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Communiqué
14 mai 2024
La SRF tient à réaffirmer son soutien absolu et indéfectible au cinéaste Mohammad Rasoulof, forcé de fuir son pays après que ses prises de position humanistes aient de nouveau été qualifiées de « menace contre la sécurité du pays » par le gouvernement iranien.
La sentence, d’une sévérité inouïe - huit ans d’emprisonnement, flagellation et confiscation de ses biens -, est une énième preuve de la croisade menée par le régime autoritaire contre les artistes et les forces d’opposition.
Comme Jafar Panahi et d’autres ont pu l’être, Mohammad Rasoulof est dans la ligne de mire des autorités, notamment depuis sa solidarité envers les populations victimes de l’effondrement d’un immeuble dans le sud-ouest du pays et, plus largement, pour ses prises de parole contre la corruption généralisée.
La présentation de son nouveau film en compétition officielle à Cannes dans les jours qui viennent ne manquera pas de refaire parler de lui, et la communauté internationale se doit de saisir cette mise en lumière pour exiger l’annulation de sa condamnation. Les cinéastes de la SRF expriment à nouveau leur solidarité et leur admiration envers ceux et celles qui continuent de lutter contre l’obscurantisme pour faire briller leurs gestes artistiques et leur humanité.
Contact presse
Rosalie Brun, Déléguée générale- rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
26 avril 2024
L'homme intègre
« C’est avec une énorme tristesse que j’ai appris cet après-midi, durant mon tournage, la mort de Laurent Cantet.
Je savais qu’il était malade mais, naïvement, je n’imaginais pas qu’il pouvait partir… Ça fait des années qu’on se côtoyait : militants depuis des années à la SRF, co-fondateurs avec Pascale Ferran et Alain Rocca de LaCinetek, compagnons de route depuis des décennies en parallèle de nos parcours de réalisateurs pourtant si divergents.
On a passé tant d’heures ensemble.
J’ai passé des heures à écouter sa voix si posée et si paisible proposer sans jamais faiblir des convictions si affirmées.
Il avait une pudeur folle, une courtoisie infinie qui pouvait accompagner avec élégance sa façon d’être radical.
Un mot revient dans ma tête en pensant à lui : « Intégrité ».
J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi intègre, aussi « droit ».
Ce n’était pas un doctrinaire loin de là. Plus que des règles, il avait des valeurs. Il mettait du temps à formuler ses opinions car il avait l’élégance de l’écoute et avant de se prononcer, il laissait beaucoup parler les autres. Quand il prenait finalement la parole, c’était très difficile de ne pas tomber d’accord avec lui. Il avait du goût, il avait de la classe…
Nous avons eu ce rêve commun avec Pascale Ferran et lui d’inventer LaCinetek un jour que nous sortions d’une réunion de la SRF. On voulait profiter de l’essor de la VOD pour mettre en valeur l’histoire du cinéma en pensant avant tout aux jeunes générations.
Nous nous sentons ce soir bien orphelins avec l’équipe de LaCinetek, car Laurent a beaucoup apporté à ce rêve collectif.
Au sein de cette association, il avait une attirance infinie pour l’altérité avec un respect pour l’affirmation des auteurs. Mettre en valeur la singularité de leurs personnalités et les transmettre intactes aux jeunes générations, c’était son crédo. Il avait ainsi participé à différentes actions similaires comme « passeurs d’images » qui étaient tournées vers la culture et le partage du savoir. Celui qui, auprès des médias, va rester comme un des rares réalisateurs français qui a eu une palme d’or (avec Entre les murs) va juste nous manquer au quotidien.
J’avoue que c’est difficile ce soir de parler de lui à l’imparfait.
C’est assez difficile d’admettre qu’on ne va plus se voir, plus se parler.
J’ai juste envie d’utiliser le futur et affirmer qu’il sera toujours là. »
Cédric Klapisch, vice-président de la SRF
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films
Suite à notre communiqué L’extrême droite attaque la culture, Bis repetita, et après un échange avec Allociné, nous précisons que la campagne de dénigrement du film Quelques jours pas plus sur les réseaux sociaux a conduit les responsables de cette plateforme à bloquer l'intégralité des commentaires le concernant sur leur seule chaîne YouTube, et ce suite à la diffusion de la bande-annonce du film avant sa sortie le 2 avril.
Nous prenons acte de la vigilance dont Allociné fait preuve depuis les agressions subies par les films dont nous avons fait la liste non exhaustive, et nous leur demandons de les renforcer encore dans le futur.
Enfin, nous tenons à renouveler notre soutien à Julie Navarro et à toute l’équipe du film Quelques jours pas plus face aux attaques dont ils continuent de faire l'objet.
Communiqué
22 avril 2024
Un truc pro migrants. A vomir / Les Français d’abord !!! / La daube habituelle financée par le contribuable !!! A éviter et même à dénoncer !! / Que ces 2 blindés bobos
« artistes » les accueillent chez eux au lieu de faire des films ! / Et la solidarité pour les français ça fonctionne aussi ?? / On aide d’abord NOS français et les migrants ON LES LAISSENT (sic) SUR LEUR BATEAU FLOTTANT /
Ces messages visent le long métrage de fiction Quelques jours pas plus de Julie Navarro, avec Benjamin Biolay et Camille Cottin.
