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Directors' Club #6 | Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval

Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval présentent Notre Musique de Jean-Luc Godard.

17 Février 2025
19h30

Paris

Cinéma Grand Action

Lundi 17 février à 19h30, venez au Grand Action découvrir Notre Musique, un film avant-gardiste de Jean-Luc Godard, une réflexion sur la guerre, la violence et la mémoire, de Sarajevo à la Palestine. 

Edifié en trois mouvements inspirés de la Divine Comédie de Dante (Enfer, Purgatoire, Paradis), le film interroge les conflits contemporains et la capacité du cinéma à montrer l'invisible et à questionner l'impuissance de l'Homme devant l'Histoire.

Travaillant les fragments - littéraires, cinématographiques et philosophiques - Godard façonne une œuvre éminemment politique, invitant le spectateur dans un dialogue entre mémoire, violence et rédemption. À l'orée d'un siècle nouveau, où persiste l'ineffable, Notre Musique reste d'une acuité singulière et d'une poésie rare dans un monde en décomposition.

La séance sera suivie d’une discussion avec Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, modérée par Antoine Barraud. 

Après la projection, retrouvez-nous autour d’un verre offert au Buisson Ardent !

Le Directors’ Club, c’est le cinéma d’hier par les cinéastes d’aujourd’hui. Une fois par mois au Grand Action, un cinéaste membre de la SRF vous présente un film de patrimoine de son choix et en discute avec vous après la projection.
 
LE FILM - Notre Musique de Jean-Luc Godard

Avec Sarah Adler, Nade Dieu, Rony Kramer
France / 2004 / 1h20
 
Synopsis : Cherchant à réactiver l'horreur des évènements passés pour mieux comprendre ceux du présent, Notre musique explore la possibilité d'un avenir commun et les liens entre l'Histoire et la culture. À travers une découpe tripartite dantesque, le spectateur est invité à errer dans une forêt de symboles.  
 
FOCUS "GODARD, MUSIQUE, POLITIQUE" SUR LACINETEK

À l’occasion de cette projection de Notre Musique, LaCinetek vous propose une sélection autour de musique et politique dans la filmographie du cinéaste franco-suisse.


Maître de l’hybridation des arts, Godard a souvent utilisé le cinéma comme lieu de problématisation d’autres médiums. La musique vient interroger les rythmes traversant une œuvre. Elle porte aussi en elle une trace des sociétés qui les produisent et écoutent, renvoyant une image du monde à travers les airs qui circulent d’une frontière à l’autre.
 
JEAN-LUC GODARD

Jean-Luc Godard, cinéaste révolutionnaire, naît à Paris en 1930. Après avoir fait des études de lettres, il commence comme critique aux Cahiers du cinéma, où il se mêle à une effervescence intellectuelle rare : François Truffaut, Éric Rohmer ou Jacques Rivette feront partie de son entourage. En 1960, après quelques courts-métrages, la sortie d’A bout de souffle, première incursion de Godard au cinéma, est une véritable déflagration. Il y préfigure ce qui sera une véritable révolution formelle : de l’écriture au montage, en passant par le filmage, tout change et la Nouvelle vague émerge.

Dans les années qui suivent, il signe ses œuvres qui resteront les plus célèbres : Vivre sa vie en 1962, Le Mépris en 1963 ou Pierrot le Fou en 1965. A la fin des années 60, il entame un virage radical : se détournant du système classique, son œuvre devient plus politique et expérimentale. La rupture est visible : Il abandonne la narration linéaire au profit de constructions plus abstraites et parfois déstabilisantes, comme en témoignent des films tels que La Chinoise (1967) ou Weekend (1967), où il interroge la révolution, les idéologies et la société de consommation.


Dans les années 70, Godard poursuit sa radicalisation et sa marginalisation. Il se lance dans des projets collectifs avec le groupe Dziga Vertov, qu’il fonde avec Jean-Pierre Gorin. Ce collectif produit des films comme Tout va bien (1972) et Le Vent d’Est (1970), dans une approche plus militante, en lien avec les préoccupations politiques de l’époque. Sa rencontre avec Anne-Marie Miéville vont orienter son travail vers la vidéo - Ici et ailleurs, par exemple - avant un retour au cinéma dans les années 80, avec une proposition qui n'a rien à voir avec celle des années 60.

Au fil des décennies, Godard ne cesse d’innover, avec des œuvres marquées par des expérimentations visuelles et sonores, ainsi qu’une remise en question constante des conventions. Des films comme Alphaville (1965), Hélas pour moi (1993), ou Histoire(s) du cinéma (1988-1998) témoignent de sa capacité à renouveler en permanence son art, jusqu'à ses œuvres les plus radicales qui achèveront sa carrière - Le livre d'images (2018), Scénarios (2024).

Figure majeure du cinéma mondial et icône avant-gardiste, défiant toujours les conventions tout en restant fidèle à ses préoccupations intellectuelles et politiques, il décède le 13 septembre 2022, de son propre chef, laissant derrière lui une œuvre immense, immortelle.
 
NICOLAS KLOTZ

Passionné de cinéma depuis l'adolescence, Nicolas Klotz commence sa carrière en tant qu’assistant monteur avant de tourner son premier documentaire en 1986, Pandit Ravi Shankar, qui marque le début de sa carrière de réalisateur.

En 1995, il fonde avec Élisabeth Perceval La Compagnie de l’Asile. Il réalise ensuite, en collaboration avec cette dernière, Paria et La Blessure, deux films qui abordent avec justesse des sujets de société complexes : la condition des sans-abri dans le premier cas, et la situation des clandestins dans le second. Dans cette même optique, il crée, toujours avec Élisabeth Perceval, un site Internet, Asile de nuit et Asile de jour, soutenu par Arte France, pour prolonger la réflexion.

Ensemble, ils réalisent Low Life en 2012, un film qui explore la jeunesse face à un monde obsédé par le contrôle, puis L’héroïque Lande, la frontière brûle en 2017.

Fin 2021, le Centre Pompidou consacre une rétrospective au duo de cinéastes qu'il forme avec Elisabeth Perceval.
 
ÉLISABETH PERCEVAL

Élisabeth Perceval, née en France et ayant grandi au Québec, est une comédienne, écrivaine et scénariste. Après ses études à l’École nationale de théâtre de Montréal, elle revient en France en 1970 et fonde avec Bruno Bayen la compagnie La Fabrique de Théâtre, où elle se produit dans plusieurs pièces majeures comme L’Intervention de V. Hugo et La Mort de Danton.

A partir des années 1980, elle collabore sur des projets théâtraux et cinématographiques avec Nicolas Klotz et se tourne alors vers l’écriture. Elle adapte ainsi Belle du Seigneur d'Albert Cohen, qu’elle interprète également dans le rôle d’Ariane.

Au cinéma, elle écrit, entre autres, La Nuit sacrée (1993), La Question humaine (2007) et Low Life (2012). Parallèlement, elle s'engage socialement, notamment auprès des sans-papiers, qu'elle intègre dans le film La Blessure (2005). Leur dernier projet majeur Le vent souffle dans la cour d’honneur, est présenté au Festival d’Avignon en 2013, avec Juliette Binoche et Jeanne Moreau.

Fin 2021, le Centre Pompidou consacre une rétrospective au duo de cinéastes qu'elle forme avec Nicolas Klotz.

INFORMATIONS PRATIQUES

Le Grand Action
5 rue des Écoles
75005 Paris

Tarif préférentiel pour les adhérents SRF : 5 €
Carte UGC/MK2 acceptées