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Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre,
Le dernier accord national interprofessionnel relatif à l'indemnisation du chômage du 22 mars 2014 signé par le MEDEF/CGPME/UPA et la CFDT/CFTC/FO, est le prolongement redouté de celui de 2003.
Il n'est donc pas adapté aux pratiques d'emploi discontinu.
- SRF
Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre,
Le dernier accord national interprofessionnel relatif à l'indemnisation du chômage du 22 mars 2014 signé par le MEDEF/CGPME/UPA et la CFDT/CFTC/FO, est le prolongement redouté de celui de 2003.
Il n'est donc pas adapté aux pratiques d'emploi discontinu.
Si les annexes 4, 8 et 10 ont été soi-disant maintenues, elles sont en effet vidées de leur sens. Les règles appliquées s'attaquent aux droits des salariés, artistes et techniciens, les plus précaires, et favorisent les plus aisés. La mise en oeuvre de cet accord aurait rapidement de lourdes conséquences sur le quotidien des plus fragiles, tous secteurs d'activités confondus. Nous ne pouvons pas croire qu'en ces temps de crise et de chômage massif, vous puissiez accepter de voir appliquer un système aussi inéquitable.
Comme vous le savez le "comité de suivi de l'intermittence", dont le ministre du Travail, François Rebsamen, a cosigné la tribune le 9 mars dernier, préconise un modèle plus juste et plus réaliste. Composé de syndicats de salariés et d'employeurs des secteurs du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel, d'associations professionnelles, de coordinations d'intermittents et de précaires, de parlementaires de gauche ou de droite, et d'universitaires de renom, ce comité a construit un projet de réforme cohérent et approprié :
- Annexe unique pour les artistes et techniciens
- Date anniversaire rétablie
- Droits ouverts à partir de 507 heures de travail en 12 mois avec indemnisation sur 12 mois
- Plafonnement du cumul salaires plus indemnités
- Prise en compte des congés maternité et maladie
- Prise en compte des heures d'enseignement et d'heures faites au régime général
Aussi extraordinaire que celui puisse paraître, ce projet qui constitue un vrai modèle alternatif de l'indemnisation du chômage des salariés à l'emploi intermittent, ce projet plus solidaire mais aussi plus économe, n'a pas été étudié par les partenaires sociaux.
C'est pourquoi, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, comme nous l'avions demandé à Jacques Chirac le 14 juillet 2003, jour de l'annulation du Festival d'Avignon, de ne pas agréer ce nouvel accord et de diligenter de nouvelles négociations dans des conditions réellement démocratiques, qui reposent sur le sens de l'intérêt général.
Malgré notre colère et notre obstination à nous battre pour une cause que nous savions juste, malgré le soutien de toute l'opposition, dont vous faisiez partie, et même de plusieurs députés UMP, nous n'avons pas été entendus par la droite en 2003 et 2004. Mais nous sommes en droit d'espérer l'être enfin par la gauche aujourd'hui, après dix ans de lutte. Ou sinon, c'est qu'il n'y a plus de gauche, c'est à dire plus d'espoir.
Les arts et la culture sont les meilleures armes contre les extrêmes. Ce sont d'ailleurs toujours eux qui font l’objet des premières attaques lorsque l’extrême-droite conquiert le moindre pouvoir où que ce soit. Affaiblir un peu plus les arts et la culture, en des heures aussi sombres, serait la pire et la plus tragique des erreurs politiques.
Comptant sur votre soutien, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, à l'assurance de notre haute considération.
Premiers signataires : José Alcala, Anne Alix, Siegrid Alnoy, Frédéric Andréi, Marc Angelo, Solveig Anspach, Stéphane Arnoux, Olivier Babinet, Gilles Bannier, François Barat, Aurélia Barbet, Marc Barrat, Luc Béraud, Bernard Blancan, Julie Bertuccelli, Jérôme Boivin, Emmanuel Bonn, Lydia Boukhirane, Gilles Boustani, Guillaume Brac, Stéphane Brizé, Guillaume Bréau, Isabelle Broué, Bénédicte Brunet, Mikael Buch, Dominique Cabrera, Robin Campillo, Sonia Cantalapiedra, Laurent Cantet, Angelo Caperna, Lucie Cariès, Catherine Castel, Charles Castella, Stéphane Cazes, Chad Chenouga, Laurent Chevallier, Malik Chibane, Hélier Cisterne, Jean-Luc Cohen, Samuel Collardey, Christophe Colliat-Dragon, Laetitia Colombani, Catherine Corsini, Véronique Cratzborn, Yann Danh, Jean-Pierre Darroussin, Marina Déak, Emilie Deleuze, Marie De Laubier, Stéphane Demoustier, Antoine Desrosières, Dante Desarthe, Fabianny Deschamps, Marie Donnio, Olivier Doran, Sandrine Dumas, Bruno Dumont, Nicolas Engel, Laurine Estrade, Frédéric Farrucci, Eléonore Faucher, François Favrat, Léa Fazer, Pascale Ferran, Maud Ferrari, Laurence Ferreira Barbosa, Christine François, Marine Franssen, Brahim Fritah, Luc Gallissaires, Cyril de Gasperis, Tony Gatlif, Damien Gault, Denis Gheerbrant, Khaled Ghorbal, Anne Gilles, Julien Gilles de la Londe, Thomas Gilou, Delphine Gleize, Fabienne Godet, Ingrid Gogny , Yann Gonzalez, Michka Gorki, Eugène Green, Robert Guédiguian, Michel Hazanavicius, Laurent Heynemann, Esther Hoffenberg, Christophe Honoré, Gérald Hustache-Mathieu, Jean-Philippe Jacquemin, Danielle Jaeggi, Olivier Jahan, Agnès Jaoui, Jean-Jacques Jauffret, Stéphanie Kalfon, Sam Karmann, Baya Kasmi, Cédric Klapisch, Héléna Klotz, Philippe Kotlarski, Gérard Krawczyk, Alexandre Labarussiat, Nathalie Lanier, Daniela Lanzuisi, Michel Leclerc, Olivier Lécot, Philippe Le Guay, Nolwenn Lemesle, Serge Le Péron, Jean-Xavier de Lestrade, Christophe Leraie, Catherine Le Roux, Olivier Lévêque, Sébastien Lifshitz, Carl Lionnet, Christophe Loizillon, Julie Lopes Curval, Nathalie Loubeyre, Sébastien Louis, Ivan Magrin-Chagnolleau, Jacques Maillot, Marie Mandy, Naël Marandin, François Margolin, Françoise Marie, Hélène Marini, Séverine Mathieu, Guy Mazarguil, Stéphane Mercurio, Agnès Merlet, Frédéric Mermoud, Mathilde Mignon, Dominik Moll, Yolande Moreau, Emmanuel Mouret, Claude Mouriéras, Fred Nicolas, Safi Nebbou, Loïc Nicoloff, Anna Novion, Valérie Osouf, Arnaud des Pallières, Sonia Pavlik, Monique Perez, Laurent Perreau, Laurence petit-Jouvet, Nicolas Philibert, Bruno Podalydès, Oriane Polack, Béatrice Pollet, Martin Provost, Katell Quillévéré, Alain Raoust, Adrien Ricciardelli, Chantal Richard, Rittweger Cécile, Jacques Rozier, Bruno Rolland, Brigitte Roüan, Christian Rouaud, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Céline Sciamma, Christine Seghezzi, Olivier Sigaut, Charlotte Silvera, Bastien Simon, Jan Sitta, Juliette Steimer, Isabelle Sylvestre, Bernard Tanguy, Carine Tardieu, Coco Tassel, Pascal Tessaud, Pascal Thomas, Marie-Claude Treilhou, Annie Tresgot, Julien Triger, Christian Vandelet, Philippe Van Leeuw, Bruno Veniard, Vanina Vignal, Leslie Villiaume, Thomas Vossart, Anne Zinn-Justin, Erick Zonca…
- SRF
L'Assemblée générale de la Société des réalisateurs de films se déroulera le Samedi 14 juin 2013 à 14h à la FEMIS (6 rue Francoeur 75018 PARIS).
- SRF
L'Assemblée générale de la Société des réalisateurs de films se déroulera le Samedi 14 juin 2013 à 14h à la FEMIS (6 rue Francoeur 75018 PARIS).
Nous débattrons du travail effectué par la SRF au cours de l’année 2013/2014 et des priorités à venir. Ce temps fort de notre vie associative sera donc l’occasion de dialoguer et de réfléchir à notre projet militant.
ATTENTION :
> Seuls les membres à jour de leur cotisation lors de l’ouverture des travaux pourront participer aux votes : si ce n’est déjà fait, merci de nous faire parvenir votre adhésion par retour de courrier. (bulletin d'adhésion téléchargeable ci-dessous)
> Dans le cas où vous ne pourriez vous-même assister à notre Assemblée générale, vous pouvez vous y faire représenter par un autre adhérent muni d’un pouvoir régulier. Conformément à nos statuts, « chaque membre présent pourra disposer de deux pouvoirs en plus de sa propre voix, à condition qu’il soit adhérent de l’association au titre de l’année précédente » (article 17).
(pouvoir à remplir téléchargeable ci-dessous)
> Les rapports statutaires sont disponibles sur demande à hrosiaux@la-srf.fr
Enfin, si vous souhaitez vous porter candidat au Conseil d’administration, je vous rappelle que celui-ci est selon nos statuts « composé de 18 membres élus ou cooptés pour 12 mois et rééligibles :
- 14 réalisateurs d'œuvres de long métrage destinées à l'exploitation cinématographique et télévisuelle, dont douze sont élus et deux sont cooptés par les membres élus du Conseil d'Administration
- 4 réalisateurs d'œuvres de court métrage, destinées à l'exploitation cinématographique, dont trois sont élus, et un est coopté par les membres élus du Conseil d'Administration »
(Article 11)
Dans l’intérêt de l’organisation des votes, merci de nous faire connaître par mel ou courrier simple votre éventuelle candidature.
Dans l’attente de nous retrouver nombreux le samedi 14 juin prochain.
- SRF
Le Carrosse d'Or a été remis hier soir, lors de l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, à Sabine Azéma, André Dussolier, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy, les plus proches collaborateurs et amis d'Alain Resnais.
Découvrez le film de Luc Lagier réalisé pour cet hommage et projeté hier soir.
- Festivals
- SRF
Le Carrosse d'Or a été remis hier soir, lors de l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs, à Sabine Azéma, André Dussolier, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy, les plus proches collaborateurs et amis d'Alain Resnais.
Découvrez le film de Luc Lagier réalisé pour cet hommage et projeté hier soir.
Avec le soutien de notre partenaire Canal + Cinéma.
- Festivals
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L'Assemblée des cinéastes revient à Cannes cette année, le dimanche 18 mai à 17h :
Que veulent les cinéastes de l'Europe de demain ? Des cinéastes du monde entier partagent leur expérience.
- Europe
- Festivals
- SRF
L'Assemblée des cinéastes revient à Cannes cette année, le dimanche 18 mai à 17h :
Que veulent les cinéastes de l'Europe de demain ? Des cinéastes du monde entier partagent leur expérience.
la Quinzaine des Réalisateurs,
et la FERA, Fédération Européenne des Réalisateurs de l’Audiovisuel vous invitent à
THE DIRECTORS' ASSEMBLY
Dimanche 18 mai → 17h
Sunday, May 18 → 5 pm
FNAC Cannes — 83 rue d’antibes
Que veulent les cinéastes de l’Europe de demain ?
What do Filmmakers want for tomorrow’s Europe?