Ils sont à l’image des centaines de ceux postés sur la page Facebook et sur le site internet du film, suite à la mise en ligne de sa bande-annonce, quelques semaines avant sa sortie. Hormis les éventuelles avant-premières, ils émanent donc de personnes n’ayant pas vu ce film, qui fondent ainsi leur « jugement » – si on peut dire ainsi – sur son pitch : Arthur, un ancien journaliste, accepte par amour d’accueillir Daoud, un jeune migrant afghan.
Cette campagne particulièrement violente et massive a contraint le distributeur à supprimer un à un les 971 (!) messages haineux de la page Facebook du film.
Le « bashing » a dès lors continué sous d’autres formes : des centaines de mauvaises notes (0/5, 0,5/5, 1/5) ont afflué sur sa page Allociné avant et le jour de sa sortie pour dissuader les spectateurs d’aller le voir, quand le nombre impressionnant d’avis hostiles a conduit les modérateurs du site à en bloquer tous les commentaires, bons ou mauvais.
Ainsi, ce nouvel épisode de dénigrement, accompagné parfois d’attaques ad hominem, fait-il suite aux assauts subits par les films Amin de Philippe Faucon en 2016, Rodéo de Lola Quivoron et Les Engagés de Emilie Frêche en 2022, Les Rascals de Jimmy Laporal Trésor, Ma France à moi de Benoît Cohen Avant que les flammes ne s’éteignent de Mehdi Fikri et Monsieur le maire de Karine Blanc et Michel Tavares l’année dernière… À chaque fois le même processus. Les mêmes messages. La même haine aveugle, anonyme et décomplexée.
Or ces croisades ont des effets très concrets : elles entravent la diffusion des films. Et au-delà, c’est la liberté de création qui est délibérément empêchée : les projets mettant en scène des personnes étrangères ou d’origine étrangère vivant en France et ceux questionnant les politiques de maintien de l’ordre pourraient devenir de plus en plus difficiles à produire, les financeurs et les diffuseurs redoutant de telles campagnes de censure.
Pour que cela cesse, nous appelons les cinéastes à nous contacter à chaque fois que sont constatées de telles attaques sur leurs films afin de les dénoncer et d’y faire front collectivement.
Nous demandons également à Allociné de faire tout ce qui est en son pouvoir pour ne pas laisser des œuvres et leurs auteurs démunis face à de tels raids, aisément identifiables : à l’évidence les garde-fous actuels sont insuffisants. Entre autres il serait utile, en conformité avec le code de la consommation, de mettre en place un système pour vérifier que les personnes postant un commentaire sur un film l’aient effectivement vu – ou, a minima, d’informer les visiteurs si c’est cas ou non – comme cela se fait sur d’autre sites équivalents, par exemple sur la plate-forme Rotten Tomatoes aux USA.
Enfin, puisque les réseaux sociaux ont pris une place déterminante dans la circulation des idées et des opinions, nous demandons une nouvelle fois aux pouvoirs publics de trouver un cadre susceptible de garantir la liberté effective de diffusion des œuvres et de leur publicité, tout en veillant au libre exercice de la critique.
Il serait dangereux et totalement irresponsable de penser que ce problème ne concerne que le cinéma.
Contact presse
Rosalie Brun, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) se mobilise pour contribuer à la transition écologique du cinéma, et appelle tous les cinéastes à repenser au plus vite leurs modes de fabrication.
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF) se mobilise pour contribuer à la transition écologique du cinéma, et appelle tous les cinéastes à repenser au plus vite leurs modes de fabrication.
Communiqué
25 avril 2024
L’industrie du cinéma rejette l’équivalent de 1,7 millions de tonnes de CO2 chaque année. Toutes les étapes de production sont concernées, de l’écriture à la post-production jusqu’aux tournées de promotion. Le tournage, à lui seul, représente un quart des émissions carbone en raison de la consommation d’énergie, des déchets, des repas, des transports et de l’hébergement. Ce n’est pas une fatalité.
Une réflexion d’ampleur est aussi indispensable qu’urgente. Nous, réalisateurs et réalisatrices, voulons prendre part à cette prise de conscience collective et agir. En tant que cinéastes, nous sommes à l’initiative des films : de notre place, nous sommes les mieux à même de sensibiliser, d'être force de propositions, d’imaginer des mesures adaptées à nos pratiques de création et à nos besoins, et de défendre l’éco-production auprès de nos productions et de nos équipes.
Les cinéastes sont, et nous en prenons la mesure, en retard sur d’autres corps de métier, qui ont déjà réformé leurs pratiques. Nous tenons ici à saluer toutes celles et ceux - à la régie, au HMC, à la décoration, au catering, à la direction de production… - qui montrent l’exemple, ainsi que les différents collectifs et associations qui accompagnent ce changement. Nous sommes solidaires de leurs initiatives et désireux de nouer des collaborations actives : le défi est de taille pour que le cinéma continue à se développer de façon pérenne et responsable et nous devons mettre en commun nos réflexions, nos ressources, et jeter des ponts entre les associations, les entreprises, les créateurs, les équipes artistiques et techniques et les pouvoirs publics.
Nos aspirations doivent en effet être soutenues et amplifiées par des textes : le « Plan Action ! », mis en place par le CNC, est à ce titre un relais précieux, que nous souhaitons contribuer à enrichir et à appliquer.
