Communiqué - Pour Clermont et contre la "culture de la peur" !

Communiqué de presse
16/05/2023

Communiqué 
16 mai 2023

 

La SRF a appris avec consternation et inquiétude la décision du Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes de réduire de 110 000€ la subvention allouée au Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand. 

En amputant de plus de moitié son soutien au deuxième plus grand festival de cinéma en France, après le Festival de Cannes (160 000 entrées pour la 45ème édition cette année), le conseil régional présidé par Laurent Wauquiez menace l’existence même de la manifestation. Il porte ainsi atteinte à la vitalité et au rayonnement de Clermont-Ferrand, de la région et de la France dans le monde. Car le Festival de Clermont-Ferrand est non seulement un évènement populaire et largement reconnu à l’international, mais aussi un des plus grands marchés du film court qui attire chaque année des professionnels de dizaines de pays.

Fragiliser le Festival de Clermont-Ferrand, c’est porter violemment atteinte à tout l’écosystème du court-métrage et à l’émergence du cinéma de demain. Rappelons que le festival a permis de découvrir et d’accompagner à leurs débuts des centaines de cinéastes. Citons notamment François Ozon, Jane Campion, Cédric Klapisch, Jean-Pierre Jeunet, Éric Tolédano et Olivier Nakache, Lola Quivoron, Éric Rochant, Léa Mysius, Bruno Podalydès, Blandine Lenoir ou Denis Villeneuve.

Le festival est également un acteur majeur de l’économie régionale. S’attaquer au festival, c’est par conséquent s’attaquer à des dizaines de restaurateurs, d’hôteliers, de prestataires locaux et de petites entreprises qui dépendent de la bonne santé de l’événement.

Mais la politique de fragilisation et d’intimidation menée par le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, une des plus riches de France, ne se limite pas hélas au Festival de Clermont-Ferrand. Toute une nouvelle vague de baisses ou de suppressions d’aides culturelles vient d'être décidée, fragilisant de manière abrupte et sans concertation de nombreuses institutions culturelles et associations se trouvant sur l’ensemble du territoire régional, que ce soit dans des grandes villes où dans d'autres de taille plus modeste et de la « ruralité ». Ainsi, le Théâtre Nouvelle Génération, Centre Dramatique National de Lyon, a vu sa subvention purement et simplement supprimée afin de punir son directeur qui avait osé dénoncer, en qualité d’élu syndical, le climat de terreur que Laurent Wauquiez et sa majorité font régner dans la région.

Comment les associations locales et les établissements touchés pourront-ils continuer à mener à bien leur essentielle mission de service public en milieu scolaire, social ou hospitalier ? Quelle idéologie peut justifier une gouvernance menée à ce point au détriment de l’intérêt général et de la démocratie ? Assimiler l’action de ces organismes à une forme d’élitisme déconnectée d’une « vérité populaire » comme l’a fait la vice-présidente de la région, relève purement et simplement d’une totale déconnection avec la réalité de ce qui se joue chaque jour sur le territoire.

Au moment où des responsables politiques tentent dans plusieurs régions de contraindre, de museler ou d’asservir les forces vives de la culture, la SRF se tient et se tiendra aux côtés des auteurs, ainsi que de tous celles et ceux qui défendent au quotidien, dans chaque région de France, l’accès du plus grand nombre à la culture et à la création. Lorsque des intérêts politiciens court-termistes priment sur les valeurs d’une société libre et plurielle, et que des dérives obscurantistes tiennent lieu de convictions politiques, la plus grande vigilance s’impose.

Contact presse
Chloé Folens, Déléguée générale adjointe - cfolens@la-sfr.fr  / 01 44 89 99 70