Des cinéastes du monde entier partagent leurs expériences
Directors from all over the world share their experiences
En présence de In presence of
Pablo Berger, Ágnes Kocsis, Christophe Ruggia, Walter Salles, Lone Scherfig,…
Modéré par Moderated by Melanie Goodfellow
Avec le soutien des cinéastes with the support of the directors Clio Barnard, David Cronenberg, Joe Dante, Amat Escalante, Emmanuel Finkiel, Stephen Frears, Matteo Garrone, Costa-Gavras, Valeria Golino, Anurag Kashyap, Naomi Kawase, Ágnes Kocsis, Joachim Lafosse, Pablo Larraín, Ken Loach, Sergei Loznitsa, Mahamat Saleh Haroun, Cristian Mungiu, Yousry Nasrallah, Raoul Peck, Christian Petzold, Nicolas Philibert, Javier Rebollo, Walter Salles, Andrea Segre, Silvio Soldini, Bertrand Tavernier, Pablo Trapero, Joachim Trier, Felix Van Groeningen, Andreï Zviaguintsev.
> Retrouvez tous les détails sur Check out more details on http://www.quinzaine-realisateurs.com
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Le jeudi 15 mai, à Cannes, les cinéastes de la SRF rendront hommage à Alain Resnais, lauréat du Carrosse d'Or 2014, en remettant le prix à Sabine Azéma, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy.
- Festivals
- SRF
Le jeudi 15 mai, à Cannes, les cinéastes de la SRF rendront hommage à Alain Resnais, lauréat du Carrosse d'Or 2014, en remettant le prix à Sabine Azéma, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy.
Depuis 2002, les réalisateurs de la SRF rendent hommage à un de leurs pairs en lui remettant un prix, « Le Carrosse d'or », pendant le Festival de Cannes. Ce prix est destiné à récompenser un cinéaste choisi pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production.
En Janvier, nous avions décidé de le remettre à Alain Resnais, disparu en mars.
La SRF est émue de lui rendre hommage le jeudi 15 mai 2014 en offrant une carte blanche à deux de ses précieux collaborateurs et amis : Jean-Louis Livi (producteur des derniers films) et Christophe Jeauffroy (assistant et directeur de production sur ses derniers films) :
> 15h30 :
Projection au Théâtre Croisette : Le Chant du styrène (court-métrage,1958) suivi de Providence (1977), deux films réalisés par Alain Resnais.
> 19h30 :
Hommage à Alain Resnais, lors de la cérémonie d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs au Théâtre Croisette. En présence de Sabine Azéma, Jean-Louis Livi et Christophe Jeauffroy.
Le Carrosse d'Or est parrainé pour la onzième année consécutive par
> Extrait de la lettre du 4 mars, signée du Conseil d’Administration de la SRF :
"Alain Resnais a toujours occupé une place exemplaire au sein du cinéma français.
Chacun de ses films, conçu comme un pur prototype, était pour lui l’occasion d’expérimenter de nouvelles formes narratives et esthétiques et de prendre tous les risques.
Se confrontant, dès les années 50, aux sujets les plus brûlants de l’Histoire du 20ème siècle, il a su allier pendant des décennies, la pensée la plus exigeante aux recherches formelles les plus audacieuses. Il a réinventé l’art du montage, mêlant constructions savantes et hypothèses narratives folles, flux de conscience et échappées vers l’imaginaire.
Cinéaste inclassable, il avait un goût immodéré pour le mélange des genres, l’hybridation, l’hétérogène. Sans aucun respect des hiérarchies préétablies, il aimait réconcilier les contraires : le cinéma expérimental et les plaisirs du spectacle, la science de laboratoire et le romanesque, la musique contemporaine et la variété française… Ce faisant, la profusion de ses sources d’inspiration (le théâtre bien sûr, mais aussi la bande dessinée, la littérature fantastique, le nouveau roman…) lui a permis de repousser sans cesse les frontières du cinéma.
En se réappropriant des textes le plus souvent écrits par d’autres (Duras, Robbe- Grillet, Jean Cayrol, David Mercer, Jean Gruault, Alan Ayckbourn, Bacri-Jaoui…), il a élevé la mise en scène cinématographique au rang des Beaux-Arts.
Son œuvre, constituée d’une succession de films uniques sur plus de soixante ans, est éblouissante.
Il se trouve qu’il y a deux mois, nous avions décidé de lui remettre le "Carrosse d'or" lors de la prochaine édition de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.
C'est avec émotion que nous lui remettrons malgré tout.
Ce prix est particulier.
Créé en 2002 par la SRF, c'est le seul prix destiné à un réalisateur choisi par d’autres réalisateurs.
Par cet hommage, nous voulions avant tout lui exprimer notre gratitude :
Lui dire combien ses films ont intimement compté pour nous dans notre désir de cinéma. Et combien ils nous sont précieux, aujourd'hui comme hier, pour résoudre certaines des questions que nous nous posons au cours de nos processus de création.
Nous savons qu’en raison même de leur ambition artistique, ses films étaient de plus en plus difficiles à financer. Mais, plus que tout autre, il aura toujours su s'adapter aux contraintes d’où qu’elles viennent, gardant jusqu'au bout une liberté de pensées et une inventivité hors du commun. En ces temps difficiles pour la création cinématographique, il est pour nous un modèle et un aiguillon.
Nous ne pourrons malheureusement pas lui dire de vive voix toute l'admiration que nous avions pour lui, mais nous le lui avions écrit.
Nous espérons qu'ainsi, il aura su à quel point nous l'aimions."
- Festivals
- SRF
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’arrivée de Julie Lethiphu au poste de Déléguée générale de la SRF, société des réalisateurs de films.
- SRF
Nous avons le plaisir de vous annoncer l’arrivée de Julie Lethiphu au poste de Déléguée générale de la SRF, société des réalisateurs de films.
Succédant à Cyril Seassau, elle prend ses fonctions à la SRF ce lundi 5 mai.
Coordonnées :
jlethiphu@la-srf.fr / 01 44 89 62 58
- SRF
LUNDI 5 MAI 2014 A LA FEMIS
Discussion animée par Christophe Ruggia et Boris Thomas (exploitant - ayant fait un rapport sur le sujet dans le cadre de la Fémis).
- Chronologie des médias
- SRF
LUNDI 5 MAI 2014 A LA FEMIS
Discussion animée par Christophe Ruggia et Boris Thomas (exploitant - ayant fait un rapport sur le sujet dans le cadre de la Fémis).
Tout d’abord, c’est quoi la chronologie des médias ?
C’est la règle définissant l'ordre et les délais dans lesquels les diverses exploitations d'une œuvre cinématographique (sortie salle, DVD, VOD, télévisions…) peuvent intervenir.
A l’origine, cette réglementation avait essentiellement pour but de sauvegarder l'exploitation en salle de nos films.
Depuis quand cette règle existe-t-elle en France ? Qui la définit ? Est-ce une exception française? Si elle a relativement peu évolué en 30 ans, elle est désormais au centre de tous les débats, puisque c’est sur cette chronologie que repose tout le préfinancement de notre cinéma (Canal+…).
Dans très peu de temps, de nouveaux acteurs de la diffusion comme Netflix et probablement Amazon, Google… vont arriver sur notre territoire avec toute leur puissance de frappe en terme de force de création (séries, films) catalogue, nombres d’abonnés (38 millions pour Netflix USA).
En Angleterre, aux États-Unis, certains films sortent déjà simultanément en salle et sur internet. Des expérimentations ont lieu partout en Europe, France comprise.
Notre industrie s’apprête à vivre une révolution de son modèle économique, en passant d'un financement qui repose en grande partie sur les télévisions, à un financement qui repose en partie sur Internet et le non-linéaire…
Comment faire évoluer notre réglementation et l’adapter aux nouvelles réalités du marché, tout en assurant le maintien de notre cinématographie dans toute sa diversité, de son préfinancement jusqu’à sa diffusion ?
Qu’en pensent les chaînes de télévision, les producteurs, distributeurs, exploitants, éditeurs VOD ? Et nous, auteurs, réalisateurs, comment nous positionner au sein de ces discussions d’une importance capitale ? Comment inventer un modèle avant que l’industrie ne nous l’impose ?
Autant de questions essentielles auxquelles l’école de la SRF vous propose de réfléchir, ensemble.
- Chronologie des médias
- SRF
19 longs-métrages, 11 courts-métrages, découvrez la sélection de la 46e Quinzaine des réalisateurs, qui aura lieu du 15 au 25 mai à Cannes.
- Festivals
- SRF
19 longs-métrages, 11 courts-métrages, découvrez la sélection de la 46e Quinzaine des réalisateurs, qui aura lieu du 15 au 25 mai à Cannes.
- Festivals
- SRF
Une pétition signée par des centaines de techniciens amis circule actuellement contre le Conseil d’Administration de la SRF, s’alarmant du recours que nous avons déposé auprès du Conseil d’Etat contre l’extension par le gouvernement de la convention collective du 1er juillet 2013.
Nous souhaitons y répondre.
- Convention collective cinéma
- SRF
Une pétition signée par des centaines de techniciens amis circule actuellement contre le Conseil d’Administration de la SRF, s’alarmant du recours que nous avons déposé auprès du Conseil d’Etat contre l’extension par le gouvernement de la convention collective du 1er juillet 2013.
Nous souhaitons y répondre.
Depuis un an, nous ne cessons de dire la même chose.
Non, nous ne sommes pas contre une convention collective qui régisse le secteur. Nous y sommes même ardemment favorables car nous considérons qu’il est impérieux d’améliorer les conditions de travail et de salaires des techniciens qui fabriquent les films avec nous et, en tout premier lieu, ceux qui travaillent sur les films les plus mal financés.
Pour autant, nous pensons que cette convention collective, signée dans un premier temps par l’API et le SNTPCT est née sous de très mauvais auspices. Car c’est une alliance entre un syndicat de producteurs (les 4 groupes d’exploitation) qui s’arrangerait très bien de la disparition d’un grand nombre de films d’auteurs et un syndicat de techniciens (le SNTPCT) qui considère que ces mêmes films ne devraient pas exister s’ils ne sont pas correctement financés par le « marché ».
Ce texte a donc été mal conçu dès le départ.
Profondément maximaliste, il met la barre trop haut, en particulier en ce qui concerne les majorations de tournage (heures de transport, heures de nuit, heures supplémentaires), ce qui produit un tel surcoût de la masse salariale qu’il bloque la faisabilité d’un grand nombre de films.
Par ailleurs il est mal adapté à la spécificité des processus artistiques du cinéma. Il produit des contraintes mal pensées qui peuvent rejaillir sur la qualité des films (en particulier en ce qui concerne les heures de préparation et la localisation des décors) ou produire un formatage dangereux des œuvres dès leur écriture (notamment en ce qui concerne les heures de nuit).
Enfin, contrairement à ce qui est dit dans la pétition des techniciens, nous ne pensons pas que cette convention collective soit équitable. Car, comme toujours, elle renforce ceux dont l’activité principale est concentrée sur la période de tournage, et protège mal ou met dans des positions intenables, ceux qui travaillent en aval ou en amont, au stade de la préparation ou de la post-production.
Si nous avons pu rêver l’année dernière à une refonte générale de la convention collective afin qu’elle soit mieux adaptée à la fois à l’économie générale du secteur et au processus de fabrication des films, nous n’y croyons plus aujourd’hui.
Nous pensons par contre qu’elle peut encore être revisitée dans ses détails et améliorée pour le bien de tous.
Nous pensons par exemple qu’il serait extrêmement dangereux que les films de moins de 1,250M€ soient aujourd'hui intégrés dans le cadre de la convention collective, car le plus grand nombre d’entre eux disparaitrait de facto. (Et particulier, dès lors que n’arrivons pas à obtenir du CNC qu’il modifie la règle des 60%/40% entre argent public et argent privé pour ces films-là.)