Mais de nombreuses questions demeurent : Comment concilier la richesse de notre création cinématographique avec la diminution des émissions carbone ? Comment ne pas nous sentir diminués ou empêchés dans nos élans artistiques ? Comment transformer une contrainte inéluctable en une dynamique inventive et généreuse ?
Nous sommes convaincus que la formation est la première étape de ce travail considérable et nécessaire, comme dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Là aussi, ces formations devront impérativement être obligatoires pour les cinéastes et pour les mêmes raisons.
Pour toutes ces raisons, la SRF lance un podcast en six épisodes, L’écologie et la pratique du Cinéma, qui accueille cinéastes, technicien(ne)s, éco-référent(e)s et pouvoirs publics pour discuter de solutions concrètes à mettre en place. Les quatre premiers épisodes sont d'ores et déjà disponibles et les deux derniers le seront courant mai.
Le cinéma ne peut continuer à s’inscrire dans le déni climatique ; nous devons au plus vite ouvrir la voie à des alternatives accessibles et réalistes. Ensemble. Nous le devons aux générations futures et à l’avenir du cinéma.
Contact presse
Rosalie BRUN, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Article paru dans Libération le 5 avril 2024
Jeudi 14 mars, des milliers de cinéastes, de professionnels du cinéma et de cinéphiles argentins se sont regroupés devant la mythique salle Gaumont de Buenos Aires afin de lancer un cri de détresse face à la volonté délibérée du nouveau gouvernement populiste et ultralibéral de Javier Milei de détruire une des cinématographies les plus vives, célébrées et passionnantes au monde. Cette mobilisation historique et pacifique a été violemment réprimée par la police dans la continuité d’une politique liberticide qui semble replonger l’Argentine dans ses heures les plus sombres. Une fois de plus, l’autoritarisme et la violence des mesures ultralibérales s’accompagne de l’autoritarisme et de la violence d’une répression policière, produisant une gravissime mise en danger des libertés d’expression, de manifestation et de création.
Dans un pur aveuglement idéologique, le gouvernement Milei cherche à détruire un modèle économique vertueux, en oblitérant l’Institut du Cinéma et des Arts Audiovisuels (INCAA), véritable poumon du cinéma argentin qui ne coûte pas un centime au contribuable puisque, prenant modèle sur le CNC français, il est financé grâce à des taxes sur les entrées de cinéma et les recettes des radios et des télévisions.
Très concrètement, les énormes coupes budgétaires et le plan de licenciements que subit l’INCAA mettent en danger une industrie qui fait vivre plus de 600 000 familles. Ce sont les sorties de 200 films par an qui sont fragilisées ou tout simplement rendues impossibles et le rayonnement de l’Argentine dans le monde s’en trouve violemment diminué. Chaque année, des films argentins sont sélectionnés et primés dans les plus grands festivals internationaux (Cannes, Venise, Berlin…) et s’exportent aux quatre coins du monde.
Les coupes budgétaires que subit l’INCAA risquent également de faire disparaître deux rendez-vous décisifs pour le cinéma argentin : « Ventana Sur », le marché le plus important de contenus d’Amérique latine organisé conjointement avec le Marché du Film de Cannes, et le Festival Internacional de Cine de Mar del Plata, le plus grand festival de cinéma d’Argentine, qui attire chaque année plus de 130 000 spectateurs. Si les nouvelles restrictions ne sont pas levées, ces rendez-vous qui attirent les regards du monde entier ne pourront plus se tenir. Tout aussi préoccupante est la suppression des financements attribués à l’École Nationale d’Expérimentation et de Réalisation Cinématographique (ENERC), principale école de cinéma d’Argentine où ont été formés des cinéastes mondialement reconnus comme Lucrecia Martel ou Fabian Belinsky. L’école, qui forme les professionnels de demain sur tout le territoire, se trouve dans l’impossibilité de continuer à fonctionner, livrant à elle-même la nouvelle génération du cinéma argentin.
Comme à chaque fois que les droits des citoyennes et citoyens sont menacés, la culture est perçue par le pouvoir comme un danger à anéantir de toute urgence. Car un peuple sans art et sans culture est un peuple plus facilement asservi et déshumanisé. Nous, cinéastes, acteurs, actrices et professionnels du cinéma, tenons à dire à toutes les personnes qui font vivre le cinéma argentin et qui s’opposent aux mesures liberticides du gouvernement Milei que nous nous tenons fermement à leur côté et que nous réaffirmons notre attachement à une Argentine inspirante, libre et créatrice.
