres d’après minuit, Mille soleils, Les Apaches, La bataille de Solferino, Au galop, Alyah, Louise Wimmer, La règle de trois... quelques titres parmi tant d’autres, tous ayant fait l'objet de sélections dans les festivals les plus prestigieux).
C’est aussi grâce à ces films que nous apprenons nos métiers, devenons chefs de postes et pouvons espérer transmettre à notre tour... Que deviendra le cinéma français dans dix ans si vous entravez l’avènement d’une nouvelle génération ? Qui va représenter le monde tel qu’il évolue ? Que devient une société qui se prive du regard de sa jeunesse ?
Nous ne savons plus quels choix s’offrent à nous aujourd’hui. Nous commençons à faire notre métier, le cinéma est notre raison de vivre. Nous ne voulons pas renoncer et venir tristement gonfler les chiffres du chômage. Or vous prenez le risque de nous voir disparaître ou, en nous forçant à travailler en dehors du système, de faire de nous et de nos producteurs, des hors-la-loi.
Nous avons besoin d’une convention qui protège l’équipe d’un film, tout en défendant un cinéma qui continue d’inventer, de questionner. Une convention qui permette aux jeunes techniciens et aux jeunes réalisateurs de s’accompagner dans le passage du court aux premiers et deuxièmes longs-métrages. Les équipes techniques et les temps de tournage vont terriblement se réduire pour faire face au surcoût. Dans ce contexte où l’ultra compétence de chacun sera exigée, comment convaincrons-nous nos producteurs de faire confiance à un jeune chef-décorateur, une jeune chef-opératrice, un jeune monteur, qui, comme nous, fait ses premières armes ? Une des choses les plus belles avec le cinéma, c’est qu’il se partage sans cesse, d’abord avec ceux qui le fabriquent, puis avec ceux qui le regardent, des mois, des années, des décennies plus tard. C’est l’art du collectif par excellence.
En abandonnant le débat à la loi des plus forts, votre gouvernement a mis dos-à-dos techniciens, producteurs et cinéastes qui pourtant créent ensemble et partagent les mêmes aspirations.
Cette situation est indigne de nous.
On nous dit aujourd’hui qu’il est trop tard. Nous ne pouvons pas croire, Monsieur le Président, qu’après vous être engagé si volontairement aux côtés de la jeunesse, votre gouvernement nous trahisse. Nous voulons croire qu’en dernier recours, vous trouverez une solution afin qu’émerge une convention pérenne, viable pour les nouvelles générations et pour l’ensemble de ces films d’auteurs qui font la force de notre cinématographie.
Les premiers signataires :
Guilhem Amesland (1er assistant mise en scène)
Elsa Amiel (réalisatrice)
Marie Amachoukeli (réalisatrice)
Cynthia Arra (réalisatrice, directrice de casting)
Olivier Babinet (réalisateur)
Medhi Ben Attia (réalisateur)
Pascal Bideau (compositeur musique)
Nicolas Birkenstock (réalisateur)
Emmanuel Bonnat (ingénieur du son, monteur son, mixeur)
Serge Bozon (réalisateur)
Ronan Boudier (chef-opérateur)
Guillaume Brac (réalisateur)
Mikaël Buch (réalisateur)
Philippe Buchot (assistant mise en scène)
Claire Burger (réalisatrice)
Fred Cambier (chef-costumier)
Nadège Catenacci (1ère assistante mise en scène)
Jean-Sébastien Chauvin (réalisateur)
Héléna Cisterne (chef-décoratrice)
Hélier Cisterne (réalisateur)
Clément Cogitore (réalisateur)
Samuel Collardey (réalisateur)
Marina Deak (réalisatrice)
Edouard Deluc (réalisateur)
Caroline Deruas (réalisatrice)
Louis-Do de Lencquesaing (réalisateur)
Stéphane Demoustier (réalisateur)
Thierry de Peretti (réalisateur)
Sylvain Desclous (réalisateur)
Mati Diop (réalisatrice)
Rachid Djaïdani (réalisateur)
Jérémie Dubois (réalisateur)
Citronelle Dufay (chef-décoratrice)
Jean-René Duveau (chef-opérateur)
Nicolas Engel (réalisateur)
Mareike Engelhardt (assistante mise en scène)
François Farellacci (réalisateur)
Frédéric Farrucci (réalisateur)
Thomas Favel (chef-opérateur)
Léa Fehner (réalisatrice)
Louis Garrel (réalisateur)
Elie Girard (chef-opérateur)
Yann Gonzalez (réalisateur)
Marco Graziaplena (chef-opérateur)
Joanna Grudzinska (réalisatrice)
Nicolas Guilleminot (1er assistant mise en scène)
Mia Hansen-Love (réalisatrice)
Arthur Harari (réalisateur)
Tom Harari (chef-opérateur)
Mikhaël Hers (réalisateur)
Armel Hostiou (réalisateur)
Husson (réalisatrice)
Stéphanie Kalfon (réalisatrice)
Natacha Kantor (1ère assistante mise en scène)
Héléna Klotz (réalisatrice)
Julia Kowalski (réalisatrice)
Clara Laperrousaz (réalisatrice)
Laura Laperrousaz (réalisatrice)
Gabriel le Bomin (réalisateur)
Sarah Leonor (réalisatrice)
Teddy Lussi-Modeste (réalisateur)
Vincent Macaigne (réalisateur)
Damien Maestraggi (chef-monteur)
Naël Marandin (réalisateur)
Thomas Marchand (Chef-monteur)
Raphaëlle Martin-Holger (chef-monteuse)
Claire Maugendre (réalisatrice)
Cyril Mennegun (réalisateur)
Marion Monnier (Chef-monteuse)
Claudine Natkin (Chef-opératrice)
Anna Novion (réalisatrice)
Antonin Peretjatko (réalisateur)
Laurent Perreau (réalisateur)
Nora Philippe (réalisatrice)
Nicolas Pleskof (réalisateur)
Julien Poupard (chef-opérateur)
Katell Quillévéré (réalisatrice)
François Quiqueré (chef-monteur)
Benoit Rambourg (chef-opérateur et réalisateur)
Christophe Regin (réalisateur)
Mathieu Robin (réalisateur)
Axelle Ropert (réalisatrice)
Rima Samman (réalisatrice)
Céline Sciamma (réalisatrice)
Margot Seban (scripte)
Laurent Sénéchal (réalisateur)
David Shizalet (chef-opérateur)
Justinien Schricke (1er assistant mise en scène)
Nicolas Silhol (réalisateur)
Anne Souriau (chef-monteuse)
Brigitte Sy (réalisatrice)
Samuel Theis (scénariste)
Arthur Toulemonde (machiniste)
Justine Triet (réalisatrice)
Sylvain Verdet (chef-opérateur)
Mathieu Verhaegue (directeur de production)
Virgil Vernier (réalisateur)
Cyprien Vial (réalisateur)
Vincent Vizioz (réalisateur)
Elie Wajeman (réalisateur)
Alice Winocour (réalisatrice)
Rebecca Zlotowski (réalisatrice)
Pour apporter votre signature https://13213.lapetition.be/
- Convention collective cinéma
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