Ce n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. Nous pensons que la clause dérogatoire devrait être revisitée afin d’être plus favorable aux techniciens, et pérennisée ce qui n’est pas le cas actuellement. Que les très hauts salaires devraient pouvoir être écrêtés dans certains cas précis. Ou qu’une partie du salaire du réalisateur devrait pouvoir être mis en participation pour les films d’un budget supérieur à ceux de la clause dérogatoire, etc.
Des améliorations notables sont possibles mais elles nous semblent presque impossibles à obtenir dès lors que l’API est considéré comme représentatif des producteurs et qu’il peut donc signer seul, sans négociation avec au minimum l’un des trois autres syndicats de producteurs indépendants.
Le dernier baromètre FICAM indique une baisse de 40% du nombre de films en tournage sur le premier trimestre 2014 par rapport à la moyenne des trois années précédentes. L’application de la convention collective n’est pas la seule explication bien sûr, mais son caractère maximaliste participe d’un mouvement qui est objectivement très dangereux pour tout le monde.
Dans le même temps, depuis début mars, une large concertation a lieu toutes les semaines au CNC, sur la base des propositions du Rapport Bonnell et du groupe réalisateurs/techniciens/producteurs, concertation divisée en trois grands volets distincts : financement de la production, transparence et partage des recettes, et diffusion (distribution et exploitation) des films.
Selon les semaines, quatre à six cinéastes du CA de la SRF (Malik Chibane, Catherine Corsini, Pascale Ferran, Christophe Ruggia, Cédric Klapisch et Pierre Salvadori) participent activement à chacun des groupes.
Nous nous battons afin d’améliorer le financement des films et leur exposition en salles. Nous sommes convaincus, aujourd'hui plus que jamais, qu’une amélioration réelle du secteur ne peut passer que par une meilleure répartition des financements des films entre eux puis des salles qui les exposent.
Dans ce combat, qui est aussi le vôtre, même si malheureusement aucune association de techniciens n’est autour de la table (contrairement aux souhaits que nous avions exprimés auprès du CNC), nous nous opposons presque systématiquement à l’API, qui n’a évidemment aucun intérêt à un rééquilibrage des financements ou des recettes salles puisqu’ils en sont le plus souvent les premiers bénéficiaires.
C’est pour tout cela que nous avons décidé de faire une requête auprès du Conseil d’Etat, en utilisant l’opportunité du recours que la CFDT avait déposé de longue date.
Cette requête a avant tout vocation à faire reconnaître par le Conseil d’Etat que l’API ne peut être tenu comme représentatif des producteurs dès lors qu’il est seul signataire.
Cela aurait deux avantages majeurs à nos yeux :
- Modifier le rapport de force et raffermir la position des indépendants et des associations qui les représentent, tous secteurs confondus (techniciens, réalisateurs, producteurs, distributeurs, exploitants) face aux quatre grands circuits, dans toutes les négociations actuelles et à venir.
- Obliger potentiellement tous ceux qui ont signé la convention fin septembre (soit, côté producteurs, l’API, mais aussi le SPI, l’APC et l’UPF) à retourner autour de la table pour signer le même texte ou, dans le meilleur des cas, un texte sensiblement amélioré, auquel cas nous ferions tout notre possible pour faire entendre notre voix.
A partir du moment où tous les syndicats de producteurs ont signé la convention collective fin septembre (c'est-à-dire après l’objet de notre requête), nous n’imaginons pas que le Conseil d’Etat impose une renégociation. A l’inverse, cela nous paraît tout à fait possible qu’il reconnaisse la non-représentativité de l’API, ce qui serait une vraie victoire pour tous ceux qui se battent pour la diversité du cinéma.
Le CA de la Société des réalisateurs de films :
Stéphane Brizé, Laurent Cantet, Malik Chibane, Catherine Corsini, Nicolas Engel, Frédéric Farrucci, Pascale Ferran, Robert Guédiguian, Agnès Jaoui, Cédric Klapisch, Helena Klotz, Sébastien Lifshitz, Katell Quillévéré, Christophe Ruggia, Pierre Salvadori, Céline Sciamma
> Baromètre FICAM Long-métrage Janvier-février 2014 (celui de mars est en cours de finalisation)
- Convention collective cinéma
- SRF
Co-Fondateur et Délégué général du Festival de Brive depuis depuis sa création en 2004, Sébastien Bailly quitte ses fonctions à l’issue de la 11ème édition du festival pour se consacrer à d’autres projets de cinéma.
La SRF souhaite recruter dans les mois qui viennent une personne pour lui succéder. Les candidatures sont à nous retourner avant le 15 mai prochain.
- Festivals
- SRF
Co-Fondateur et Délégué général du Festival de Brive depuis depuis sa création en 2004, Sébastien Bailly quitte ses fonctions à l’issue de la 11ème édition du festival pour se consacrer à d’autres projets de cinéma.
La SRF souhaite recruter dans les mois qui viennent une personne pour lui succéder. Les candidatures sont à nous retourner avant le 15 mai prochain.
Vous trouverez ci-joint une fiche de poste.
Le Festival du Cinéma de Brive a été créé en 2004 et se déroule chaque année au mois d’avril.
La 12ème édition du Festival se déroulera à Brive du mardi 14 au dimanche 19 avril 2015.
Missions
Sous l’autorité du Bureau de la SRF, le (la) Délégué(e) général(e) assure la conception et la mise en
oeuvre du projet artistique du Festival. En étroite collaboration avec la Secrétaire générale, il (elle)
assure également le recrutement, la direction et l’animation de l’équipe (à Paris et à Brive); la
représentation du festival auprès des partenaires et des institutions; le développement des
partenariats et le suivi du budget.
Compétences attendues
Cinéphilie étendue,
Expérience dans la programmation,
Connaissance des milieux et réseaux professionnels du court et du moyen métrage,
Diplomatie et esprit d’équipe,
Aisance rédactionnelle et orale,
Rigueur et sens de l’initiative.
Poste
CDD (du 15 novembre au 15 mai 2015). Statut cadre. Poste basé à Paris et à Brive.
Renseignements
http://www.festivalcinemabrive.fr/
> Les candidatures sont à adresser par courriel à contact@la-srf.fr jusqu’au 15 mai 2014 (CV + Lettre
de motivation). Les entretiens auront lieu début juin.
> Contact : Hélène Rosiaux hrosiaux@la-srf.fr / 01 44 89 99 65
- Festivals
- SRF
Découvrez le palmarès du onzième Festival de Brive qui s'est cloturé hier soir.
Bravo à tous et particulièrement à Sébastien Bailly qui a crée et dirigé le Festival et dont c'était la dernière année.
- Festivals
- SRF
Découvrez le palmarès du onzième Festival de Brive qui s'est cloturé hier soir.
Bravo à tous et particulièrement à Sébastien Bailly qui a crée et dirigé le Festival et dont c'était la dernière année.
>> Palmarés 2014
Grand Prix Europe Brive 2014
Pride
de Pavel G. Vesnakov - Bulgarie
Mention Europe
The love Equation of Henry Fast
de Agnieszka Elbanowska - Pologne
Grand Prix France
Ennui Ennui
de Gabriel Abrantes - France
Mention France
Les Jours d'avant de Karim Moussaoui
Le Prix du Jury Jeunes de la Corrèze
Il est des nôtres
de Jean Christophe Meurisse - France
Mention du Jury Jeunes
Les Jours d'avant
de Karim Moussaoui- France/Algérie
Prix du public
Joanna
de Aneta Kopacz - Pologne
Grand Prix Ciné +
Il est des nôtres
de Jean Christophe Meurisse- France
Prix spécial Ciné +
Tant qu'il nous reste des fusils à pompes
de Poggi Caroline et Jonathan Vinel - France
Prix Format Court
Peine Perdue de Arthur Harari - France
Prix du Scénario
à Christelle Lheureux pour son projet La Terre penche
Prix de la Maison du Film Court
à Viken Armenian pour son projet Nadim est un Ninja
Nous vous donnons rendez-vous pour la 12ème édition du mardi 14 au dimanche 19 avril 2015 !
- Festivals
- SRF
Dans la nuit du 21 au 22 mars 2014, un accord national interprofessionnel relatif à l’indemnisation du chômage a été signé entre le MEDEF/CGPME/UPA et la CFDT/ CFTC/FO.
Comme on pouvait le redouter, cet accord aggrave encore un peu plus celui de 2003.
Si les annexes 8 et 10 ont été maintenues, le régime d’indemnisation des intermittents du spectacle continue d’être vidé de son sens, en s’attaquant une nouvelle fois aux artistes et techniciens les plus précaires et en favorisant la « permittence » et les salaires les plus élevés.
- SRF
Dans la nuit du 21 au 22 mars 2014, un accord national interprofessionnel relatif à l’indemnisation du chômage a été signé entre le MEDEF/CGPME/UPA et la CFDT/ CFTC/FO.
Comme on pouvait le redouter, cet accord aggrave encore un peu plus celui de 2003.
Si les annexes 8 et 10 ont été maintenues, le régime d’indemnisation des intermittents du spectacle continue d’être vidé de son sens, en s’attaquant une nouvelle fois aux artistes et techniciens les plus précaires et en favorisant la « permittence » et les salaires les plus élevés.
L’accord du 22 mars 2014 prévoit ainsi :
- Une augmentation des cotisations chômage (aussi bien celles des employeurs que celles des salariés) qui passent de 10,8% à 12,8%. Cette augmentation affaiblit encore un peu plus les salariés les plus précaires et, pour la partie patronale, met en danger les entreprises les plus fragiles, quels que soient leurs secteurs d’activités (spectacle vivant, audiovisuel, organisation de festivals…).
- Un plafond mensuel qui cumule salaires et indemnités qui sera malheureusement inefficace, puisque, à 5475,75 euros bruts, il touchera moins de 3% des intermittents indemnisés.
- Un nouveau différé de paiement (ou délai de carence) qui affectera gravement les petits et moyens salaires, tout en favorisant davantage qu’auparavant les plus hauts.
La Société des réalisateurs de films, qui participe depuis sa création aux travaux du Comité de suivi (regroupant des parlementaires de tous bords, des associations et des organisations professionnelles du spectacle), s’indigne que les travaux et les propositions du Comité de suivi qui constituent pourtant un vrai modèle alternatif, plus équitable et plus économe, et qui s’appuient sur la spécificité de nos pratiques, n’aient de nouveau pas été prises en compte ni même étudiées par les partenaires sociaux.
Cette attitude, catastrophique pour tous ceux qui vont se retrouver exclus du système, est aussi désastreuse en terme de dialogue social.
Nous ne pouvons pas croire qu’en ces temps de crise et de chômage massif, le Ministre du Travail puisse agréer un accord aussi inéquitable envers les plus fragiles d’entre nous.
Aussi, nous ne comprendrions pas que François Rebsamen, alors qu’il a lui-même cosigné la Tribune soutenant les propositions du Comité de suivi, le 09 mars dernier, revienne aussi rapidement sur sa parole, et donne son agrément à un accord ne prenant en compte aucune des préconisations de ce même Comité de suivi.
La mise en œuvre de l’accord signé à ce jour aurait de lourdes conséquences sur le quotidien des techniciens et des artistes, tous secteurs artistiques confondus. Il serait vécu dans nos métiers comme une grave provocation de la part du gouvernement, à quelques semaines de l’ouverture de grands festivals nationaux.
La Société des réalisateurs de films
- SRF
Suite à notre mail du 23 mars dernier, nous avons reçu plusieurs réponses.
Vous trouverez ci-après l'intégralité des échanges :
- Convention collective cinéma
- SRF
Suite à notre mail du 23 mars dernier, nous avons reçu plusieurs réponses.
Vous trouverez ci-après l'intégralité des échanges :
Fausse route
Nous venons de prendre connaissance de la “requête en intervention volontaire“ déposée par la Société des Réalisateurs de Films (SRF) devant le Conseil d’État, en soutien de celle déposée par la CFDT, demandant l'annulation de l'arrêté du 1er juillet 2013 par lequel le ministre du Travail a étendu la toute nouvelle convention collective du cinéma.