Les signataires
Jean Achache, Steve Achiepo, Fleur Albert, Anne Alix, Simon Arlane, Swann Arlaud, Jacques Audiard, Mathilde Applincourt, Barbara Balestas Kazazian, Jeanne Balibar, Olivier de Bannes, Antoine Barraud, Nicolas Bary, Gaëlle Bayssières, Bérénice Béjo, Lucas Belvaux, Saïd Ben Saïd, Julie Bertuccelli, Thomas Bidegain, Bertrand Bonello, Marc Bordure, Florence Borelly, Chloé Borgella, Guillaume Brac, Isabelle Broué, Rosalie Brun, Mikael Buch, Claire Burger, Dominique Cabrera, Thomas Cailley, Laure Calamy, Robin Campillo, Laurent Cantet, Christian Carion, Malik Chibane, Hélier Cisterne, Jérémy Clapin, Clément Cogitore, Romain Cogitore, Christophe Cognet, Catherine Corsini, Didier D’Abreu, Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne, Camille de Casabianca, Lucas Delangle, Anaïs Demoustier, Claire Denis, Caroline Deruas, Sylvain Desclous, Arnaud Desplechin, Pascal Deux, Lukas Dhont, Jérôme Diamant-Berger, Claire Diao, Alice Diop, Mati Diop, Audrey Diwan, Evelyne Dress, Julia Ducournau, Jean-Baptiste Durand, Laurent Duret, Chloé Duval, Sarah Egry, Nadia El Fani, Jérôme Enrico, Catherine Estève, Frédéric Farrucci, Philippe Faucon, Pascale Ferran, Pierre Filmon, Emmanuel Finkiel, Aline Fischer, Marina Fois, Marine Francen, David Frenkel, Denis Freyd, Jean-Raymond Garcia, Louis Garrel, Dyana Gaye, Myriam Gharbi, Lisa Giacchero, Pauline Ginot, Delphine Gleize, Yann Gonzalez, Emmanuel Gras, Anouk Grinberg, Arlène Groffe, Robert Guédigian, Alain Guiraudie, Rachid Hami, Ted Hardy-Carnac, Arthur Harari, Mahamat-Saleh Haroun, Michel Hazanavicius, Christophe Honoré, Armel Hostiou, Cédric Ido, Isabelle Ingold, Irène Jacob, Agnès Jaoui, Gaelle Jones, Elisabeth Jonniaux, Sébastien Jousse, Baya Kasmi, Vergine Keaton, Cédric Klapisch, Nicolas Klotz, Gérard Krawczyk, Ariane Labed, Thomas Lacoste, Vincent Lacoste, Jean-Marie Larrieu, Sébastien Laudenbach, Pierre Le Gall, Erwan Le Duc, Julian Lessi, Marie-Ange Luciani, Vincent Macaigne, Dominique Marchais, Léna Mardi, Philippe Martin, Valérie Massadian, Chiara Mastroianni, Patricia Mazuy, Radu Mihaileanu, Hélène Milano, Félix Moati, Dominik Moll, Viggo Mortensen, Emmanuel Mouret, Elvire Muñoz, Olivier Nakache, Nathan Nicolovitch, David Oelhoffen, Emmanuel Olivier, Valerie Osouf, Mariana Otero, François Ozon, Agnès Patron, Cyril Pedrosa, Vivianne Perelmuter, Nicolas Philibert, Just Philippot, Bruno Podalydès, Mathieu Ponchel, Vimala Pons, Miléna Poylo, Marie-Christine Questerbert, Katell Quillévéré, Antoine Reinartz, João Pedro Rodrigues, Jane Roger, Axelle Ropert, Brigitte Roüan, João Rui Guerra da Mata, Gilles Sacuto, Latifa Saïd, Thomas Salvador, Pierre Salvadori, Nicolas Schmerkin, Clément Schneider, Pierre Schoeller, Kathy Sebbah, Claire Simon, Patrick Sobelman, Charles Tesson, David Thion, Bénédicte Thomas, Éric Toledano, Annie Tresgot, Gilles Trinques, Marion Truchaud, Pamela Varela, Aurélien Vernhes-Lermusiaux, Caroline Vignal, Axelle Vinassac, Elie Wajeman, Denis Walgenwitz, Eléonore Weber, Alice Winocour, Zoe Wittock, Maud Wyler, Yolande Zauberman, Rebecca Zlotowski
Communiqué
27 mars 2024
C’est avec une très grande tristesse que la SRF a appris la disparition de Laurent Achard.
Profondément habité par le cinéma auquel il avait voué sa vie, la précision cruelle de sa mise en scène (La Peur petit chasseur, Le Dernier des fous), son amour revendiqué pour les acteurs et les actrices (Mireille Roussel et Pascal Cervo), la force lyrique des sentiments (Plus qu’hier moins que demain) et le goût pour les forces obscures qui nous régissent (Dernière Séance) en faisaient un cinéaste tout à fait à part, vibrant et dérangeant.
Il témoignait aussi d’une grande curiosité pour les autres cinéastes et d’une capacité rare à en composer vrais portraits de cinéma (sur Paul Vecchiali, Patricia Mazuy, Jean-François Stévenin, etc.).
Son originalité si farouche qui s’opposait au rouleau uniformisateur de l’époque, son côté déstabilisateur téméraire, ainsi que sa façon si habitée et périlleuse de vivre dans les marges (de la société et du cinéma "mainstream") vont nous manquer.
La Société des réalisatrices et réalisateurs de films
Contact presse
SRF - Rosalie Brun, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Une quarantaine d'organisations professionnelles, dont la SRF, et des milliers d'artistes-auteurs demandent
Une quarantaine d'organisations professionnelles, dont la SRF, et des milliers d'artistes-auteurs demandent
Texte paru dans Le Monde du lundi 25 mars
Aucun livre, film, spectacle vivant, aucune création visuelle, plastique, graphique ou sonore, ne peut exister sans le travail initial d’un artiste ou d’un auteur. Nous les artistes-auteurs, sommes à l’origine de toute œuvre. Nous sommes la condition sine qua non de la création contemporaine, l’élément moteur de la vie culturelle et intellectuelle de notre pays.
