C’est avec une immense tristesse que les réalisateurs de la SRF ont appris la disparition brutale de Chantal Akerman ce lundi 5 octobre à l’âge de 65 ans.
Radical est sans doute le premier adjectif qui caractérise son cinéma, mais cette exigence inouïe, celle de ses chefs-d’œuvre de fiction (Jeanne Dielman, La Captive, Je, tu, il, elle…) ou documentaires (Sud, De L’autre côté…), s’accompagnait souvent, à rebours des idées reçues, d’une légèreté burlesque (Demain, on déménage) ou musicale (Golden Eighties) qui faisait tout le prix d’une filmographie inclassable, sans cesse en mouvement, en quête de vitalité.
Chez Akerman, jamais le dispositif, aussi puissant soit-il, n’empêchait l’émotion, mais la faisait au contraire jaillir encore plus fort, tout comme le regard tendre mais intransigeant de la cinéaste transcendait ses actrices (Delphine Seyrig ou Aurore Clément, accompagnatrices au long cours). Au-delà des gestes parfois glaçants de ses personnages, des images traversées de fantômes et hantées par la Shoah, c’est cet élan précieux que nous souhaitons retenir.
Un élan qui donnait une envie folle de faire du cinéma.
Un appel a été lancé à l’initiative d'un petit groupe de cinéastes, indignés et fatigués de se taire. Si ce n'est pas déjà fait vous pouvez signer l'Appel de Calais à cette adresse : Appel de Calais.
"Depuis des semaines, de nombreuses associations sur le terrain cherchent à alerter l’opinion publique des épouvantables conditions de vie réservées aux migrants et aux réfugiés de la jungle de Calais.
Cinq à six mille femmes, hommes et enfants, épuisés par un terrible voyage, laissés à eux-mêmes dans des bidonvilles, avec un maigre repas par jour, un accès quasi impossible à une douche ou à des toilettes, une épidémie de gale dévastatrice, des blessures douloureuses, des abcès dentaires non soignés. Et les viols des femmes. Les enfants laissés à eux-mêmes dans les détritus. Les violences policières presque routinières. Les ratonnades organisées par des militants d’extrême-droite.
Jusqu’à quand allons nous nous taire ?
Censure de l'affiche de "La Belle Saison" à Camaret-sur-Aigues : Lettre ouverte de Catherine Corsini
La Société des réalisateurs de films a été extrêmement choquée d'apprendre que le Maire d'extrême-droite de Camaret-sur-Aigues (84), avait fait retirer hier les affiches de La Belle Saison de Catherine Corsini des panneaux municipaux. Il s’agit là d’un acte de censure inacceptable, qui porte atteinte à la liberté d’expression de cette œuvre et de son auteur, comme à la liberté de programmation, de communication et d'association du cinéma de la commune.
De quel droit ce Maire se permet-il d'affirmer que "le film comprend de nombreuses scènes de nature à perturber un jeune public" alors qu'une commission nationale composée de professionnels et de représentants de la famille a jugé le film accessible à tous les publics, sans avertissement ?
Nous publions la lettre ouverte qu'adresse à M. Philippe de Beauregard (Maire de Camaret-sur-Aigues), Catherine Corsini, co-présidente de la SRF et réalisatrice de La Belle Saison.
Continuons la mobilisation pour Oleg Sentsov !
L'European Film Academy et la Société des réalisateurs de films ont été profondément choqués d'apprendre la sentence de 20 ans de prison infligée au réalisateur ukrainien Oleg Sentsov.
Pendant les jours précédant le procès, de nombreux soutiens individuels et institutionnels avaient réuni plus de 1000 signatures à une lettre au Président et aux autorités russes http://www.europeanfilmacademy.org/Free-Oleg-Sentsov.465.0.html#c1853 , demandant la libération immédiate d'Oleg Sentsov.
"Nous avons fait l'expérience d'une vague de solidarité inouïe à travers toute l'Europe", a déclaré le président de l'EFA, Wim Wenders, "notamment en Russie, et de la part de personnes venues de tous horizons, mais unies dans leur mobilisation contre le traitement réservé à Oleg Sentsov".