Nous voulons dire à celles et ceux qui font les films à nos côtés, nos fidèles équipiers, techniciens, comédiens et ouvriers, que nous ne nous sentons en aucune manière solidaires de cette triste initiative.
Rappelons que cette convention est un compromis résultant de sept années de négociation et qu’elle fut finalement signée par l’ensemble des organisations syndicales, à l’exception de la CFDT, et par tous les syndicats de producteurs le 8 octobre 2013 sous l’égide du Centre National de la Cinématographie.
C’est à la demande pressante des producteurs et des nouveaux élus de la SRF que les films de fiction dont le budget est inférieur à 1,22 M€ ont été sortis du champ d’application de la nouvelle convention collective. Et ce sont ces mêmes films – notoirement sous exposés et sous financés – qui deviennent aujourd’hui le prétexte d’une remise en cause globale de la même Convention. Quelle ironie !
C’est tous unis que nous devrions nous battre pour que tous les films, sans exception, soient correctement exposés et financés.
C’est dans “l’esprit de mai“ que la SRF s’est crée en 1968. Un esprit de liberté, de lutte, de solidarité et d’ouverture. Où, dans le cinéma comme dans le reste du monde, chacun à sa place participe d’une même conquête, pour plus de justice et plus de liberté, dans le travail comme dans la vie. Où les droits des créateurs ne sont pas opposables au droit du travail. C’est à cette tradition là que nous restons fidèles.
Mesdames et Messieurs du conseil d’administration de la SRF, vous faites fausse route.
Premiers signataires : Michel Andrieu, Stéphane Arnoux, Alima Arouali, Myriam Aziza, Luc Beraud, Bernard Blancan, Dominique Cabrera, Pascal Cling, Jacques Deschamps, Pascal Deux, Jean-Pierre Duret, Nadia El Fani, Anne Galland, Marine Franssen, Fabrice Genestal, Pierre William Glenn, Eric Guirado, Alain Guiraudie, Jean Lassave, Luc Leclerc du Sablon, Jacques Maillot, Mariana Otero, Gilles Perret, Gilles Porte, Olivier Pousset, Stéphane Ragot, Chantal Richard, Christian Rouaud, Arnaud Soulier, Jean-Pierre Thorn, Philippe Van Leeuw, Vanina Vignal...
- Réponse de Yann Gonzalez à Fausse Route :
26 mars 2014
Bonjour à tous,
Je ne comprends pas votre message ni votre attitude. A quoi rime cette tournure démagogique : "nos fidèles équipiers, techniciens, etc." ? Vous insinuez donc que, contrairement à vous, nous n'avons aucun respect pour les gens qui nous accompagnent et qui travaillent à nos côtés ? Je fais partie de ces réalisateurs qui ont tourné leur premier long métrage avec un budget de moins d'1,2 d'Euros. Sans les efforts de toute notre équipe (productrice, comédiens et moi compris), ce film n'aurait jamais vu le jour. Quand vous écrivez que nos films sont "notoirement sous exposés et sous financés", cela me blesse et me choque, car vous semblez sous-entendre que de tels films, puisqu'il n'ont pas trouvé complètement leur place sur le marché, ne devraient tout simplement pas exister.
Malgré les difficultés, mon tournage fut une expérience magnifique, joyeuse, solaire. J'ai travaillé avec beaucoup de gens de mon âge, des techniciens de 30 / 35 ans qui se sont retrouvés pour la première fois chefs de poste et pour qui ce film a été l'opportunité de démontrer leur talent, leur personnalité. Mais c'est moi le premier qui sait ce que je leur dois : tout ! Et j'ose espérer que mon prochain long sera bien mieux financé afin que leur travail soit enfin rémunéré à sa juste valeur.
J'aimerais penser, comme vous, que nous réussirons un jour à rééquilibrer le financement des films français. Et que les dizaines de longs métrages fragiles aujourd'hui deviendront plus forts demain. Je suis prêt à me battre pour cela, et je suis d'accord avec vous sur ce point : plus nous serons soudés, plus nous serons efficaces. Mais ne rêvons pas : pensez-vous sincèrement que France 2 ou Canal Plus vont investir davantage sur des premiers ou deuxièmes films qui ne rentrent pas dans leurs "cases" alors que leurs critères se durcissent davantage chaque année ? Croyez-vous que notre gouvernement si peu audacieux en terme de culture va tout à coup renverser la vapeur ? Et quelles solutions concrètes proposez-vous pour que l'on sorte de cette impasse ? Soyons malgré tout optimistes et imaginons que dans quelques années, nous parvenions à imposer, tous ensemble, des mesures pour mieux soutenir les projets les plus démunis : combien de ces films seront sacrifiés dans l'intervalle ? Je ne peux me résoudre à ce qu'un seul de mes camarades ne puisse pas réaliser son film parce que la convention collective aura été appliquée.
Alain Guiraudie, je m'adresse à toi car tu es le seul que je connais personnellement dans cette liste et tu sais combien j'admire ton travail : est-ce que tu serais signataire aujourd'hui si tu n'avais pas encore tourné ton premier long métrage ? Tu es désormais en position de force avec le beau succès de "L'inconnu du lac", mais pense un peu à la génération suivante, à ceux qui n'ont pas encore pris leur envol et qui ne le prendront peut-être jamais parce que la convention sera appliquée à l'ensemble des productions françaises...
J'ai l'impression qu'en vous opposant à la démarche de la SRF, vous cautionnez tous la mise à mort d'une génération de cinéastes français. Une génération encore peu visible, occupée à à tourner des courts métrages ou à imaginer un premier long. Une génération pleine d'ardeur, de désirs, de rêves singuliers et irremplaçables. Ne pensez-vous pas que notre cinéma est déjà suffisamment conformiste ? Et que la vitalité de ces premiers films fragiles participe aussi de cette diversité à laquelle nous tenons tous ?
Nous ne souhaitons faire la guerre à personne. Mais est-ce vraiment votre cas ?
Bien respectueusement,
Yann Gonzalez (scénariste, réalisateur)
- Réponse de Sam Karmann à Fausse Route :
27 mars 2014
Bonjour,
Suite au texte "Fausse route" envoyée par un collectif "cine.infos2013" je me permets d'adresser au CA de la SRF la réponse que j'ai faite, dans un premier temps de façon personnelle, à plusieurs signataires que je connais et apprécie. Pour des raisons que vous comprendrez je livre ici ma réponse en supprimant leurs noms.
Cher X, cher Y...
Non je ne signerai pas ce texte et je vous dirai même que ce texte me rend triste quand je vois vos noms en bas de liste des signataires, en raison de l'affection et de l'admiration que j'ai pour vous et votre travail.
Car même si sur ce dossier nous ne partageons pas le même point de vue, je ne comprends pas les raisons qui vous ont poussés à co-signer ce texte.
Dans cette période ô combien difficile pour nous tous, cette "Fausse Route" est plus qu'une simple réponse à une action qui réunit plus de 350 réalisateurs.
C'est un manifeste de division qui nous affaiblit collectivement un peu plus, alors que nous devrions tous amoureux de nos métiers, comme nous entremêlons nos divers talents, être unis pour constater que cette Convention est non seulement hypocrite, mais nocive. Et qu'il n'y a qu'une façon de la corriger: la requête auprès du Conseil d'Etat pour vice de procédure.
J'ai rejoins la SRF il y a moins d'un an, ce fameux jour que d'aucun ont appelé "putsch". J'ai donc chercher à comprendre les enjeux. Je me suis documenté, j'ai questionné, j'ai appris du fonctionnement des uns et des autres, j'ai assisté à nombre de réunions. Je voulais me faire une opinion sur cet accord, persuadé qu'une convention collective était indispensable tant les abus salariaux sur les équipes (techniques et artistiques puisque j'ai la chance de connaître les deux aspects) et les sous-financements sont patents.
Cette opinion est maintenant claire: cette convention collective en plus d'avoir été signée dans des conditions discutables en droit (l'objet de ce recours, j'y reviendrai) est mauvaise pour nous tous.
Ce n'est pas encore une fois parce que le constat est juste que cette convention permet à notre profession de reprendre des forces, bien au contraire.
Tous les retours des réalisateurs (jeunes ou vieux) en tournage depuis le 1er octobre dernier sont unanimes: quelque chose s'est crispé, s'est tendu depuis que cette convention est appliquée.
Elle n'a réussi qu'à opposer, isoler même, les réalisateurs de leurs équipes, ce qui est la pire chose qui soit, quand on connaît l'indispensable cohésion d'une équipe pour faire un film.
Les producteurs font le dos rond -tant qu'il y aura un dir de prod et un 1er ass pour les remplacer- et entrer dans le champ (parfois même pendant le plan) pour dire d'un air contrit: "Désolé mais il est 18h et on ne peut pas aller plus loin aujourd'hui" comme à la grande époque de la SFP (que tu as connue, X) quand le groupman débranchait le câble... Le cinéma à l'heure de la télé.
Revenons sur le fond de ce texte:
"Rappelons que cette convention est un compromis résultant de sept années
de négociation et qu’elle fut finalement signée par l’ensemble des
organisations syndicales, à l’exception de la CFDT, et par tous les
syndicats de producteurs le 8 octobre 2013 sous l’égide du Centre National
de la Cinématographie"
FAUX: cette convention n'a été signée côté producteurs que par l'API (moins de 5% des films produits bien qu'absorbant 60% du financement), les autres syndicats, ceux des producteurs indépendants ayant fait (je vous l'accorde) la sourde oreille, préférant la politique de la chaise vide. Ce n'est pas parce que certains manquent de courage, que d'autres doivent passer en force, ou plutôt en douce.
Donc NON, cette convention n'a pas été signée par l’ensemble des organisations syndicales. Tout l'objet du recours est là.
"C’est à la demande pressante des producteurs et des nouveaux élus de la
SRF que les films de fiction dont le budget est inférieur à 1,22 M€ ont
été sortis du champ d’application de la nouvelle convention collective. Et
ce sont ces mêmes films – notoirement sous exposés et sous financés – qui
deviennent aujourd’hui le prétexte d’une remise en cause globale de la
même Convention. Quelle ironie !"
L'ironie c'est de laisser penser que d'avoir laissé les films inférieurs à 1,22M€ hors du champ de la convention suffisait pour justifier la-dite convention!!
Alors qu'on sait que c'est dorénavant une fuite en avant des producteurs d'entraîner les réalisateurs dans des budgets inférieurs à 3,6M€ pour en limiter les effets, avec les conséquences artistiques que ça entraîne. Le choix devient simple: faire des films "du marché" (travailler avec Dany Boon, sans aucun mépris) dans la convention, ou faire des films "considérés comme hors marché" (les nôtres le plus souvent, ceux qui rêvent de faire 500.000 entrées) et qui seront plafonnés à 3,6M€. Sans séquence de nuit bien entendu. Ou alors tourner impérativement l'hiver. A l'époque où le numérique nous permet justement de faire des images exceptionnelles dans la plus grande légèreté technique, cette convention l'en empêche.
Nous allons donc tous écrire des scenarii qui se passent le jour, entre avril et octobre.
L'autre réalité est que (les exemples sont nombreux) les techniciens sont obligés de signer des décharges auprès du dir de prod.
Exemple: 4 semaines de prépa pour une chef costumière alors qu'on sait bien qu'elle en a besoin de 6 minimum. Mais à 3,6M€ de budget total, t'as pas le choix.
Obligée de signer comme quoi elle ne travaille que 4 semaines... de 39 heures bien sûr. Quelle hypocrisie. Alors que bien sûr elle travaille 8 semaines (sans compter son travail préalable de recherche etc) à 60 plutôt qu'à 39 heures/semaine. Mais que se passera-t-il si, épuisée à la fin de la semaine, elle a un accident de voiture avec ses costumes dans le coffre...?