Notre travail génère une activité économique qui fait vivre les secteurs de la musique, de l’art contemporain, de l’édition, du design ou du cinéma. 650 000 emplois dépendent directement de nos créations. En 2022, les secteurs de l’art et de la culture représentent 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Des montants colossaux, mais sans rapport avec nos conditions de vie.
ÉTAT DES LIEUX
En 2021, nous étions plus de 300 000 à avoir déclaré des revenus au régime des artistes-auteurs. Parmi nous, des écrivains, des compositeurs, des réalisateurs, des scénaristes, des photographes, des graphistes, des peintres, des sculpteurs, des illustrateurs, des designers ou encore des traducteurs.
Malgré la diversité de nos professions, nous partageons un statut offrant une faible protection sociale. Contrairement aux artistes-interprètes, nous ne bénéficions pas des droits sociaux fondamentaux que sont la reconnaissance des accidents du travail ou des maladies professionnelles. Nous n’avons pas non plus accès à l’assurance chômage, en dépit de nos emplois précaires et discontinus. Pourtant, nous sommes aussi des travailleurs et prétendons à une couverture sociale digne de ce nom.
La situation sociale des métiers de la création est bien documentée : en 2017, 53 % des artistes graphiques et plastiques ont perçu moins de 8 703 euros de revenus artistiques annuels. En 2019, 75 % des auteurs de BD installés à Angoulême étaient au RSA. Si toutes nos professions ne sont pas égales face à la pauvreté, tous les artistes-auteurs partagent une précarité structurelle qui les empêche de se projeter et d’envisager l’avenir sereinement.
La situation est également bien connue du Parlement européen qui, dans sa résolution du 21 novembre 2023, alerte sur les droits des artistes-auteurs, soulignant qu’ils devraient comme tous travailleurs bénéficier « du droit à un salaire minimum, à la négociation collective, à une protection en ce qui concerne le temps de travail et la santé, à des congés payés et à un accès à la protection contre les accidents du travail, aux prestations de chômage et de maladie, ainsi qu’aux pensions de vieillesse contributives ».
À NOUS D’ÊTRE À LA HAUTEUR DU MOMENT
Il est temps de prendre en compte les réalités d’une économie fondée sur la contribution de travailleurs faiblement rémunérés, soumis à une concurrence féroce et relégués dans des dispositifs inadaptés comme le RSA et l’ASS. Les réformes en cours menacent d’ailleurs d’en priver nombre d’artistes-auteurs qui risquent alors de devoir renoncer à leur métier.
C’est pourquoi, avec Pierre Dharréville (député GDR) et la commission culture du PCF, des syndicats et associations (SNAP CGT, STAA CNT-SO, La Buse, la SRF, l’AFD) ont rédigé, sous l’œil attentif de la majorité des organisations professionnelles, un projet de loi visant à intégrer les artistes-auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage.
Son adoption serait une avancée historique s’inscrivant dans la continuité des dispositifs en place. Car depuis le milieu des années 70, nous sommes adossés au régime général de la Sécurité sociale et bénéficions des droits de salariés en ce qui concerne la retraite, la maladie et la famille. Il s’agira ici d’étendre ces prestations au chômage, conformément aux recommandations du Parlement européen.
Ce progrès social majeur serait financé par une augmentation des cotisations payées par les diffuseurs, qui passeraient de 1,1 % à 5,15 % – les artistes-auteurs s’acquittant déjà d’une part salariale de la contribution chômage via la CSG.
LES EFFETS ATTENDUS
La liberté, au cœur de la création, ne peut exister qu’à l’abri de logiques ultra-concurrentielles qui favorisent les violences systémiques. Contre l’incertitude des règles du marché, qui conduisent à obéir plutôt qu’à inventer, nous devons construire des droits qui changent la donne. S’il est émancipateur, le travail de création génère aussi du stress, des angoisses, amplifiés par l'absence de protection sociale. Cette précarité provoque de l’usure physique et psychique.
L’effet immédiat de ce dispositif de continuité du revenu sera de sortir de la précarité économique nombre d’entre nous qui pourront ainsi se maintenir en activité. Nous aurons plus d’aisance pour négocier nos contrats, et serons en meilleure position dans les rapports de force, forcément inégaux, instaurés par les diffuseurs et les commanditaires.
Moins précaires, nous n’aurons plus à choisir entre une vie de famille ou la poursuite de notre carrière. Nous pourrons envisager plus sereinement des situations de vie extrêmement banales qui sont particulièrement complexes pour nombre d’entre nous (location, emprunts bancaires, etc.).
La sécurisation des conditions de travail des artistes-auteurs est essentielle pour que continuent d’éclore des talents qui font l’attractivité de la France et contribuent à son rayonnement.
PORTONS CE PROJET COLLECTIVEMENT
Nous convions donc tous les artistes et les auteurs à porter cette proposition de loi, car il s’agit de leurs conditions de travail et de vie. Nous appelons l'ensemble du monde des arts et de la culture à se tenir à nos côtés. Nous invitons toutes les personnes pour qui la culture importe à soutenir ce projet. Enfin, nous demandons aux parlementaires, députés et sénateurs, de défendre et de voter ce texte qui mettrait fin à un mode de rémunération archaïque hérité du XIXe siècle.
Ne tenons pas plus longtemps les artistes-auteurs à l’écart des conquis obtenus par les travailleurs.
- Liberté de création
Communiqué
22 mars 2024
Lundi 4 mars 2024, l’Assemblée populaire nationale algérienne a adopté un projet de loi sur l’industrie cinématographique qui remet gravement en cause le principe de liberté de création.