URGENT : LIBEREZ OLEG SENTSOV ! Merci de signer la lettre de l’European Film Academy (EFA)
Au regard de la dernière procédure judiciaire engagée à l’encontre du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov et suite à la décision du parquet de requérir 23 ans de prison, la Société des réalisateurs de films (SRF) soutient fermement l’initiative de l’EFA.
Les réalisateurs de la SRF ont appris avec une immense tristesse la disparition de leur consœur et amie Solveig Anspach. Le premier combat qu'elle avait mené et gagné contre ce terrible cancer, qui aura finalement réussi à l'emporter, elle l'avait magnifié dans son film "Haut les cœurs", révélant au passage toute l'étendue du talent de Karin Viard, qui recevra pour ce rôle, le César de la meilleur actrice.
Solveig était avant tout une grande cinéaste, aussi douce et prévenante avec ses acteurs, qu'exigeante dans son rapport au cinéma et à la mise en scène. Avec le courage impressionnant qui la caractérisait, et qui forçait le respect de tous ceux qui l'ont connue, elle s'est battue jusqu'au bout, alors qu'elle était déjà très affaiblie, pour finir son dernier film.
Film qu'elle aura une nouvelle fois tourné en partie dans le pays de son enfance, l’Islande, comme un retour aux origines. Ce film nous irons le voir tous ensemble, sans tristesse, mais au contraire avec la joie de découvrir cette oeuvre qui aura donné à Solveig la force de se battre et de rester un peu plus longtemps à nos côtés.
Nous avons une pensée pour sa famille, ses proches, pour Patrick Sobelman, son producteur et ami de toujours. Solveig va aussi terriblement nous manquer à nous, tous ses amis, cinéastes ou non, et nous lui garderons pour toujours une place à part, au plus profond de notre cœur, comme pour une petite sœur partie trop vite.
Les organisations du cinéma signent aujourd’hui un accord avec OCS, en présence de la Ministre de la Culture, pour une durée de cinq ans, à compter rétroactivement du 1er janvier 2014. OCS y témoigne de son engagement vis-à-vis du cinéma, en augmentant notamment ses obligations d'investissement et en permettant une diffusion des œuvres plus importante.
Nos organisations saluent le travail accompli par Anne Cochard à la Direction de la Création, des territoires et des publics du CNC.
Nous avons appris avec étonnement le départ rapide d’Anne Cochard de la Direction de la Création, des Territoires et des Publics au CNC.
A ce poste, tout comme dans ses précédentes fonctions au sein du CNC, Anne Cochard a toujours fait preuve d’une haute idée du service public, d’une grande compétence, d’une impartialité exemplaire et d’un dialogue constant avec les professionnels. Nous tenons à la remercier chaleureusement pour cet important travail au service de la création.
La SRF est membre du Comité de suivi.
Alors que le Projet de Loi relatif au Dialogue Social et à l’Emploi poursuit sa navette parlementaire, le Comité de suivi de la réforme de l’intermittence est plus que jamais mobilisé pour que l’article 20 qui « vise à pérenniser le régime spécifique d’assurance-chômage » constitue une réelle avancée pour les droits sociaux des artistes et techniciens et ne soit pas une stratégie de communication du gouvernement pour acheter la paix sociale.
Le Parlement s’apprête à inscrire dans la loi la nécessité de règles spécifiques d’indemnisation chômage des artistes et techniciens intermittents du spectacle. C’est la voie que le gouvernement a choisi en réponse à la lutte unitaire qui visait à défendre les modalités particulières d’exercice de ces professions. Elle n’est pas sans intérêt, mais comporte beaucoup d’écueils et de dangers.
Nous avons appris avec consternation l'éviction de Rodolphe Belmer de la direction générale du groupe Canal+.
Cette éviction, par le comité de surveillance réuni autour de Vincent Bolloré, est celle d'un homme qui avait une réelle vision des particularités de sa chaîne et de ses forces. Durant de nombreuses années, il était parvenu à renforcer la solidité du groupe sans sacrifier à la liberté de création. Il aura ainsi été le garant de la diversité du cinéma français.
Son départ nous attriste autant qu'il nous inquiète.