Le dir de prod lui sortira sa décharge. Circulez.
En prépa, chacun est obligé de tricher sur le nombre d'heures travaillées, à tous les postes. Les exemples sont pléthore.
Cette convention n'a pas tenu compte de la spécificité dans bien des endroits. Qu'on protège les ouvriers et les techniciens, bien sûr. Mais il faudrait aussi séparer les différentes étapes: préparation, tournage, post-production, on sait bien que ces étapes ne requièrent pas les mêmes besoins en terme d'horaires, de coût, de grilles..
Encore une fois, je ne tiens pas à refaire le débat avec vous sur cette convention, mais notons qu'après 6 mois d'existence, nous somme déjà à -25% de films en tournage par rapport à l'an dernier sur la même période. C'est un fait.
"C’est tous unis que nous devrions nous battre pour que tous les films, sans
exception, soient correctement exposés et financés."
Voeux pieu. Mais la réalité est qu'il faut entendre à travers cette phrase ce qu'elle veut dire: soit tu finances ton film correctement et tu appliques la convention, soit tu ne fais pas ton film. Et là je vois les producteurs-distributeurs des groupes (API) se frotter les mains: "Moins de ces petits films qui encombrent nos écrans et nous empêchent de surexploiter nos gros en multi-écrans"...
Pour conclure, cette convention n'est une victoire pour personne, il n'y a de bonne convention collective que celle qui réunit tous les participants de la chaîne d'un film.
Celle-ci les divise et place le réalisateur, autre ironie, celui qui rêve et entraîne une équipe, dans le rôle du casseur des droits sociaux, avec ses heures de nuit et ses heures sup.
Il faudra tôt ou tard revenir sur ce texte, et à ce jour, le seul moyen était de l'attaquer pour vice de forme, car vice de forme il y a eu.
Et que c'est la seule méthode (si le Conseil d'Etat donne raison à cette demande) pour réouvrir le débat.
Pour conclure, je ne sais qui de la SRF ou de ce collectif fait fausse route, ce dont je suis certain, c'est que cette lettre va diviser un peu plus, le contraire de ce dont nous avons besoin.
Je vous embrasse bien plus que confraternellement, avec amitié.
Sam
- Réponse de Alain Guiraudie à Yann Gonzalez :
2 avril 2014
Bonjour Yann, bonjour tout le monde,
J’ai bien lu ton mail que tu as renvoyé à Ciné Infos et à la SRF. Tu m’interpelles directement. Voici ma réponse.
Évidemment, je me doutais que ça allait arriver. Je me doutais bien que ça trottait dans certains esprits, cette coïncidence entre mon soutien à la convention et le succès de L’INCONNU DU LAC.
1) Oui, j’aurais approuvé la convention avant mon premier long métrage, d’autant plus qu’avant mon premier long, j’étais aussi régisseur adjoint.
2) Je ne me sens absolument pas en position de force, c’est sans doute mieux aujourd’hui pour moi mais je ne pense pas en avoir fini avec les problèmes de budget (en finit-on jamais avec ça ?).
Et rassure toi, on ne soutient pas la convention collective juste pour emmerder la jeunesse.
J’ai pas mal réfléchi à cette histoire de convention, coincé entre des préoccupations que j’ai eues comme technicien et des problèmes auxquels je me suis heurté en tant que réalisateur. J’ai fait des courts-métrages sans salaires, des longs payés sous le tarif syndical. Donc c’était pas non plus évident pour moi cette histoire.
Aujourd’hui on veut bien de nos films à condition qu’ils se fassent pour pas cher. Si on veut tant de la diversité, de la nouveauté, de l’audace, il faut la financer à hauteur de ce qu’elle coûte. C’est en s’en donnant les moyens qu’on gardera un cinéma fort. Pas en colmatant les brèches ou en ramassant les miettes. Je ne vois aucune raison à ce que cette diversité se paye sur le dos des techniciens (ou même des réalisateurs).
Depuis les années 90, je vois les budgets de beaucoup de nos films se boucler en rognant sur les salaires. Je vois même des longs métrages se faire sans salaire du tout. Sur certains films, il n’y a guère que les électriciens et les machinistes, de par leurs exigences et la trouille qu’en ont les directeurs de productions, qui font que la journée de travail ne dure pas 24 H.
Non seulement, ça ne donne pas nécessairement de bons films, ça peut même donner des films très académiques, car la précarité n’est pas un gage de qualité... Mais surtout, je ne sens aucune perspective d’amélioration. Bien au contraire. Je parle du cinéma, je parle aussi du fonctionnement du monde en général.
Depuis trente ans on aménage le système capitaliste en préservant l’économie de marché, la loi du plus fort tout en essayant dans le même temps de ne pas trop faire mal aux pauvres. Charité oblige. Une précarité s’est installée qui permet à chacun de grappiller des miettes par ci par là, qui permet à chacun de croire en sa chance. Un fragile équilibre aurait soit disant été trouvé dans nos démocraties occidentales entre la liberté d’entreprendre et la solidarité envers les plus pauvres. Y compris dans le cinéma français.
Mais il n’y a aucun équilibre de trouvé.
On réduit les salaires, on réduit le personnel, on réduit les temps de tournage. Je ne pense pas qu’il soit souhaitable de continuer comme ça. Des films de plus en plus pauvres d’un côté, des films de plus en plus riches de l’autre.
Il me semble très important de rappeler qu’un film, comme toute production (voiture, pain, poireau, etc), c'est avant tout du travail. Aussi ça me semble normal que les salaires représentent une grande part du coût d’un film.
Dans le cinéma français, on échappe aux 35 heures. Tout le monde accepte que la journée de travail fasse dix heures, que les CDD soient renouvelables ad vitam aeternam. On peut virer n’importe qui du jour au lendemain. On peut appeler un mec à dix heures du soir pour venir bosser le lendemain (et il est là). Les gens viennent travailler même malades. Le technicien de cinéma est taillable et corvéable à merci Il le sent moins passer parce qu’il aime ça. On constitue un corps de métier hyper souple Un vrai petit laboratoire pour le capitalisme. Alors la moindre des choses, c’est que les salaires soient à la hauteur.
L’offensive contre la convention collective participe pour moi d’une offensive généralisée contre la valeur du travail.
Du Medef au Parti Socialiste, sur tout le front libéral, on n’entend que ça : « Le travail coûte trop cher ». C’est pas les loyers, les bagnoles ou les actionnaires qui coûtent trop cher. Non, on nous dit que c’est le travail.
On cherche à « libérer le travail ». On veut nous faire entrer dans l’ère de la négociation individuelle, de l’accord de gré à gré contre la réglementation collective. Que chacun se démerde avec ses propres moyens. La concurrence comme moteur du monde. Je ne vois ce qu’on a à gagner socialement avec ça (ni artistiquement d’ailleurs). Je reste favorable à une société qui partage les richesses, les risques et les chances.
Enfin, je trouve très prétentieux de penser que parce qu’on fait de l’art (ou parce qu’on croit en faire) on devrait faire passer sa condition « d’artiste » avant tout. Comme le dit le texte que j’ai signé : « les droits des créateurs ne sont
pas opposables au droit du travail ».
Une convention collective a été signée. Face à ça, on a deux solutions :
On peut se lamenter, se demander comment on va faire une fois que ça sera plus comme on a l’habitude que ça soit. À ce compte-là, on n’aurait jamais rien fait. Je me doute qu’en 36, lorsque les congés payés ont été adoptés, non seulement des petits artisans ont dû être inquiets mais même certains ouvriers ont dû se dire que plus personne n’allaient vouloir les embaucher dans ces conditions.
On peut aussi envisager les choses d’une façon plus politique. Considérer qu’un accord collectif nous oblige à faire des choix. Doit-on laisser le marché imposer ses critères ou est-ce qu’on essaie de reprendre tout ça en main ? On a deux gros leviers pour ça : Le CNC et le service public audiovisuel.
Sur les films à 1millions, il manque combien pour payer les salaires correctement ? 100 200 000 euros. Le CNC en brasse 750 millions par an. Avec un minimum de volonté on pourrait initier une politique de redistribution des richesses vers le cinéma qui ne trouve pas sa place dans les financements télés. C’est d’ailleurs pour ça que le CNC a été créé à l’origine Et sous un gouvernement de droite.
Quant à l’audiovisuel public, tu as bien raison, les télés ne vont pas aller d’elles mêmes vers des films « difficiles ». D’ailleurs rien n’a jamais coulé de source. Pourquoi Canal + est soumis à une clause de diversité et pas le service public ? Et pourquoi le service public ne retrouverait-il pas sa mission première qui est de donner à voir des programmes différents ?
Tout ça découle de choix politiques, ça ne tombe pas et ça n’est jamais tombé du ciel.
Voilà, j’ai choisi mon camp. Ça s’appelle comme ça. Et pour répondre à ta première réflexion au sujet de notre phrase soi disant démagogique « nos fidèles équipiers, techniciens », je pense, effectivement, qu’on a eu raison de nous désolidariser du CA de la SRF avec ce texte.
Quand tu écris que « vous ne cherchez pas la guerre », je me demande ce qu’il te faut.
Lors de la dernière assemblée générale de la SRF, à grand renfort d’adhésion de dernière minute, vous avez élu un CA ayant pour seul projet la lutte contre la convention collective
Et maintenant, ce recours auprès du Conseil d’État, alors que la convention est (que vous le vouliez ou non) signée par toutes les associations de producteurs et quasiment tous les syndicats de salariés (sauf la CFDT toujours dans les bons coups)
Tout ça ne me donne pas l’impression que vous cherchez la paix.
Alain Guiraudie
P.S. : Je viens de prendre connaissance du communiqué de 5 associations de techniciens en réponse au recours de la SRF contre la convention collective. Je le joins à ce mail et je t’en conseille vivement la lecture.
> Retrouvez en PDF le communiqué de 5 associations de techniciens et les compte-rendus des table-rondes des associations de techniciens autour de l’application de la Convention Collective Etendue des métiers du Cinéma.
- Réponse de Christophe Ruggia à Alain Guiraudie :
13 avril 2014
Cher Alain,
Merci pour ta lettre. Je ne sais pas si Yann Gonzales y répondra de son côté, mais
j'aimerais rebondir sur ta réponse et en profiter pour faire un point. Il y a eu tellement
de désinformation et d'incompréhensions depuis notre premier texte collectif, il y a un
an de cela, tellement de choses qui méritent d'être éclaircies et rectifiées, que je
t'avoue ne pas trop savoir par où commencer.
Peut-être en t'assurant que je n'ai évidemment aucun doute sur la sincérité de ton
engagement pour la convention collective API/ SNTPCT, et que je sais que tu aurais
tenu exactement le même discours avant le succès si mérité de L'inconnu du lac.
Malheureusement, au moment où nous avons découvert les dangers que la
Convention Collective API/ SNTPCT (et pas n'importe quelle convention) faisait peser
sur le cinéma d'auteur le plus novateur quel que soit la hauteur de son budget, l'état de
crispation dans lequel se trouvaient les syndicats de producteurs indépendants d'un
côté, et les syndicats et associations de techniciens de l'autre, étaient tel que nous
nʼavons pas été entendus. Il a suffit que la CGT dise que nous roulions pour les
producteurs et que nous ne voulions pas de convention collective pour que tout le
monde le croie. Et encore aujourd'hui, après tous les textes que nous avons produit,
nous n'avons visiblement toujours pas réussis à nous faire entendre, puisque tu écris
à Yann : "Vous avez élu un CA ayant pour seul projet la lutte contre la convention
collective". C'est doublement faux.