Désormais, tout au long de la filière de fabrication d’un film, tout professionnel du cinéma dont le travail porterait atteinte aux "valeurs nationales" ou au "référent religieux" - sans plus de précisions, ces deux cas de figures laissent le champ libre à toute interprétation arbitraire - devient passible d’une condamnation à 3 années de prison ferme.
Ce projet de loi est en contradiction totale avec les préconisations des travaux des assises de l’industrie cinématographique organisées à Alger en février 2020, les concertations avec la Ministre de la culture et, comble d'aberration, avec la déclaration du président Tebboune qui affirmait vouloir "consacrer des investissements importants" dans le secteur, notamment pour la création d'une école nationale ainsi que la construction de grands studios de cinéma pour favoriser les tournages.
Ce texte marque un pas supplémentaire vers la censure, condamnant l’existence-même d’un cinéma algérien indépendant qui, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, est reconnu à travers le monde pour son audace et sa singularité et dont des réalisateurs et réalisatrices sont souvent salués et récompensés dans les plus grands festivals internationaux. À travers des œuvres de fictions et de documentaires, ils et elles ont toujours œuvré à questionner leur société, son rapport à la religion, à l'histoire, etc. En Algérie comme ailleurs, les cinéastes algériens doivent pouvoir aborder les sujets complexes de leur choix. Vecteurs de réflexion, de questionnement et d’émotion, leurs films n'ont pas vocation à sombrer dans une quelconque propagande.
Enfin, ce projet de loi met en péril les coproductions entre l’Algérie et la France mais aussi avec d’autres pays tiers. Aucun coproducteur
Nous, cinéastes de la SRF, sommes inquiets pour l'avenir du cinéma algérien, fragilisé par l'adoption de ce projet de loi qui pénalise non seulement les cinéastes établis, mais aussi la créativité et l’émergence d’une nouvelle génération.
Nous tenons à leur témoigner notre solidarité et à faire part de notre attachement viscéral à la liberté de création. Nous nous tiendrons toujours aux côtés des cinéastes algériens, pour défendre un système de soutien économique sans entrave et sans censure préalable.
Contact presse
SRF - Rosalie BRUN, Déléguée générale - rbrun@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
- Liberté de création
ÉCOLE DE LA SRF
Deux cinéastes pour un acteur
En mars, on voit double à la SRF ! Découvrez les coulisses de la direction d’acteur à travers deux visions de cinéastes qui ont partagé une expérience commune…
Au cœur de la création cinématographique se déploie une chorégraphie complexe, faite de compréhension mutuelle et tendue vers la réalisation d’une expression artistique : la relation entre le cinéaste et son ou sa comédien.ne. La prochaine École de la SRF se propose d’approfondir les subtilités de cette dynamique à travers un dispositif singulier : partager les expériences de deux cinéastes qui ont dirigé un même acteur. Deux points de vue, deux univers cinématographiques, un acteur : Karim Leklou.
Sur la scène du Club de l'Étoile, nous aurons le plaisir d'accueillir Marie Monge et Rachid Hami. À travers des séquences clés et des échanges nourris par leurs pratiques respectives, nous voulons explorer l'intimité de ce lien, toujours unique en même temps qu’universel, qui unit l’acteur et le cinéaste. Marie Monge et Rachid Hami dévoileront le processus créatif au gré duquel ils ont construit avec Karim Leklou la composition juste, depuis la première rencontre jusqu'aux moments décisifs sur le plateau.
Discussion avec les cinéastes Rachid Hami, Marie Monge,
et l'acteur Karim Leklou.
Modérée par Hélène Rosselet-Ruiz (cinéaste de la SRF).
- Ecole
ÉCOLE DE LA SRF
Deux cinéastes pour un acteur
En mars, on voit double à la SRF ! Découvrez les coulisses de la direction d’acteur à travers deux visions de cinéastes qui ont partagé une expérience commune…
Au cœur de la création cinématographique se déploie une chorégraphie complexe, faite de compréhension mutuelle et tendue vers la réalisation d’une expression artistique : la relation entre le cinéaste et son ou sa comédien.ne. La prochaine École de la SRF se propose d’approfondir les subtilités de cette dynamique à travers un dispositif singulier : partager les expériences de deux cinéastes qui ont dirigé un même acteur. Deux points de vue, deux univers cinématographiques, un acteur : Karim Leklou.
Sur la scène du Club de l'Étoile, nous aurons le plaisir d'accueillir Marie Monge et Rachid Hami. À travers des séquences clés et des échanges nourris par leurs pratiques respectives, nous voulons explorer l'intimité de ce lien, toujours unique en même temps qu’universel, qui unit l’acteur et le cinéaste. Marie Monge et Rachid Hami dévoileront le processus créatif au gré duquel ils ont construit avec Karim Leklou la composition juste, depuis la première rencontre jusqu'aux moments décisifs sur le plateau.
Discussion avec les cinéastes Rachid Hami, Marie Monge,
et l'acteur Karim Leklou.
Modérée par Hélène Rosselet-Ruiz (cinéaste de la SRF).
- Ecole
Communiqué
27 février 2024
La moisson de récompenses de Justine Triet aux César (6 prix !) nous remplit de joie et de fierté. Elle envoie un message aussi enthousiasmant qu’exemplaire.
Enthousiasmant parce qu’Anatomie d’une chute n’a eu de cesse, depuis sa première présentation au Festival de Cannes, de susciter la ferveur du public (1,6 millions de spectateurs en France, 2,3 millions dans le monde) et la reconnaissance de la critique ainsi que des plus grands festivals et académies professionnelles (Golden Globes, BAFTA Awards, Goya, Prix du Cinéma Européen, etc…). Cet extraordinaire parcours, incluant la nomination du film dans 5 catégories aux Oscars, est exceptionnel dans le parcours d'une cinéaste, et dans l'histoire du cinéma.
Exemplaire parce que la trajectoire de Justine Triet illustre l’excellence de la filière du cinéma d’auteur à la française, pourtant maintes fois attaquée ces dernières années. De ses premiers courts à son premier long-métrage, La Bataille de Solférino, puis à ses films suivants, elle a en effet pu bénéficier d’un écosystème vertueux que les autres pays nous envient et qu’il serait irresponsable d’abîmer.
De la détection des talents dans des festivals de court et de moyen métrage comme Clermont-Ferrand et Brive, au financement des films d’auteurs via les aides sélectives du CNC et des Régions, cet écosystème permet l’émergence de nouveaux talents, un foisonnement unique de propositions créatives et la fabrication de films qui rayonnent ensuite dans le monde entier.
Car Justine Triet est l’avant-poste d’un succès plus vaste du cinéma français et de son renouveau, comme en témoignent aussi l’Ours d’Or décerné à Mati Diop et le palmarès réjouissant des César, qui fait la part belle aux réalisatrices, aux premiers films et aux idées audacieuses.
Nous félicitons tout particulièrement pour leurs prix nos adhérents Sébastien Laudenbach (co-réalisateur avec Chiara Malta de Linda veut du poulet), Alice Douard (L’attente) et Anna Novion (Le théorème de Marguerite) !
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SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
Communiqué
12 février 2024
Nous, cinéastes de la SRF, tenons à exprimer notre soutien à Judith Godrèche et à toutes les autres comédiennes* qui ont récemment brisé l’omerta en dénonçant les violences sexistes et sexuelles dont elles ont été les victimes, violences émanant de réalisateurs dont elles ont été la proie « au nom du cinéma ».
Nous tenons également à apporter notre soutien à toutes celles qui ne peuvent pas parler, quelles qu’en soient les raisons.
Nous dénonçons fermement cette confusion entre désir créatif et asservissement sexuel qui a été idéologiquement encouragée par une grande partie de notre milieu professionnel pendant des décennies. Nous sommes par ailleurs saisis par le silence des témoins de l’époque et de ceux d’aujourd’hui.
Le cinéma, fût-il d’auteur, n’est pas là pour servir de couverture aux agresseur.euse.s sexuels.
Nous affirmons que nul moment de « grâce » ou de « vérité » cinématographique n’est susceptible d’émerger d’un système d’emprise ou de prédation. Seules les collaborations respectueuses du consentement de chacun.e ont leur place dans cette industrie.
Nous réclamons des mesures concrètes pour lutter contre les VHSS dans le cinéma : si nous saluons la mise en place prochaine de formations dédiées au premier jour des tournages, des progrès doivent aussi être faits dès les phases de préparation et au-delà, comme la création de postes tiers (coachs formés, coordinateurs d’intimité…). Nous sommes également favorables au développement d’un encadrement législatif renforcé pour les jeunes interprètes.
Le cinéma étant un reflet de la société tout entière, nous espérons que cette libération de la parole permettra une véritable révolution de nos pratiques. Qu’attendons-nous pour avancer collectivement vers un avenir fait d’égalité et de respect !
* Judith Chemla, Isild Le Besco, Laurence Cordier, Anna Mouglalis, Julia Roy, Vahina Giocante, Clotilde Hesme, Ariane Labed, Alice de Lencquesaing…
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Communiqué
31 janvier 2024
Le BLOC, qui regroupe 14 organisations professionnelles du cinéma représentant des scénaristes, réalisateurs, producteurs, distributeurs, éditeurs, exploitants, agents, artistes-interprètes et techniciens, a désigné ses deux co-Présidents pour l’année 2024.
Rachid Hami, membre du conseil d’administration élargi de la SRF, reste co-Président au titre des cinéastes. Scénariste, acteur et réalisateur, il est l’auteur de deux longs métrages dont Pour la France, avec Karim Leklou et Shaïne Boumedine, sorti en salles le 8 février 2023.
Gilles Sacuto, Président du SPI et membre du Bureau Long-Métrage du SPI, devient co-Président au titre des producteurs. En 1996, il fonde avec Miléna Poylo la société TS Productions qui a depuis produit de nombreuses œuvres de long métrage, des documentaires et des courts métrages, dont Séraphine de Martin Provost, récompensé par le César du Meilleur film en 2009, et Sur l'Adamant de Nicolas Philibert, Ours d'Or à la Berlinale 2023.
Le BLOC, acteur incontournable de la création et de la diffusion cinématographiques indépendantes, aura à cœur de poursuivre son action en faveur d’une politique culturelle ambitieuse et fondée sur la défense des films de la diversité, récompensés dans les plus grands festivals internationaux. Il œuvrera pour le maintien d’une chronologie des médias vertueuse, garante du financement et du renouvellement de la création cinématographique française, et pour le renforcement de la régulation de la diffusion des œuvres en salles, pilier essentiel du développement de toute la filière indépendante.