Nous avons toujours dit et écrit que nous étions pour une convention collective, mais
que la philosophie qui sous-tendait ce texte-ci, nous semblait dangereuse pour le
cinéma d'auteur. Elle a été d'ailleurs largement améliorée par la suite (disparition du
numérus clausus, retrait des films de moins de 1,250M€ de la CC, remontée du
plafond de la clause dérogatoire de 2,5M€ à 3,6M€…), en partie grâce à notre
engagement, juste avant la renégociation finale en septembre qui a entraîné la
signature des syndicats de producteurs indépendants. Par ailleurs, nous n'avons
jamais dit que nous trouvions que le « travail coûtait trop cher ». Mais nous pensons
que dire "à travail égal, salaire égal" ne peut pas fonctionner pour le cinéma, alors que
les budgets sont aussi invraisemblablement disparates, sauf à accepter la disparition
d'un grand nombre de films, donc de réalisateurs et de techniciens. Tu mʼaccorderas
que la nuance est d'importance.
Et pour ce qui est du CA élu sur un "seul projet", là, en toute amitié, je te trouve quand
même un peu gonflé. La plupart des membres du CA d'aujourd'hui ont été auparavant
co-président du BLOC, ou président de la SRF, ou dans le Club des treize, ou
impliqués d'une manière ou d'une autre depuis des années dans la défense de l'intérêt
collectif. Alors, on peut être d'accord ou pas avec nous sur certains points, mais du
côté de l'engagement, je ne crois sincèrement pas qu'on ait à recevoir de leçons de
personne. Contrairement à ce que tu écris, quand nous nous sommes engagés à la
SRF l'année dernière, nous savions précisément ce que ça voulait dire, à la fois en
terme de responsabilités et de poids de travail. D'autant que la période qui s'ouvre est
particulièrement périlleuse.
Dʼabord parce quʼil faut absolument obtenir de meilleurs financements pour le cinéma
dʼauteur et que nous nʼavons eu de cesse depuis juin dernier de nous y employer. Si
nous ne nous étions pas battus pour obtenir le groupe réalisateurs/techniciens/
producteurs au CNC, celui-ci nʼaurait jamais existé et leurs propositions ne seraient
pas étudiées au sein de la concertation qui a lieu en ce moment au CNC autour du
Rapport Bonnell.
Ensuite, parce que lʼindustrie du cinéma français est en train de changer de modèle
économique, et de passer d'un financement qui repose en grande partie sur les
télévisions, Canal Plus en tête, à un financement qui repose en partie sur Internet et le
non-linéaire. C'est justement conscient de tous ces défis que nous avons décidé de
nous engager collectivement. Pour que cette fois, à la différence des discussions sur
la CCC, nous puissions participer au débat et être une force de propositions.
Je ne vais pas reprendre ta lettre à la lettre, je suis d'accord avec la plupart des
choses que tu dis sur l'état de la société, tout comme sur celui de nos métiers. Là où
nos analyses diffèrent fortement, c'est sur deux points essentiels.
Tu dis :"Si on veut tant de la diversité, de la nouveauté, de lʼaudace, il faut la financer
à hauteur de ce quʼelle coûte."
Je suis d'accord avec toi sur le constat, mais je suis sincèrement étonné que tu
puisses croire que ceux qui ont écrit et négocié la CCC, c'est à dire d'un côté l'API
(GAUMONT, PATHÉ, UGC, MK2) et de l'autre le SNTPCT, aient en tête de
sauvegarder la diversité. C'est bien mal les connaître. Le SNTPCT ne se cache pas de
vouloir la disparition de nombre de films. Pour Stéphane Pozderec, son délégué
général, un film qui n'est pas suffisamment désiré par le "marché", et donc
correctement financé par lui, n'a pas vocation à exister. Le mot préféré de Pozderec
est « professionnalisation », et la CCC, une manière de revenir aux bonnes vieilles
cartes professionnelles. Personnellement, je trouve cette position réactionnaire, et elle
me choque. Cʼest quand même drôle que personne ne semble noter que ce mot
«professionnalisation» est le même quʼemploie le MEDEF depuis 2003 pour nous
expliquer pourquoi il faut « resserrer » les annexes 8 et 10 autour des vrais
professionnels. Cʼest vraiment sur eux que tu comptes pour sauvegarder « la diversité,
la nouveauté et lʼaudace » ? Les 4 groupes dʼexploitation et le SNTPCT ?
Sérieusement, Alain ? Alors, tu prends le pari que « l'industrie » veut de ces films. Je
suis malheureusement plus pessimiste que toi. Je crois au contraire quʼils veulent
quʼune large partie de ces films disparaissent. Et avec eux ceux qui les font,
réalisateurs comme techniciens.
Le deuxième point qui est corollaire du premier, c'est quand tu dis qu'on a deux gros
leviers, en lʼoccurrence le CNC et les chaînes publiques. Si tu étais avec nous autour
de la table au CNC, dans la concertation sur le sous-financement du cinéma et les
problèmes de concentration de l'exploitation, tu t'apercevrais que ces deux leviers ne
risquent pas de monter bien hauts. D'abord, parce que les chaînes de télévisions,
services publiques comprises, ne veulent pas entendre parler dʼune hausse de leurs
obligations et que comme leurs chiffres dʼaffaires baissent (à cause de la pub), le
montant de leurs investissements baisse dʼautant. Et pour ce qui est du CNC, on se
bat comme des beaux diables mais cʼest loin dʼêtre gagné. Dès le départ, ils nous ont
dit que le CNC nʼenvisageait pas de "mettre de l'argent sur la table". Et que la plupart
des discussions serait à « enveloppe fermée » (même si on va se battre jusqu'au bout
pour que ce ne soit pas le cas). Ce qui veut dire que le surcoût des films va se faire au
détriment d'autres films, entraînant mécaniquement la disparition d'un certain nombre
de réalisateurs, de producteurs et de techniciens.
Et quand on se bat pour une meilleure répartition des financements, et une meilleure
exposition des films en salle, ce qui serait de loin la meilleure hypothèse, qui crois-tu
qui est le plus violemment contre toutes propositions qui iraient dans ce sens ? LʼAPI
bien sûr, qui ne veut lâcher sur rien.
Autrement dit : dire que le surcoût apporté par la convention va être pris en charge par
les financiers à nombre de films égal, est soit un leurre, soit un mensonge, selon ce
que l'on sait, ou ce que l'on ne sait pas. La réalité est que l'industrie est massivement
en train de se restructurer autour de beaucoup moins de films mieux financés et que la
CCC participe largement de ce mouvement. (A cet égard, les chiffres de la FICAM, les
industries techniques, indiquant une baisse de 40% des films sur le premier trimestre
2014 par rapport aux trois années précédentes fait froid dans le dos. Même si lʼon peut
espérer que cela ne soit que conjoncturelle et que cette baisse se calme dans les mois
qui viennent).
Si, en juillet, quand va être rediscutée la question des films à moins de 1,250M€, ces
films sont finalement rattachés à la CCC, alors la plupart de ces films nʼarriveront plus
à exister.
Comme par hasard, une des propositions phares du - par ailleurs très intéressant -
rapport Bonnell est de proposer que les films "fragiles" puissent sortir directement en
VOD, sans passer par la salle, et pour les inciter à le faire, qu'ils puissent bénéficier du
soutien cinéma. Ce ne seraient donc plus des films de cinéma, mais des webfilms
(comme il y a des téléfilms). Cʼest une des propositions contre laquelle on se bat au
sein du groupe "Distribution/Exploitation", dans lequel je me trouve avec Pascale
Ferran, proposition qui est bien évidement défendue par l'API. Difficile de ne pas voir
ici la cohérence de leur projet.
Et pour que tu mesures le mépris qui sous-tend tout ça, je te citerai juste ce quʼà dit le
délégué général du SPIAC-CGT à Katell Quillévéré quand nous avons été les voir,
Katell, Héléna Klotz et moi, pour discuter de la convention : « Ne tʼinquiète pas, hein…
Avec la convention, tu pourras toujours continuer de faire des films dans ton jardin
avec tes copains ». Cʼest te dire là où ils mettent la barre des « films de jardin » si
Suzanne en fait partie.
Tout cela me fait peur. Parce que les réponses apportées à la convention risquent
dʼêtre terribles, et dans un premier temps en termes dʼemploi : réduction importante du
nombre de films, mais aussi, pour certains films dʼauteur qui se feront malgré tout,
réduction des temps de préparation, de tournage, et de montage, ou réduction des
équipes, ou délocalisations accrues (même si la récente remontée du crédit dʼimpôt
pour les films à moins de 4 M€ endigue en partie ce risque).
Est-ce que tu penses que cʼest vraiment lʼintérêt des techniciens de ces films-là ? Et
de leur réalisateur ? Et des films eux-mêmes ? Et de leur qualité potentielle ?
Cela nʼenlève rien à la nécessité dʼune convention qui empêche les abus infernaux de
ces dernières années, mais tu ne trouves pas que ça vaut le coup de nuancer un peu
le propos ?
Car je ne peux mʼempêcher de poser la question : est-ce vraiment lʼintérêt de tous les
techniciens que la profession se resserre à ce point sur les plus installés dʼentre eux ?
Et sur les films les plus solubles avec le marché ?
Les techniciens considèrent-ils à ce point que les films sont interchangeables ? Et
quʼils auront le même plaisir à travailler sur un film bien financé par le marché mais qui
ne les intéresse pas beaucoup que sur un projet qui leur tient à coeur ? A tort ou à
raison, je ne le crois pas une seconde. Et je pense quʼil est impossible de délier la
question des acquis sociaux aux exigences artistiques du cinéma. A notre propre
cinéphilie. Personnellement, je nʼarrive pas à ne pas vouloir les deux. Je nʼy arrive
pas.
Enfin puisque tu renvoies au texte des associations de techniciens, paru sur le site de
l'AFC, je voudrais préciser qu'au sujet du recours, il présente de nouveau les choses
d'une manière biaisée. Encore une fois, on ne se bat pas « pour que la convention
nʼexiste pas ».
Si nous avons déposé ce recours, cʼest parce que nous n'acceptons pas que les 4
grands circuits décident unilatéralement pour tout le cinéma français. Et si le Conseil
d'État nous suivait, comme nous l'espérons, sur la non représentativité de l'API en tant
que producteurs, ce serait une grande victoire pour tous ceux qui se battent pour la
diversité du cinéma, réalisateurs et techniciens compris.
Quant à la convention, elle pourrait être signée à nouveau, dès le lendemain, par
toutes les organisations de producteurs et syndicats signataires du 1er octobre 2013
(qui ont signé ultérieurement à lʼextension par le Gouvernement au 1° juillet, et donc
ultérieurement à lʼobjet de la requête). Contrairement à ce que vous croyez, ou à ce
que la CGT aimerait vous faire croire, la convention n'est pas mise en danger par
notre action. Au mieux pourrait-on espérer que le fait de remettre le débat sur la table
permette une prise de conscience tardive et quelques améliorations de dernières
minutes, en particulier avant que reprennent les négociations qui vont avoir lieues sur
les films à moins de 1,250M€.... Mais là on est plutôt dans le domaine du rêve.
Par ailleurs, nous n'avons pas du tout formés une requête "avec l'appui" de la CFDT,
nous avons utilisé l'opportunité de leur propre recours déposé de longue date, pour
faire ce qu'on appelle une "intervention volontaire" et pouvoir développer nos propres
arguments, ce qu'on n'aurait pas pu faire autrement. Encore un faux débat à la con. En
fait, ce contact avec la CFDT a surtout été lʼoccasion de pouvoir rencontrer les
négociateurs de la Confédération sur les annexes 8 et 10 des intermittents et leur dire
avec clarté ce que nous pensions du très mauvais texte quʼils avaient signé. Nous
saurons assez rapidement si nous avons été entendus à ce propos, entre autres sur le
problème du « décalage » ou délai de carence.