L’ensemble du BLOC remercie chaleureusement Xavier Rigault (UPC), co-Président en 2023 au titre des producteurs, pour son engagement constant en faveur de l'indépendance et de la diversité du cinéma, et son important travail tout au long de l'année.
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SPI - Marion Golléty - mgollety@lespi.org - 06 14 74 58 82
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Communiqué
22 décembre 2023
Nous, cinéastes de la SRF, attaché.e.s aux principes d'égalité, d’inclusion et de diversité, tenons à exprimer notre désarroi et notre colère après l’adoption par l’Assemblée nationale mardi dernier, par 349 voix contre 186, du projet de loi immigration défendu par le gouvernement.
Nous refusons une loi manifestement xénophobe, dont la justification repose sur une crise migratoire fantasmée et des présupposés racistes. Une loi qui s’attaque au droit du sol et instaure le principe de préférence nationale. Une loi qui bafoue les droits humains fondamentaux et scelle la mainmise idéologique de l’extrême droite sur nos gouvernant.e.s. Ces dernier·ère·s ont pourtant été élu·e·s pour lui faire barrage, ce qui démontre leur faillite morale et rend les perspectives pour l’avenir d’autant plus inquiétantes.
Nous sommes des cinéastes français·es et étranger·ère·s, enfants d’immigré·e·s quand nous ne le sommes pas nous-mêmes. Nous travaillons avec des comédien·ne·s et des technicien·ne·s du monde entier. Nos récits sont nourris par la circulation des personnes, des savoirs, des cultures et des imaginaires. Cette diversité est une richesse à laquelle nous sommes farouchement attaché.e.s.
Les combats pour les droits des étranger·ère·s font partie de l’histoire et de l’identité de la SRF. Nous appelons la profession et l’ensemble de nos concitoyen·ne·s à s’opposer à cette loi et à manifester leur solidarité envers celles et ceux qui ont immigré dans notre pays.
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SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58
ÉCOLE DE LA SRF
Filmer la violence
Mettre en scène la violence constitue un art complexe dans la mesure où filmer celle-ci revient à articuler un discours, mêlant inévitablement dimensions sociales, graphiques et psychologiques. Son exploration ne saurait se faire sans adopter un point de vue spécifique, obligeant le cinéaste à plonger au cœur de la nature humaine et de notre société pour en révéler les différentes facettes.
Filmer la violence au cinéma : quels usages de l’image ? dans quel but ? Quelle réception et liberté d’interprétation pour le spectateur ? La SRF a décidé d’inviter Houda Benyamina (Divines), Cédric Ido (La Gravité) et Élie Wajeman (Médecin de nuit) pour discuter de leurs approches, et de leurs récits empreints à la fois de tensions et de sensibilité.
Discussion avec les cinéastes Houda Benyamina, Cédric Ido et Élie Wajeman.
Modérée par Samba Doucouré.
- Ecole
ÉCOLE DE LA SRF
Filmer la violence
Mettre en scène la violence constitue un art complexe dans la mesure où filmer celle-ci revient à articuler un discours, mêlant inévitablement dimensions sociales, graphiques et psychologiques. Son exploration ne saurait se faire sans adopter un point de vue spécifique, obligeant le cinéaste à plonger au cœur de la nature humaine et de notre société pour en révéler les différentes facettes.
Filmer la violence au cinéma : quels usages de l’image ? dans quel but ? Quelle réception et liberté d’interprétation pour le spectateur ? La SRF a décidé d’inviter Houda Benyamina (Divines), Cédric Ido (La Gravité) et Élie Wajeman (Médecin de nuit) pour discuter de leurs approches, et de leurs récits empreints à la fois de tensions et de sensibilité.
Discussion avec les cinéastes Houda Benyamina, Cédric Ido et Élie Wajeman.
Modérée par Samba Doucouré.
- Ecole
Communiqué
15 décembre 2023
Mercredi, les députés européens ont voté en faveur du maintien de l'exception pour les services audiovisuels au sein du Règlement géoblocage. Ils ont ainsi affermi le principe de territorialité des droits de diffusion qui est l'un des socles de notre écosystème culturel. Sa remise en cause aurait eu des conséquences désastreuses pour les acteurs européens de la diffusion, affaiblissant du même coup le secteur de la production et limitant la capacité des auteurs à prendre des risques et l'accès des publics à une offre de qualité.
La territorialité des droits est garante de la diversité des financements, des œuvres et des supports de diffusion. C'est pourquoi nous nous réjouissons de la décision du Parlement européen, qui consolide l'exception culturelle dans l'intérêt de la création, des spectateurs et de tous les maillons qui les relient.
Nous remercions chaleureusement les parlementaires qui ont œuvré pour donner à ce vote décisif une issue favorable, notamment les eurodéputés Geoffroy Didier et Emmanuel Maurel, ainsi que le ministère de la Culture et tous les professionnels européens du cinéma et de l'audiovisuel qui se sont mobilisés à leurs côtés ces dernières semaines.
Cette solidarité et cette victoire démontrent qu'il est possible de préserver en même temps notre richesse culturelle et le dynamisme économique de notre filière : ces deux intérêts ne sont pas contraires et doivent guider ensemble les batailles collectives à venir.
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SRF - Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-srf.fr - 01 44 89 62 58