Le combat que nous menons n'est en aucune manière tourné contre les techniciens,et ça me déchire le ventre que toi et beaucoup de mes amis puissiez penser ça. Il est comme toujours contre l'éternelle tentation des acteurs les plus puissants de l'industrie du cinéma (et de certaines télévisions qui la finance) de ne plus faire que des "produits d'appel" pour vendre de l'audience, du coca-cola ou des pop-corns. Le fameux "temps de cerveau disponible".
Pour conclure, j'ai envie de te dire, et de dire à tous ceux qui me liront, réalisateurs et
techniciens : arrêtons de nous faire des procès d'intention et de nous déchirer pour
des mauvaises raisons. La convention existe. Je crois que nous pouvons tomber
dʼaccord sur le fait quʼelle peut être améliorée, des deux côtés dʼailleurs (je pense par
exemple que le plancher minimal de 750€ + 30% de la clause dérogatoire est trop bas
pour les films de plus de 2 ou 2,5 M€). Ensemble on pourrait se battre pour ça,
comme on doit se battre pour un meilleur financement.
C'est seulement si nous sommes tous unis que nous pourrons peut-être enfin
sécuriser les annexes 8 et 10, et faire pression sur le ministère de la Culture et le CNC
pour qu'une vraie réforme du cinéma ait lieu, qui repose sur plus d'investissements
mais surtout sur une meilleure répartition des richesses existantes. Une vaste réforme
qui prenne aussi enfin en compte les problèmes cruciaux que pose la concentration de
la distribution et de l'exploitation sur la diversité du cinéma.
Sinon, le réveil risque d'être brutal.
Bien amicalement à toi,
Christophe Ruggia
- Convention collective cinéma
- SRF
Suite à la réunion ouverte du 5 mars, nous avons reçu ce texte de Stéphanie Kalfon, intitulé Les petites flammes.
Avec son accord, nous avons pensé qu'il était important de le partager avec vous.
- Convention collective cinéma
- SRF
Suite à la réunion ouverte du 5 mars, nous avons reçu ce texte de Stéphanie Kalfon, intitulé Les petites flammes.
Avec son accord, nous avons pensé qu'il était important de le partager avec vous.
Défendez, partout, sʼil vous plait, les petites flammes.
La question que je me pose depuis des mois, cʼest comment rendre compte
de nos réels et de nos imaginaires, si on nʼa plus la possibilité de fabriquer un
film à notre manière ?
Et comment éviter de se retrouver contraints à faire des compromis dès la
page de garde ?
On le sent, on le sait : quelque chose est menacé. Ce quelque chose, cʼest la
petite flamme. Ce petit « truc » fait dʼenthousiasme et dʼâme. Notre âme
sʼalarme. Nous le savons parce que précisément cʼest notre métier de
cinéaste : voir avant le noir, dans le noir, au delà de ce qui est visible. Cʼest
électrique, cʼest intuitif mais on lʼentend au loin : la fin des petites flammes est
en marche. Alors nous tous, on est en alerte. Quelque chose sʼest réveillé, un
pressentiment : si on ne tente pas tout ce qui est possible pour préserver tous
les films et les films de tous, cʼest la fin des possibles. Le risque, cʼest que
progressivement et crescendo, il nʼy ait plus que « la presque même chose »
à voir, uniforme, répétitive, déclinée. Et les innombrables variations de cette
uniformité aura son public (et donc son aval par voie de conséquence), car le
public simplement, comme nous, aime le cinéma.
Contre les discours de ceux qui jugent et catégorisent certains films selon leur
goût personnel, leur intérêt ou lʼattente fantasmatique de ce que « vient voir »
le spectateur, il faut défendre le droit des possibles. Cʼest à dire tous les
droits : celui dʼêtre uniforme et celui dʼêtre singulier, celui dʼêtre différent et
identique, celui de devenir qui on veut et dʼen donner les images que lʼon
veut, dans la forme que lʼon veut. Refusons lʼexclusion de toutes parts.
Jʼaimerais quʼon défende ceux qui se sentent en danger et ceux qui se
sentent en sécurité, la lumière et lʼombre, les 360 degrés des possibles.
Refusons les catégories qui enferment et les chiffres qui brûlent. Si on
formate la forme en interdisant certaines manières de fabriquer les films, cʼest
le regard quʼon affaiblit. Cʼest le regard quʼon (auto)censure. Et tous, au bout
du compte, nous en serons rétrécis. Or je demande, que sont les cinéastes,
avant tout (et après tout), si ce nʼest dʼabord : un regard, une capacité de
rêver ?
Et comment maintenir vivace en nous cette capacité de rêver si dès lʼécriture,
on nous contraint jusquʼà lʼétouffement ?
Et comment permettre au regard de voir au-delà de ce qui a déjà été vu, filmé,
montré, si lʼon ne peut plus inventer les modes de fabrication qui le laissent
advenir ?
Derrière la question des salaires et de la justice sociale qui nous concerne
tous, il y a la question de lʼavenir. Je me demande, que deviendront les
techniciens quand viendra leur tour dʼêtre fracassés sur lʼautel de lʼuniformité :
quʼelle soit celle de la bêtise, de la ressemblance, de lʼinfantilisation ou de la démagogie,
et même quand elle serait la reproduction vertigineuse dʼune même recette gagnante.
Pour eux aussi, amis, les places se rétréciront autant que le nombre de films.
Sʼil nʼy a plus assez de diversité pour leur permettre de travailler,
la justice sociale accouchera de son contraire : une plus grande
injustice, un rétrécissement. Les techniciens aussi seront condamnés à la
colère. Car le risque est grand que ce soit en « édition limitée » que se
forment demain les équipes, bloquant, ici et là, pas seulement lʼémergence
des jeunes mais simplement, cʼest mathématique, ceux qui nʼauront pas été
réembauchés. Certes, certains auront gagné une sécurité dʼapparence mais
perdu la découverte, la curiosité, lʼaventure. Ils auront, à leur tour, perdu le
choix. Maigre récompense.
Comment faire comprendre aux techniciens qui sont nos partenaires, nos
yeux, nos oreilles, nos couleurs, nos confidents, nos amis, notre confiance et
notre gage de réussite… que bientôt, les tournages risquent dʼafficher
« complet » ?
Et que devrons-nous ensuite céder encore comme compromis ? Sʼils nous
laissent seuls à nous-mêmes, nous serons seuls.
Sans compter le désastre que deviendra notre paysage. Cʼest un des plus
grands risques, cʼest même le premier qui sonne lʼalerte en moi. Ai-je envie
que les mêmes personnes travaillant à peu près de la même manière, sur des
films fabriqués à peu près de la même façon, avec des histoires écrites
variablement sur la même formule, résument lʼaffiche du cinéma français à
venir ? La réponse est NON. Oui, je force le trait, je caricature, mais personne
ne peut nous assurer du contraire.
Ce risque cʼest ce que nous cinéastes, nous pouvons pré-voir, et tant pis si
notre inquiétude est ironisée ou noyée dans des règlements de compte. Je ne
crois pas que nous soyons ni alarmistes, ni mus par une peur fantasmée. Je
crois que si on ne défend pas notre bigarrure, nous prenons le risque de
devoir ressembler aux images produites dans le conformisme ; nous devrons
choisir entre lʼacceptation offusquée ou lʼobéissance plate. Plate, comme ces
images uniformes du monde. Des images auxquelles ont pourrait sʼhabituer
vite et qui nous prendront de vitesse.
En vous entendant à la Cinémathèque, jʼavais compris quʼil est possible
dʼallier justice sociale et créativité. Car oui, ne soyons pas schizophrènes :
nous, gens du cinéma, tous compris, ne sommes pas opposés malgré les
insultes. Nous voulons tous être payés normalement, pour pouvoir vivre et
fabriquer des films selon la logique de chaque histoire. Et nous voulons
continuer de faire ce métier. Nous avons, la flamme, la petite flamme.
Les petites flammes, cʼest ce qui nous unit, ce qui fait notre identité singulière
et universelle. Ce nʼest pas seulement une manière de nommer les jeunes
cinéastes et les jeunes films qui ne pourront plus voir le jour dans un cadre si
étrangleur. Ce ne sont pas seulement tous ceux qui vont se retrouver hors la
loi. Cʼest ce qui profondément nous rassemble et nous met en rage.
Je pense que la loi doit être un cadre pour tous les tableaux et pas un
supermarché pour cadres photos. La loi doit permettre de vivre et non
dʼenfermer selon des valeurs ou des jugements subjectifs. Le premier
scandale, il est là : nous condamner à devenir des délinquants esthétiques,
des voyous de lʼimaginaire. Ça mʼest insupportable de penser que la loi va
contribuer à normer, à borner ce qui est insaisissable et qui fait notre force :
notre vitalité, notre capacité à rêver. Pour moi, la loi nʼest pas faite pour ça ! Et
si, par des effets collatéraux cela se produit, cʼest quʼil y a dérive. Et il faut la
dénoncer. On veut nous faire croire que nous sommes opposés, quʼil y a des
géants et des fragiles, et donc, quʼil nʼy a pas le choix. Or cʼest peut-être une
illusion dʼoptique : jʼai envie de croire que nous ne sommes pas opposés et
que nous avons le choix. Justement parce que nous sommes, parce que nous
avons : les petites flammes.
Les petites flammes, cʼest aussi bien sûr ceux qui commencent : les jeunes
cinéastes. Dont je fais partie. Ceux qui ont déjà fait un film, deux, trois films,
ceux qui essayent encore de faire leur premier, et tous ceux qui y aspireront
demain et qui ne sont pas nés encore. Nous, sentons une force de vent qui
souffle plus brutalement quʼavant, et déjà, ici et là, certaines veilleuses
sʼéteignent. Il ne sʼagit pas de la loi du genre ou la loi du marché (pas de
chance, pas assez de place, trop de films, il faut des sacrifiés, il y a ceux qui
en sont et les autres, cʼest injuste mais cʼest la crise). Non. Il sʼagit dʼautre
chose que la banale difficulté à émerger dans tout milieu professionnel. Il
sʼagit dʼune tristesse qui se répand. Un découragement, une
incompréhension, un élan arrêté en vol, le sentiment que non, décidément,
tout nʼest pas possible… ou finalement pas grand chose… Cʼest à eux aussi,
à nous, que vous avez fait une promesse. Vous nous avez promis de vous
battre pour ne pas tuer les commencements. Pour quʼil reste une route
possible, même petite et escarpée, même terriblement difficile et solitaire,
nous on sʼen fiche. Notre petite flamme doit rester allumée, mais il faut aussi
quʼil reste un chemin. Tenez, sʼil vous plait, votre promesse à lʼaube.
Et au delà. Parce que les petites flammes, pour moi, cʼest notre réponse à la
question : pourquoi diable faites vous, ce métier et pas un autre ?
Voici ma réponse : pour la joie.
La joie, cʼest les quatre secondes dans le noir sur son siège après la pub
quand le film commence et que tout est possible. La joie cʼest le tremblement
quand apparaît la première image sur le combo. La joie cʼest de fabriquer
ensemble, alors que tout a commencé dans nos chambres intérieures,
pleines de doutes et dʼenvie dʼaventure. La joie, cʼest ce petit souffle invisible
qui est toujours là, fidèle ami, qui nous maintient en vie et nous maintient
debout quand on se décourage. Cʼest ce « truc » par où tout commence : la
joie dʼune idée ! La joie dʼune image ! La joie du collectif. Cʼest chaque fois
quʼon commence et chaque fois quʼon recommence. Alors, amis cinéastes
élus, permettez à tous les films dʼêtre rêvés. Et à tous ceux qui se concrétisent
de sʼapprocher au plus près ce quʼils veulent être. Et à chacun dʼentre nous
- quʼon en soit au début, au milieu ou à la fin - de garder la liberté dʼinventer
et de sʼinventer.
Défendez ce qui nʼest pas encore visible, tant pis pour le paradoxe, tant pis
pour les aveugles, ils nous rejoindront plus tard. Défendez ce qui nʼest pas
encore là, ce qui nʼest pas encore tangible, quantifiable, catégorisable.
Défendez notre invisible qui risque de disparaître. Défendez les
commencements que vous avez été, que nous sommes, qui seront. Défendez
lʼhorizon caché par de lʼécume bruyante. Lʼinvisible est en marche, ce qui ne
verra pas le jour risque déjà dʼêtre éteint. Ça ne se voit pas à lʼoeil nu, mais au
pressentiment.
Notre secours, cʼest votre force, qui est aussi notre recours.
Cʼest ce que vous nous avez communiqué dès la première réunion à la
Cinémathèque, ce que nous sommes venus dire en vous élisant, ce quʼil faut
continuer à veiller. Les petites flammes.
Stéphanie Kalfon
- Convention collective cinéma
- SRF
Lettre ouverte de l’Observatoire de la liberté de création, dont fait partie la SRF :
Il y a eu, en 2000, Présumés innocents, exposition au CAPC de Bordeaux dont les commissaires ont été poursuivies, a posteriori, au pénal, par une association s’occupant de rechercher les enfants disparus, la Mouette. La procédure a fini par un non-lieu, de nombreuses années après, mais elle a marqué les esprits et le retour de l’ordre moral qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années.
- SRF
Lettre ouverte de l’Observatoire de la liberté de création, dont fait partie la SRF :
Il y a eu, en 2000, Présumés innocents, exposition au CAPC de Bordeaux dont les commissaires ont été poursuivies, a posteriori, au pénal, par une association s’occupant de rechercher les enfants disparus, la Mouette. La procédure a fini par un non-lieu, de nombreuses années après, mais elle a marqué les esprits et le retour de l’ordre moral qui n’a fait que s’aggraver ces dernières années.
En 2010, Le Baiser de la Lune, film d’animation de Sébastien Watel, montrait un poisson-lune qui aimait un poisson-chat. Il devait être diffusé à l’école dans le cadre d’une campagne de prévention contre les discriminations, mais le ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel, l’a interdit. Christine Boutin, sous couvert de son parti chrétien, soutint que ce film privait les enfants « des repères les plus fondamentaux que sont la différence des sexes et la dimension structurante pour chacun de l’altérité ». Prévenir contre l’homophobie serait faire de l’idéologie.
En avril 2011, Immersion (Piss Christ) et Sœur Jeanne Myriam, deux œuvres d’Andres Serrano, furent vandalisées à la Collection Lambert d’Avignon à la suite d’une manifestation conduite par Civitas. Certains évêques s’étaient joints aux intégristes dans la dénonciation d’un prétendu blasphème.
Quelques mois plus tard, des représentations de la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci, furent empêchées par des catholiques intégristes. Il a fallu que la police protège les théâtres, comme ce fut le cas ensuite pour la pièce Golgota Picnic, de Rodrigo Garcia. Le porte-parole de la Conférence des évêques dénonçait ces deux spectacles sans les avoir vus, encourageant ainsi les manifestants.
Le 21 novembre 2013, le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine a été condamné pour la présentation des œuvres d’Éric Pougeau dans l’exposition Infamilles à la demande de l’Agrif, une association « pour le respect de l’identité française et chrétienne », sur le fondement de l’article 227-24 du Code pénal, dont l’Observatoire de la liberté de création demande la modification depuis 2003 (voir manifeste ci-joint). Les œuvres incriminées sont considérées par la justice comme violentes à l’égard des mineurs, et portant gravement atteinte à la dignité humaine. C’est la première fois qu’une exposition est condamnée judiciairement sur ce fondement. La cour d’appel est saisie.
En février 2014, le film Tomboy, de Céline Sciamma, a été attaqué par Civitas qui demande son retrait du dispositif d’éducation artistique « École et cinéma », et a cherché à s’opposer à sa diffusion sur Arte. Une candidate du FN à La Roche-sur-Yon dénonce Tragédie, spectacle chorégraphique d’Olivier Dubois, jugé « décadent » pour cause de nudité. Tous à poil !, livre de Claire Franek et Marc Daniau, est vilipendé au même moment par Jean-François Copé au nom du « respect de l’autorité ».
Les 28 janvier et 5 février 2014, sont remis en cause les visas d’exploitation du film Nymphomaniac Volume I et Volume II de Lars von Trier, par deux décisions du juge des référés du tribunal administratif de Paris. La délivrance de ces visas par la ministre de la Culture s’était pourtant appuyée sur une consultation de la Commission de classification. Le juge des référés est, par définition, seul. Il visionne et juge le film, seul. Et son jugement donne raison à une association (Promouvoir) dont le but est clairement confessionnel (« la promotion des valeurs judéochrétiennes, dans tous les domaines de la vie sociale ») et qui développe une stratégie d’actions contentieuses, administratives et pénales, contre les films et les livres, depuis 20 ans.
Les visas critiqués ont été délivrés par la ministre de la Culture après avis collégial d’une commission présidée par un conseiller d’Etat, nommé par décret, et composée de fonctionnaires représentant les ministères concernés par la protection de l’enfance et de l’adolescence, de professionnels, d’experts, dont des représentants de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et du Défenseur des enfants. Le film est désormais interdit aux moins de 16 ans (Volume I), et 18 ans (Volume II). Avec des conséquences lourdes sur sa diffusion, dont la portée est loin de ne concerner que les mineurs prétendument protégés par de telles mesures.
Le 20 février, le même juge des référés déboute l’association Promouvoir qui prétendait faire casser le visa du film La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche (interdit au moins de 12 ans), en faveur d’une interdiction aux moins de 18 ans. Le juge des référés ne répond pas favorablement, uniquement parce que l’association s’y est prise trop tard, ce qui laisse présager de la suite.
Il y a encore l’artiste Steven Cohen, arrêté en septembre 2013 au Trocadéro en pleine performance, pour cause « d’exhibition sexuelle », car il était partiellement nu, par les policiers du commissariat de la Faisanderie, proche du bois de Boulogne. Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, le 24 mars prochain, à la demande du parquet.
Il y a les pressions, exercées par des mouvements extrémistes, sur les bibliothèques pour censurer tel ou tel ouvrage, jugé par eux immoral ou scandaleux, demandant des comptes sur les politiques d’achat, de consultation et de prêt.
Il y a les mêmes anathèmes, lancés sur les manuels et les bibliothèques scolaires, les enseignants et les éducateurs, au nom d’un ordre moral qui ne s’autorise que de lui-même ou d’une rumeur autour d’une « théorie du genre », prétendument enseignée à l’école. Et cette fois, sont rassemblés les fondamentalistes de toutes les religions.
Ce n’est évidemment pas fini.
Ces faits devenus réguliers ont plusieurs caractéristiques communes alarmantes. Quelques groupes, très actifs et organisés en réseau, se sont érigés en arbitres et en gardiens des bonnes mœurs, selon des principes le plus souvent empruntés à l’ordre du religieux et de la morale. Ils s’attaquent à l’art et tentent d’empêcher la diffusion des œuvres qui leur déplaisent par tous les moyens : intimidation, rumeur, action violente... Les musées, les lieux d’exposition, les cinémas, les théâtres, les bibliothèques et les écoles, tous les lieux publics de culture et de connaissance sont devenus leur cible.
Or nous vivons dans une république démocratique et laïque. Il est temps de rappeler que la culture et l’éducation fondent notre pacte républicain, autour des valeurs de diversité, de tolérance et de dialogue. Le débat sur les œuvres est légitime et sain, chaque avis est respectable, mais rien ne justifie l’action violente. Une oeuvre qui respecte ce pacte ne peut faire l’objet d’aucune censure ni d’aucune forme de pression dictée par des minorités agissant au nom de principes communautaristes, ou d’arguments idéologiques, religieux ou moraux.
Le travail des auteurs, des artistes et des interprètes n’est jamais de dire une vérité unique. Une œuvre est une représentation, une fiction qui permet d’exprimer une vision du monde, et cette vision est et doit rester libre. La diffusion des œuvres ne doit pas être entravée par ceux qui n’en ont qu’une vision étroite, injuste ou déformée, et demandent une censure, parfois sans même voir, regarder ou entendre. Ce qui est en cause, ici, c’est le jugement que chacun peut faire librement des œuvres qui lui sont données à voir ou à entendre. Ce n’est pas seulement la liberté des créateurs que nous défendons, mais c’est aussi celle du spectateur. La censure porte atteinte à ce qui donne à chacun l’occasion d’exercer son intelligence et de questionner son rapport à l’autre ou au monde. Il s’agit de défendre l’expérience offerte à tous de la pensée et de la sensibilité, contre toute forme de puritanisme ou de catéchisme de la haine. Il ne faut pas laisser vaincre ceux qui tentent d’anéantir ce qui est un principe de toute vie démocratique. Si l’œuvre est polémique, elle requiert un débat, pas une interdiction.
Il est très préoccupant que l’Observatoire de la liberté de création ait à rappeler ces évidences. Il dénonce, depuis plus de dix ans, le dispositif légal qui permet aux associations d’agir contre les œuvres au nom de la protection de l’enfance, alors qu’elles n’ont aucun titre à le faire. Il dénonce les dispositions légales qui sont fort mal rédigées, et qui permettent des sanctions pénales contre les œuvres pour des motifs touchant à la morale.
Pendant sa campagne électorale, le candidat François Hollande s’est publiquement engagé auprès de l’Observatoire de la liberté de création, le 2 mai 2012, à « revoir profondément la législation en vigueur », dénonçant les attaques et remises en cause de manifestations artistiques, et affirmant qu’il convient de faire « cesser » « les poursuites contre des commissaires d’exposition ou l’autocensure des élus ».
Il est temps de passer aux actes.
Nous en appelons solennellement au président de la République, au gouvernement et aux parlementaires, pour procéder aux modifications législatives qui s’imposent, afin de garantir la liberté de création et de diffusion des œuvres, et modifier le code pénal.
Nous en appelons aux plus hautes instances de l’Etat, mais aussi aux élus locaux, pour protéger, autant de fois qu’il sera nécessaire, les œuvres, les artistes et les lieux de connaissance et de culture, par la garantie réaffirmée de la liberté de création et de diffusion des œuvres.
Membres de l’Observatoire :
- la Fédération des salons et fêtes du livre de jeunesse ;
- le Syndicat des artistes plasticiens (Snap – CGT) ;
- l’association des Auteurs-réalisateurs-producteurs (ARP) ;
- le Cipac – Fédération des professionnels de l’art contemporain ;
- la Ligue de l’enseignement ;
- la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ;
- l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid) ;
- la section française de l’Association internationale des critiques d’art (AICA – France) ;
- le Groupe 25 images ;
- le Syndicat français des artistes interprètes (SFA) ;
- la Société des gens de lettre (SGDL) ;
- la Société des réalisateurs de films (SRF) ;
- le Syndicat français de la critique de cinéma (SFCC).
Organisations signataires :
- l’Association des directrices et directeurs de bibliothèques municipales et de groupements intercommunaux des villes de France (ADBGV) ;
- le Syndicat des distributeurs indépendants (SDI) ;
- l’Union des photographes professionnels-auteurs (UPP) ;
- le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (SYNDEAC) ;
- l’Association des auteurs réalisateurs du sud-est (AARSE) ;
- le Syndicat des professionnels de l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma (Sipac – CGT)
> Retrouvez le manifeste de l'Observatoire de la liberté de création : http://www.ldh-france.org/Le-manifeste-de-l-Observatoire-de.html
- SRF